On va partir sur le postulat que cela dépend des qualités et des critères recherchés ainsi que du vécu du coureur.
Minimalisme VS maximalisme
Il y a quelques semaines, nous parlions du minimalisme, qui a envahi les rayons (chaussures fines, zéro drop, voir FiveFingers) et qui a influencé sur plusieurs points la conception des modèles actuels.
Légèreté avec des produits épurés et des matériaux toujours plus légers, souplesse longitudinale et transversale des produits… Tout ce qui peut apporter au produit et ne pas nous handicaper.
Le maximalisme, ce sont des dimensions « inhabituellement » grandes des chaussures, qui sont plus importantes que les standards habituels : les semelles sont beaucoup plus épaisses.
Mais ça ne veut pas dire plus lourdes : la densité est très faible, les mousses plus « aérées ».
Y a t-il un lien avec la performance ?
Du coup, est-ce que ça veut dire plus molles et moins performantes ?
Pas forcément, à l’image des dernières Nike, dont la toute nou
velle AlphaFly qui frôle les 4 cm d’épaisseur (le double de hauteur, ou presque) et qui est la plus rapide du monde puisqu’elle était aux pieds de Kipchoge pour passer sous les 2h au marathon.
La technologie des chaussures continue d’évoluer. Jusqu’à faire courir les athlètes plus vite, comme nous avons pu le constater récemment avec Nike.
Les jambes sont primordiales, mais on a pu voir que VaporFly ont indéniablement apporter leur « magie ».
Pourquoi le minimalisme attire ?
Les coureurs souhaitant avoir des sensations de course naturelle, proche du sol, proche de leurs sensations corporelles, préféreront le côté minimaliste.
Le faible drop et le pied proche du sol permettent une meilleure connexion entre le pied et le cerveau.
La capacité de réaction et la précision lors de la pose d’appui (en trail) s’en trouvent augmentées. Cela permet aussi de mieux se récupérer lors d’un mauvais appui, ou de réduire le risque d’entorse.
Le temps d’appui est raccourci puisque le déroulé par le talon est réduit et les tendons directement sollicités par les tensions.
Le produit, épuré, fait ressentir au coureur comme si la chaussure faisait corps avec le reste de la jambe.
Les avantages du maximalisme
Les coureurs souhaitant gagner en confort immédiat et en protection, seront attirés par le versant maximaliste.
L’épaisseur permet une absorption des aspérités du sol, en se déformant et en englobant, par exemple, un caillou.
Moins de peur de se faire mal, et moins de peur de ne pas encaisser les chocs, puisqu’une grosse partie sera avalée par la semelle.
Sur les parties techniques, notamment en descente, c’est un gain certain, pour peu qu’on y soit habitué. Gain en confort donc grâce à l’augmentation de matière (à condition qu’elle soit souple).
Sur la route, cette sur-dimension a permis entre autre d’y joindre une autre technologie comme la lame carbone, Nike en tête, mais aussi avec adidas (Adizero Pro), Saucony (Endorphin Pro), Brooks (Hyperion Elite) etc…
Egalement, une économie de course supérieure à la moyenne.
Et d’un point de vue médical, ça donne quoi ?
D’un point de vue médical, on se trouve entre deux extrêmes. Et qui dit « extrême », dit forcément temps d’adaptation.
Un produit minimaliste va solliciter plus franchement les chaînes musculaires et tendineuses.
Se trouvant sur-sollicitées, elles peuvent donc s’inflammer (tendinite) et les os se fissurer (fracture de fatigue).
Il faut donc doser l’utilisation, tester des éducatifs, pourquoi pas courir sur gazon et progressivement aller sur bitume ou sentiers…
Un produit maximaliste peut entraîner une perte de repère, d’information. Attention donc aux chutes, aux entorses.
On est plus haut, le centre de gravité se déplace… Prudence aussi sur l’instabilité ou les matières trop molles. Si le corps doit récupérer les mouvement, il travaille plus.
Pour conclure
Au final, ces deux secteurs ne concernant pas la majorité des coureurs. Ils peuvent par contre être addictifs via ce que chacun apporte.
Pour la plupart, l’équilibre se trouve entre les deux : suffisamment d’amorti sur moins de hauteur, quelques bonnes sensations de pied mais de la protection aussi.
Bref, si on ne connaît pas bien ce que cela induit, et ce que son corps peut supporter, il faut se faire conseiller. Et, toujours, être prudent et dans la progressivité.
Par Mathieu BERTOS / Photo : Samuel /@_blvckheart
Laisser un commentaire