Ce matin, nous avons parlé de course en duo sur u-run. Ce principe vous plait apparemment énormément.
Cet après-midi, Carine, évoque avec son franc-parler que nous commençons à connaître (voir son ressenti sur le marathon de la Rochelle), toujours dans la même veine, un problème lié à l’attitude de certains coureurs qui aimeraient bien, eux aussi, former un duo mais malheureusement, ils s’y prennent très mal.
Il y a donc des coureurs ET des coureurs de jupon qui agressent véritablement les runneuses et les harcèlent. Leur technique est bien rodée : ils repèrent une runneuse sur une course ou l’entrainement, les félicitent pour leur performance, se rendent disponibles pour parler course à pied et leur prodiguer des conseils sportifs… sauf que souvent, ça va plus loin et ils ne s’arrêtent pas là.
Si d’une expérience personnelle il ne faut pas généraliser, si certains runners ne sont là véritablement que pour partager avec vous leur passion commune du trail et du running, nous espérons que l’article de Carine vous aidera à repérer les comportements innoportuns qu’elle dénonce afin que vous ne deveniez pas des victimes.
Ahhhh que la question du jour sur le mur Facebook de u-run « qui est célibataire parmi les coureurs » a inspiré de commentaires…
Sur le ton de l’humour et de l’ironie j’ai répondu que « l’Amour est dans la course à pied », tellement on voit de drôles de comportements, aussi, dans cette discipline sportive.
Et oui, je me suis permis de rebondir sur un type de coureur : LE PREDATEUR…
Sa technique d’approche – course à pied
En course, il commence à te regarder l’air de rien, à esquisser un léger sourire. Toi, modeste runneuse du peloton, lui habitué des podiums.
Forcément, tu lui réponds par un pincement de lèvres, sans trop en faire car tu sens le lièvre prêt à sortir de son terrier pour te bondir dessus à la première foulée.
A l’arrivée de la course, il vient te féliciter pour ton run, toujours relativement courtois, mais marquant le territoire de sa paire d’Asics (ou Adidas ou Mizuno).
Puis négligemment, il te distille quelques infos, te questionne et essaie de connaitre ton degré de « open attitude ».
A la remise des récompenses, il monte sur la boîte, parce qu’il truste tout de même les podiums. Et là, damned, il cite au micro ton nom ET celui de ta copine pour té fliciter, t’encourager dans ta convalescence ou te lancer une fleur. Mais il n’en reste pas moins un vulgaire prédateur, qui n’hésite pas à laisser son numéro de portable à la fille qqui lui remet la coupe, lui glissant à l’oreille qu’il aimerait la voir en tête à tête. Le bouquet de fleurs, il le donne à la copine de l’organisatrice (blondinette fort charmante), afin d’élargir le champ des possibles er mettre à profit sa venue sur le podium.
Sitôt descendu, il donne son tee-shirt à ton amie et te glisse à l’oreille que tu l’impressionnes.
Tu n’as pas eu le temps de rentrer chez toi qu’il t’a déjà envoyé un message sur Facebook, exigeant de toi un silence complice… Tiens tiens, quel drôle de coureur, plutôt de jupons d’ailleurs…
Quand il dépasse les limites
Et de là, s’en suit une déferlante de messages flatteurs et mielleux, d’envois de poème signés de ses initiales (sans aucune faute d’orthographe alors que ses écrits sont d’habitude proches du phonétique) mais copiés de livres divers et variés, de citations et de grandes envolées romantiques qui te font doucement rire, toi la pragmatique terrienne.
Ses « chut » et « ne le dis à personne » t’intriguent car il ne s’est rien passé et tu ne lui as rien rien demandé… Et puis il est marié et père de plusieurs enfants.
Ses conseils sportifs sont cependant intéressants et judicieux, il fait un peu partie du paysage politique local, il est tout de même d’une compagnie agréable… donc tu te laisses aller à un café ou un thé, manière d’échanger sur la course à pied.
Cependant, les langues commencent à se délier : »quoi, tu connais ce lascar ? mais tu sais que c’est un menteur, un dragueur, un profiteur, un usurpateur, un tricheur, un imposteur, un beau parleur , un sacré coureur ».
Toi, peu importe, ton dessein est ailleurs, mais tu n’aimes pas non plus être prise pour une buse.
Subrepticement, il s’immisce dans ta vie, dans ton quotidien, dans tes loisirs… sachant osciller entre raison et sentiments.
Il commence à s’intéresser à tes amiEs.
Puis tu découvres sur Facebook qu’il est devenu « ami » avec un nombre incalculable de tes relations féminines (jusque là inconnues) et que ses nouvelles amitiés sont quasiment toutes aussi féminines. Tu t’interroges quant à cette bizarrerie et ose te rétorquer « que ce sont elles qui le demandent en « ami » et qu’elles lui font même des « propositions ardentes ». Toi, tu en viens presque à douter d’elles…
Pour se disculper, il te glisse une rose sur ton pare-brise pendant l’entrainement de fractionné ou dans ta boîte à lettres…
Puis tes amies se confient, s’inquiètent, t’interrogent quant à ce malotrus qui les harcèle de messages brûlants et érotiques, qui leur propose des rencontres torrides ou des prouesses sportives.
Toi, gênée et confuse de connaître un bonhomme pareil, tu bafouilles quelques explications.
Aussitôt, tu demandes ce qu’il en est au Don Juan de mauvais quartiers, qui se perd et se noie dans des explications confuses, à grand renfort de justification saugrenues.
Comment arrêter le prédateur
La coupe est pleine, tu le mets face à ses mensonges, ses comportements primaires, ses actes vils… mais il nie, crie au complot, à la délation, la machination. Il essaie de te brouiller avec tes amies, il s’enferre dans son déni où lui seul est perdant.
Il est pris à son propre piège et se ment qu’à lui même.
Il n’a pas assez appris des Fables de la Fontaine. Il est peut-être lièvre mais ses tortues sont malignes.
Les jambes et le souffle ne suffisent pas, il faut aussi être humble, intelligent et ne jamais mésestimer sa proie.
Amis coureurs, sachez chasser en finesse…