L’essor du minimalisme, aux yeux du grand public, est arrivé un peu parallèlement à celui du running et du trail, il y a 8-10 ans.
Bien entendu, ceux qui sont adeptes connaissent le sujet depuis plus longtemps.
Entre temps, le livre Born to Run (pour prendre l’exemple) nous a livré le récit des Tarahumaras, ce peuple mexicain qui court et se déplace pieds nus ou en sandales, sur des dizaines de kilomètres.
Il a été aussi l’occasion de rappeler que l’homme est un animal endurant, et que la course « naturelle » est loin de tout ce qu’on trouve sur le marché des chaussures.
En tout cas, elle a bien imprégnée les esprits. Ceux des coureurs, et donc aussi ceux des fabricants de chaussures.
Ce qui a été sans aucun doute bénéfique : les produits se sont allégés, les drops -différence de hauteur entre le talon et l’avant pied- ont baissé, et on a tenté dans l’ensemble de redonner plus de liberté ou de mobilité au pied.
Avec les connaissances qui se sont diffusées, lecture papier ou média, les coureurs à pied ont su également orienter leur recherche.
Dans un premier temps, il faut bien l’avouer, ils ont été très crédules, ou bien très pressés.
Le zéro drop, voir la pure chaussure minimaliste (sans aucune épaisseur), c’était LA solution pour ne plus souffrir de douleurs au dos, aux genoux, aux tendons.
Depuis, on a revu et reparlé de nombreux paramètres, dont le premier si transition il doit y avoir : c’est la progressivité dans le temps.
Désormais, on sait qu’il faut être attentif à plusieurs points.
Selon La Clinique du Coureur, une chaussure peut s’étalonner selon un « indice minimaliste » : La chaussure minimaliste est une chaussure interférant minimalement avec les mouvements naturels du pied, de par sa grande flexibilité, son faible dénivelé, son faible poids, sa faible épaisseur au talon, et l’absence de technologies de stabilité et de contrôle du mouvement.
Ainsi la flexibilité (longitudinale, latérale), le poids, l’épaisseur (hauteur entre le sol et le pied), les technologies de stabilité, le drop (différence de hauteur entre le talon et l’avant du pied) sont les critères pour déterminer du degré de minimalisme d’une chaussure.
Pour résumer
Pour résumer un peu l’ensemble des choses à ce jour…
Minimalisme ne rime pas dans l’immédiat avec performance. De ce côté là, la technologie est plus à même de vous faire gagner du temps…
Clin d’œil aux adeptes des Vaporfly. Par contre, en terme de sensations, dans le sens connexion « pied > cerveau », c’est vers là qu’il faut tendre.
Mais on n’est pas obligé de faire 100% du chemin, et de ne courir qu’en minimaliste (Vapor Glove ou Trail Glove chez Merrell, Minimus Trail chez New Balance).
Elles peuvent être un atout idéal dans les séances éducatives, de travail de pied, ou dans la quête d’une foulée plus économe, d’un temps de contact au sol réduit, d’une fréquence de foulées plus importante.
A côté, à vous de jauger le drop dans lequel vous vous sentez le mieux. Le drop 4 mm semble très intéressant pour un compromis en terme de sensations de pied et de foulée « naturelle ».
Exemples de modèles : Brooks PureGrit ou PureFlow, Saucony Kinvara ou Fastwich, Salomon S-Lab Sense.
Bien sûr, toujours associer avec les autres critères. La Mafate Speed possède un drop 4mm, mais aussi une grande épaisseur de semelle et peu de flexibilité.
Mais l’optique « maximaliste » est différente.
Tout est une question d’équilibre entre la protection du pied, les sensations que le modèle permet, les effets bénéfiques sur votre corps, la performance du produit (le rendement) si c’est recherché.
N’hésitez pas à poser vos questions pour en savoir plus, échanger et développer le sujet qui est ici résumé.
Par Mathieu BERTOS