Nick Willis, un nom qui parle aux passionnés d’athlé. Mais pour le grand public, c’est plus vague.
Il ne fait pas partie des noms plus ronflants comme Dibaba, Bekele, ou Rudisha.
Une présence au top depuis ses débuts
Et pourtant, le néo-zélandais (né le 25 avril 1983) est dans le paysage de l’athlé depuis bientôt 20 ans.
Dans le haut du panier, qui plus est, en témoignent ses deux médailles olympiques dans une discipline difficile et très disputée qu’est le 1500 m.
Il a toujours su tirer son épingle sur des courses tactiques, où les concurrents africains trustent la plupart des médailles et même des places en finale.
En 2002, il est junior et termine 4è des championnats du monde sur 1500m, en 3’42″69.
Sa préférence et ses qualités vont le conduire sur le 1500 m en championnats, mais aussi le mile (1609 m) distance très proche (valant déjà 4’01″32 !).
Il court aussi sur 800 m (1’48″98) pour travailler sa pointe de vitesse, un record qu’il portera à 1’45″54. Par la suite, il remportera aussi les Jeux du Commonwealth en 2006.
En argent à Pékin en 2008, 9è à Londres en 2012, puis en bronze en 2016 à Rio. Son palmarès prend de magnifiques couleurs et le coureur marque son temps sur la durée.
Avec au passage deux autres podiums sur les Jeux du Commonwealth, une autre médaille de bronze aux mondiaux en salle à Portland en 2016, et une place de finaliste (8è) aux championnats du monde de Londres en 2017.
En 2021, toujours dans l’actu
En général, au vu de la violence et de la rapidité nécessaire à cette distance, les coureurs de 1500 m montent sur d’autres distances au fil du temps.
Par exemple, Bernard Lagat qui est monté sur 5000 m puis 10 000 m.
Nick Willis est un spécialiste … de sa spécialité. Cela ne l’a pas empêché de courir 7’36″91 le 3000 m et 13’20″33 le 5000 m. Mais le mile, c’est son truc.
Il est revenu dans l’actualité en 2021 en établissant un record du monde : il vient de courir 3’58″63 aux États-Unis, soit la 19è année consécutive sous les 4 minutes !
Une longévité dans la performance tout à fait exemplaire. Une barrière des 4 minutes qui est significative, et qui a longtemps été considérée comme « impossible ».
Un chrono solide à l’âge de 37 ans, qui correspond à un temps de passage à 2’29 au 1000, et 3’43 environ au 1500.
Et cela n’a pas été simple, avec entre autre un manque de compétitions dû à la pandémie.
Ayant un accès compliqué à une piste pour se préparer au Michigan, il est allé s’entraîner à Flagstaff en altitude (Arizona).
Un test sur 1200 m a fini de le rassurer sur sa tentative de courir une 19è année sous les 4 minutes, une de plus que John Walker son compatriote qui avait réussi la performance de le faire de 1973 à 1990.
« Je ne me suis jamais senti à l’aise, j’étais tout le long sur la ligne rouge. Victor Palumbo (lièvre) nous a emmené pendant trois tours et a fait un boulot incroyable [… ]
Je me suis senti un peu frustré car ce n’était pas aussi facile que d’habitude. Je suis connu pour quelqu’un qui arrive toujours à produire un bon finish, mais je n’ai pas pu […]
Mais à 37 ans, si je prends un peu de recul, 4 minutes, c’était l’objectif, je ne suis plus un miler à 3’50« .
Ron Warhust a été son coach depuis le lycée. Il lui rend hommage, tout comme à sa femme Sierra, pour son soutien pendant près de 20 ans de haut niveau.
Une histoire pas tout à fait finie ?
Selon l’évolution actuelle, il essaiera de faire partie de l’équipe nationale pour les JO, et peut être l’an prochain, arrondir à une 20è année consécutive son histoire sous les 4 minutes.
Par Mathieu BERTOS
Photo : Justin Britton
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