Entraîner un groupe comme on le fait dans les clubs, ce n’est pas si évident.
Par catégories, sexe, spécialités, ou un peu de tout ça, il faut avoir plein de tours (de terrain) dans son sac !
Un groupe où chaque personne doit trouver sa place
Chaque personne doit avoir un minimum d’attention et d’interaction avec le groupe et le coach. Il faut qu’il se sente libre (ne pas être sur son dos) et en même temps on doit lui prêter de la considération.
Pas évident quand les groupes dépassent les 10 ou même les 20 coureurs ! Mais c’est important. Quel que soit le niveau ou la personnalité du coureur.
Certains (ou certaines !) sont des tchatcheurs, des blagueurs, d’autres se font bien discrets. Tout le monde doit être ménagé et considéré.
Même si parfois il faut savoir faire taire ceux qui se dispersent ou arriver à se faire expliquer le ressenti du coureur discret.
Savoir stimuler et harmoniser tous les niveaux présents
Il est difficile de ne s’occuper que de personnes qui ont un niveau similaire. Et même à performance similaire, il y a des qualités différentes (Apte au soutien d’allure, au finish, à résister à la souffrance, etc…)
Il faut donc savoir stimuler un peu tout le monde par la difficulté, ou la quantité.
Si le corps de séance s’adapte aux niveaux des quelques uns qui sont à l’arrière, en leur permettant de repartir tous ensemble sur le fractionné suivant, il faudra en fin de séance proposer un exercice ou les plus forts lâchent un peu les watts.
Ainsi, même si certains n’ont pas bossé à 110%, ils se seront fait plaisir et tout le monde aura bénéficié de la stimulation du groupe
Le cas des filles
Si les garçons ne rechignent pas à s’arracher sans trop rien dire, il faut user de plus de psychologie et d’attention pour les filles.
Il faut toujours donner du sens à ses entraînements, quitte à passer un peu de temps sur l’explication.
Elles ont aussi besoin de feed-back pendant les séances, c’est à dire de savoir où elles en sont, si ce qu’elles produisent est ce qui était demandé.
Mais ne sous estimez pas l’esprit de compétition. Si elles n’osent pas trop dépasser du lot quelques fois par pudeur, l’envie de suivre celle qui va plus vite est bien là.
Progresser dans la hiérarchie du groupe est un objectif. Il faut aussi savoir leur donner les bonnes consignes, et quelques fois lâcher les forces en présences sur les exercices qu’elles aiment.
N’oubliez pas non plus de prendre la fatigue en compte : les femmes adultes doivent concilier travail, potentiellement vie de famille, et les soucis de santé qu’elles seules connaissent.
Le travail hors du groupe est important
Ces groupes ne se retrouvent bien souvent qu’une fois par semaine. Il faut donc faire comprendre que c’est insuffisant de ne bosser qu’une seule fois la qualité, surtout pour les compétiteurs.
Il faut donc pouvoir donner des consignes de gestion sur la semaine, sur les séances à faire, sur l’entraînement de fond (volume, séances de renforcement…).
Ne pas oublier la convivialité
S’il y a groupe, c’est que les athlètes recherchent aussi le contact et l’interaction. On reste agréable avec son groupe, courtois. Un agréable bonjour, un signe à chacun pour se dire au revoir.
Faire la gueule ou se montrer désagréable ne marchera pas. Il faut se montrer ferme au moment où ça le demande, mais n’oubliez pas qu’il faut transmettre quelque chose et ça passera mieux en étant humain.
D’ailleurs, quelques moments ensemble à la fin des entraînements ou même en dehors pour penser à autre chose qu’à la course, c’est aussi que du bonus pour tout le monde !
Par Mathieu BERTOS
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