Faute de compétitions sur le terrain (depuis plus de 5 mois tout de même), des courses virtuelles ont fleuri pendant l’hiver, et à l’approche du printemps.
Ainsi, des organisations, en accord quelques fois avec leur société de chronométrage, ont proposé à distance d’enregistrer des performances et d’établir un classement.
Il y a eu notamment des organisations caritatives, pour récolter des fonds, ce qui fait toujours une bonne raison pour courir sans parler de chrono.
D’autres ont par exemple proposé de mettre à disposition leur propre parcours balisé, où chacun pouvait venir y courir quand il le souhaitait, et ainsi enregistrer une performance virtuelle.
La Fédération Française d’Athlétisme s’y est aussi mise dernièrement, avec le Défi Mile, qui propose de s’inscrire et d’enregistrer une performance sur le fameux « 1609 m ».
Le but : proposer un challenge aux clubs et stimuler les athlètes.
La réalité ?
Les courses caritatives ont plutôt bien marché au vu du mouvement sur les réseaux sociaux, même s’il faudrait s’en enquérir auprès des associations pour étudier l’impact réel.
Les quelques événements placent quelques jalons, des mini-objectifs. Les coureurs expérimentés essaient de maintenir leur niveau et remplissent au mieux leur temps libre.
Pour le reste, la réalité, c’est que la motivation est en chute libre.
Cela va de paire avec les restrictions imposées qui ne facilitent en rien la pratique de bien-être (salles fermées) et cet horaire de 18h qui empêche de pratiquer après le travail ou de se retrouver en club.
Ces derniers ont perdu en moyenne 20% des licenciés. Sans visibilité sur une future reprise des compétitions, et sans lever de couvre-feu (au moins pour la pratique sportive), le coureur n’est pas motivé, ni stimulé.
C’est plutôt de l’impatience et beaucoup de frustration qui surgit à présent. Ils n’acceptent plus cet état de fait. La diffusion des Europe en salle sur internet (qui fait grincer quelques dents pour ne pas avoir diffusé sur le service public) et cette digitalisation de la course laissent filtrer un manque de contact, de terrain, et de soutien.
Un sentiment d’abandon commence à naître dans la pratique amateur, et il se profile d’autres pertes de licences l’an prochain…
Sauf si les JO arrivent à relancer la machine auprès des jeunes. Et il faudra l’espérer !
Car du côté des adultes, il se pourrait qu’on ne trouve plus d’intérêt à prendre une licence sans compétitions ni avantages liés.
En manque de terrain
Les courses virtuelles viennent tenter de combler un manque qu’il est impossible à substituer : au delà de toute performance, c’est le contact social qui prime sur tout.
Les rencontres, les confrontations, les émotions : les coureurs préféreront toujours se motiver pour cela, car c’est viscéral et humain.
Depuis un an, la population est en manque de tout ce qui fait le piment de l’existence. Il faut libérer la pratique pour redonner le moral et la santé.
Le ministère des sports doit être aux côtés des sportifs, et l’état doit respositionner le sport dans une logique de santé publique et de diffusion des valeurs.
Ainsi, le virtuel sera utilisé avec plus d’utilité. Les courses à distance, ça ne pourra pas remplacer le reste, ni durer.
Par Mathieu BERTOS
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