Aujourd’hui, les enfants courent moins et moins longtemps qu’il y a 30 ans.
A la base de ce constat, une méta-analyse de 50 études menées entre 1964 et 2010 qui ont évaluées l’endurance de plus de 25 millions d’enfants âgés de 9 à 17 ans et vivants dans 28 pays (riches pour la plupart).
Une étude australienne a comparé les conditions physiques des enfants selon deux critères :
- la distance qu’ils pouvaient parcourir en un temps donné (entre 5 et 15 minutes),
- et le temps réalisé pour parcourir une distance donnée (entre 800 et 1600m) ;
Cette dernière étude pointe du doigt deux raisons à cela : l’augmentation du poids et la diminution de l’activité physique !
Il est donc temps de remettre l’activité physique et la course au centre du projet enfance !
Quel entraînement chez l’enfant ?
Le mot sport tire ses origines du mot desport qui signifie « jeu, amusement » et prend tout son sens dans l’entraînement des enfants.
En effet, ce dernier doit reposer avant tout sur les principes de jeu, de variété, d’improvisation et bien sûr de progressivité.
De 4 à 6 ans : le baby athlé
A cet âge, les activités proposées sont multiples et variées avec un maître-mot : le jeu !
Les différents jeux visent le développement psychomoteur, la coordination, l’équilibre ou encore la latéralisation.
On peut par exemple proposer à l’enfant de courir sur une ligne droite tracée au sol, puis de slalomer et enfin de venir à bout d’un parcours.
De 7 à 9 ans : l’éveil athlétique
Cette période est extrêmement favorable à l’acquisition des habiletés motrices, au développement psychomoteur, et à l’amélioration des capacités de coordination.
A cet âge, « les fondamentaux de l’athlétisme vise ainsi à développer la coordination, maîtriser et jouer avec l’équilibre, apprendre à rythmer ses foulées et ses mouvements, maîtriser les impulsions et renforcer ses capacités physiques » indique ainsi la FFA.
L’entraînement doit être le plus diversifié possible afin que l’enfant puisse acquérir le plus large éventail possible de situations motrices.
On parle alors d’éveil athlétique de l’enfant qui va, en plus des exercices de la période précédente, pratiquer des activités multiples basées sur les actions suivantes : courir, sauter, lancer, marcher.
De 10 à 11 ans : Les poussins
De 10 à 13 ans, l’enfant traverse la meilleure période pour apprendre et connaît une forte amélioration de son endurance.
L’accent doit être mis sur les fondamentaux de l’athlétisme avec l’intégration des exercices techniques éducatifs : montées de genoux, talons-fesses, course arrière, dissociation bras/jambes…
Le travail de la souplesse est également très important avec l’apprentissage des différents exercices d’étirements.
Quant à l’entraînement en endurance, il peut être intégré avec un volume global d’au moins 12 minutes au moyen d’intervalles de courses plus ou moins longues alternées avec des phases de récupération active : 4 x 3 min, 3 x 4 min, 2 x 6 min… ;
avec des tâches à réaliser pendant l’effort comme pendant la récupération (le développement de l’endurance doit se faire en s’amusant). Des sprints très courts jusqu’à 5 sec (soit 20-30m) peuvent être aussi réalisés.
Si les enfants de moins de 10 ans s’entraînaient une fois par semaine, les poussins et les benjamins peuvent s’exercer 2 à 3 fois par semaine.
De 12 à 13 ans : Les benjamins
L’enfant atteint ici l’âge d’or de l’entrainabilité des différentes qualités physiques : force, vitesse, endurance, coordination, souplesse.
L’activité doit être plurielle avec la découverte de toutes les familles et épreuves athlétiques.
Le travail d’endurance et de vitesse continue alors que le travail de force (exercices au poids de corps et côtes) et de résistance sont intégrés.
De 14 à 15 ans : Les minimes
A cet âge, le jeune sportif va orienter sa pratique et commencer à se spécialiser.
L’entraînement, qui vise alors la performance, va augmenter en terme de durée comme d’intensité, avec 3 à 4 séances par semaine.
Par Jérôme Sordello