Vous avez déjà entendu parler de drop de chaussures ?
Cette différence de hauteur entre l’arrière (talon) et l’avant (avant-pied) de la chaussure.
Dans cet article, on tente de vous expliquer dans quelle mesure il est important de le prendre en compte et comment ne pas se tromper dans le choix !
Peut-ont passer d’un drop classique (10-12) à un drop faible ? (0-4) ?
Ponctuellement, il n’y a pas de problème, en prenant quelques précautions.
Vous savez que les changements de drop impliquent une position du pied différente, notamment l’amplitude du travail du tendon d’Achille et la différence de tension pour le mollet.
Si on fait n’importe quoi, ça se transforme en tendinite, en déchirure, voir en fracture de fatigue…
Pour éviter cela, il faut y aller… progressivement.
Pourquoi pas avoir un modèle drop 4 / drop zéro ? Ok, mais avec un drop plus faible, on va avoir une pose plutôt médio pied.
Donc, on démarre la sortie (raisonnable, c’est à dire plus courte que d’habitude) en raccourcissant volontairement sa foulée, de façon à multiplier les appuis, et réduire l’impact provoqué par l’oscillation de la foulée.
Il faut essayer de garder cette fréquence, même si l’amplitude augmente avec l’échauffement.
Si vous basculez sur un modèle très léger, proche du sol, les contraintes augmentent.
On va plutôt conseiller de garder ces modèles pour courir sur les gazons des stades, avec l’herbe qui va atténuer les chocs et les vibrations délétères.
Et inversement…? Avec un drop plus élevé
L’intérêt d’un drop plus élevé peut être celui de soulager justement un tendon d’Achille ou des mollets qui sont en souffrance.
De façon transitoire, lors d’une tendinite par exemple. La hauteur du drop diminue la mise en tension du tendon.
Bien sûr, on demandera à avoir l’avis d’un spécialiste : kiné, podologue, dont ce dernier qui pourra même prescrire des semelles.
Autrement, pour un coureur en bonne santé, pourquoi pas pour de simples footings entre deux séances un peu dures.
Si on a l’habitude d’un faible drop, c’est que l’on court donc medio pied et que notre temps d’appui est en général plus court.
On reproduit cette « gestuelle » même si on enfile une chaussure avec du talon. L’impact négatif est donc réduit.
Il ne faut pas en abuser, car pour un coureur médio-pied, cela handicape un peu et l’efficacité se perd.
Route / trail, pas le même problème
Sur route, la fermeté implique plus de vibrations qui remontent dans le corps et provoquent les désagréments.
Des changements de produits et de drops peuvent engendrer des soucis rapidement, comme évoqué ci-dessus.
En trail, ces vibrations sont atténuées par la nature souple du sol. Ajouter cela au fait que les appuis et la longueur des foulées varient en permanence, partir sur un drop faible est moins gênant.
En montée, l’appui se fait obligatoirement sur l’avant du pied du fait de la pente. Un drop faible ou plus fort ne change pas trop, SAUF si les montées se répètent en quantité et sont très longues.
Là, avec la fatigue, si on est sur un drop faible, le talon ne vient plus en soutien quand on veut se reposer.
Attention les tensions, justement.
Quand on veut changer durablement de drop
C’est un sujet que l’on a déjà abordé : tout est question de progressivité.
En général, on ne change pas radicalement vers un drop plus haut, sauf raison médicale précise, et encore, l’intervention d’un podologue est particulièrement indiquée à la place.
On change pour un drop plus faible, pour retrouver un alignement plus naturel, réduire les impacts, se renforcer, gagner en efficacité, en sensations.
Cela se fait en introduisant progressivement dans ses entraînements un modèle avec un drop plus faible, sur des distances courtes, que l’on va rallonger quand notre corps nous le permettra.
Chose que l’on fera aussi plus fréquemment par la suite, pour ne courir ensuite que sur un même type de drop, plus faible.
Le drop oui, mais attention à abaisser aussi progressivement, si tel est le but, la hauteur de la semelle. Plus on est prêt du sol, plus on le sent, moins la chaussure filtre les chocs.
Donc, ces deux éléments, hauteur et drop, sont à considérer pour un changement durable.
Par Mathieu BERTOS