Bon, évidemment, nous sommes en fin d’année et il est normal de jeter un oeil sur les chiffres.
L’utilité des données
Les montres GPS, applications et sites ont l’avantage de tout enregistrer et de tout garder en mémoire, sans que l’on doive faire un travail de notes et de calculs.
L’utilité est indéniable : quand on veut comparer, quand on veut faire un bilan et tirer des conclusions, les chiffres témoignent. Des progrès, des manques, des points forts, des records.
Ces données sont les résultats d’efforts additionnés, de passages à vides, de grands moments de bonheur.
C’est un peu ce qui manque dans les bilans : ce qui était en toile de fond tout au long de nos sorties. Les fois où on a pris du temps, les fois où on a partagé, les moments de doutes, les moments d’euphorie…
Cela, le bilan Strava ne peut le décrire. Un partage de chiffres seuls sur fond blanc, c’est triste. C’est fade. Les chiffres disent quoi ? Quelque chose qui doit impressionner ? Qui, et pourquoi ?
Un record personnel, c’est symbolique
Cela veut dire que l’on a progressé, et la progression c’est un indicateur positif d’une performance à notre échelle. Je n’ai jamais été meilleur que ce moment là. Mais ça manque d’information, de vécu.
Ce qui peut être intéressant, c’est l’expérience personnelle qui a précédé cette performance.
Pourquoi on s’est mis à la recherche d’améliorer l’entraînement, ou quelque chose qui fonctionne mieux dans le quotidien.
Quel équilibre et quels sacrifices j’ai réussi à trouver ou à consentir, et surtout dans quel but profond.
Quelles barrières mentales j’ai réussi à franchir pour me tirer vers le haut.
Les émotions, des données non palpables
Mais, au final, est ce que ce sont des choses qui se notent quelque part ?
Avant, et sûrement que beaucoup de coureurs continuent de le faire, on notait tout sur un cahier. Les impressions, les commentaires sur les formes et les sensations.
C’est intéressant car ça permet d’avoir un journal intime de coureur. Avec les technologies et l’informatique, ça se fait moins. Est-ce qu’on prend moins le temps ? Peut-être.
Mais c’est encore notre mémoire qui se charge le mieux de tout raconter savoureusement, et c’est avec les amis ou la famille que l’on partage et qu’on les fait revivre dès que le moment se présente.
Et encore, on garde beaucoup de choses pour nous, car courir c’est aussi, un peu, l’aventure intérieure de notre vie.
Les chiffres sont des jalons, mais le vécu, c’est toute une histoire !
Par Mathieu BERTOS / Photo : Maeva Danois
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