L’aponévrosite plantaire fait souffrir de nombreux coureurs.
On tente ici de vous donner quelques pistes pour traiter cette pathologie du runner, dont il n’est pas toujours évident de se débarrasser !
L’aponévrose en quelques mots
L’aponévrose plantaire est constituée de fibres de collagène ondulées, peu vascularisées, orientées parallèlement les unes par rapport aux autres, qui relient le talon à l’avant du pied.
Sollicitée lors de l’attaque du talon au sol et de la phase de propulsion, elle sous-tend l’arche interne du pied et provoque une varisation de l’arrière-pied.
Elle joue donc un double rôle d’amortisseur et de propulseur. En course à pied, l’aponévrose est soumise à de fortes tensions musculaires.
Étant très peu élastique (son allongement est inférieur à 2% contre au moins 10% pour les autres tendons), elle est moins résistante aux microtraumatismes à répétition et peut donc s’enflammer ou carrément se rompre !
Elle est classée au 4ème rang des blessures les plus communes du runner ; c’est pour dire !
Les causes de l’aponévrosite plantaire
L’apparition d’une aponévrosite plantaire, en général autour de 40 ans, peut être due à différents facteurs :
-la station debout prolongée dans des conditions anormales ;
-l’augmentation sans progression du volume et/ou de l’intensité d’entraînement ;
-une prise de poids rapide et importante ;
-une raideur de la chaîne musculaire postérieure (tendons d’Achille et mollets) ;
-le port de chaussures inadaptées ;
-des déséquilibres mécaniques du pied.
En revanche, le type de pied (pied plat, pied normal, pied creux) ne semble pas être un facteur de risque.
Le diagnostic de l’aponévrosite plantaire
L’aponévrosite plantaire, en tant qu’inflammation de l’aponévrose plantaire, se manifeste le plus souvent par des irradiations douloureuses au talon avant de se prolonger le long de la plante du pied.
Assez vive après une station assise ou allongée prolongée, cette douleur aura tendance à disparaître après l’échauffement.
La douleur est bilatérale dans 30 à 35% des cas. Une IRM mettra en évidence une augmentation de l’épaisseur de l’aponévrose plantaire comprise entre 3 et 8 mm.
En cas de rupture, une douleur vive foudroie le coureur rendant impossible l’appui plantaire et est rapidement suivie d’un oedème et d’ecchymoses.
Les traitements possibles
-repos sans appui pendant 3 semaines ;
-prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
–cryothérapie (glaçage de l’aponévrose plantaire) ;
-massages transverses profonds du tendon d’Achille et de l’aponévrose ;
ondes de choc ;
-correction par des semelles orthopédiques ou compensation par le chaussage ;
-traitement chirurgical (très rare) pour les formes rebelles ;
-étirements des mollets, du tendon d’Achille et de l’aponévrose plantaire (agripper les orteils à l’aide d’une main et les tirer vers le cou-de-pied et vers le haut) ;
-assouplissement de l’aponévrose plantaire en faisant rouler une balle de tennis ou de golf sous la voûte plantaire.
Par Jérôme Sordello