Brigid Kosgei et Shura Kitata sont les vainqueurs de ce marathon de Londres bien particulier.
Pour des raisons sanitaires, tout a été repensé.
La course a été maintenue seulement pour les élites, et sur un parcours en boucle dans Saint James Park, à faire plusieurs fois pour atteindre 26,25 miles (42 km 195).
Drôle de 40è édition !
On s’attendait à un grand choc entre Kipchoge et Bekele. Le kenyan et l’éthiopien se connaissent depuis 17 ans.
Kipchoge remportait l’or mondial sur 5000 m à seulement 19 ans. Depuis, l’un a brillé sur piste, l’autre sur marathon. 2s d’écart sur les records officiels pour Kipchoge. 2h01’39. Un souffle.
Mais Bekele annonce son forfait environ 48h avant l’épreuve. Pas de duel tant attendu… Peut être l’an prochain, aux JO de Tokyo…?
La course féminine
Ce dimanche 4 octobre, les femmes partent plus tôt. Ambiance fraîche (9°C) en partie sous la pluie.
Brigid Kosgei conserve sa couronne en remportant la course comme en 2019. Sacré chrono : 2h18’58.
Ça part très fort : 1h08’12 au semi. Elle n’est suivie que de Chepngetich. La favorite accélère au 32è km et file à la victoire.
Sara Hall, âgée de 37 ans, revient de l’arrière pour griller au finish Chepngetich ! 2h22’01, record perso.
La course des hommes
Les hommes démarrent vers 11h, il ne fait guère meilleur. Mo Farah joue les lièvres, avec une aisance déconcertante.
Même si le rythme de 1h02’54 au semi n’est pas monstrueux pour ces hommes là. Le groupe de favoris reste dense longtemps.
La tension monte, Kipchoge ne part pas. Le final va être emballant : Il va devoir hausser le rythme ou se tenter de battre quelqu’un au sprint !
Rappelant la fois où il avait dominé Kipsang, ici. Mais il n’a « perdu » qu’un marathon, en 2013, face à ce même Kipsang, c’était à Berlin. 2è place derrière le recordman du monde qui perchait le record à 2h03’23.
Bref, une seule « non-victoire » sur 13 marathons. Qu’en sera-t-il du 14è ?
La tension monte. Kipchoge est 2 ou 3è, il est d’une facilité déconcertante à cette allure. Mais on le voit reculer dans le groupe. Pour mieux contrôler ?
Non, car sur une accélération assez progressive de Kitata au 37è, il décroche… mètre par mètre. On se dit qu’il peut encore rebondir. Il a manqué un ravitaillement.
Peut-être est-ce le froid qui le saisit ? A-t-il un problème gastrique…? Kipchoge ne suit pas. Il semble bridé à une allure. Impossible de changer. On voit un petit rictus sur son visage d’habitude si décontracté.
Le sprint est magistral entre trois coureurs, Kitata est celui qui a eu le plus de ressources mentales. 2h05’41 tout de même, dans ces conditions. Kipchumba et Lemma sur le podium.
Le roi est tombé. 8è en 2h06’49.
« Je suis très déçu, je voulais faire mieux mais mon oreille droite s’est bouchée et j’ai ressenti une crampe et un souci à une hanche dans les 15 derniers kilomètres » explique-t-il.
Il ne met pas ça sur le compte de la météo. Mais c’est peut-être du à ça. Et puis, il avait tellement réduit les incertitudes que peut contenir un marathon, qu’on n’était pas habitués à ce qu’il en rencontre à nouveau.
C’est la loi du sport. On le verra sans doute l’an prochain, au moins à Tokyo pour conserver son titre olympique, comme Bikila en 60 et 64.
Peut-être… à bientôt 36 ans, ce sera peut être son ultime défi au plus haut niveau !
Par Mathieu BERTOS / Photo : Facebook Kipchoge
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