Alors que nous ne sommes, sans doute, qu’à la moitié du confinement général, le temps nous est donné de pouvoir réfléchir sur de nombreuses choses.
Quels coureurs allons-nous devenir ?
Il serait étonnant de sortir d’une période aussi particulière et difficile sans avoir laissé son esprit s’évader, sonder les profondeurs de notre âme de coureur, et plus globalement, d’être humain.
Sortis de cette période, cela fera sans doute plusieurs mois sans que l’on ait porté un dossard.
Premier élément de mise retrait par rapport à cette bulle de la course à pied.
Les répétitions des compétitions font partie d’une habitude, d’un rythme de rendez-vous, voir d’un rituel presque automatique qui doit nous conduire forcément vers les confrontations avec les autres ou avec ses propres limites.
Mais un dossard, c’est aussi un plaisir, un frisson, une histoire toujours différente à vivre.
Que va devenir le dossard de l’après ?
Est-ce que le coureur en manque va retrouver son rythme de participations, est-ce qu’il va faire en sorte d’en mettre moins, mais de l’apprécier plus ?
Différemment…?
Durant le confinement, pratiquer la course à pied est « encadré ».
Cela n’a pas empêché des coureurs de se lancer des défis physiques et à la fois mentaux.
Les tours dans le jardin et les allers-retours sur le balcon se sont succédés. Cette drôle d’expérience va-t-elle leur permettre de jouir d’une force mentale supérieure, après l’avoir éprouvé ?
Est ce que le coureur qui aura fait ses sorties dans son quartier va avoir plus conscience de la chance de pouvoir courir librement, au contact de la nature, et ainsi l’apprécier encore plus ?
Les exercices de renforcement n’ont jamais été autant pratiqués, afin d’occuper son temps et son corps.
Est ce que ces coureurs « renforcés » vont devenir plus consciencieux par rapport à leur physique ?
Est ce que cela va devenir un vrai complément de la course, dans un but de santé et de performance ?
Et puis il y a tout ce qui se passe autour de la course.
Les interactions sociales, le partage.
Va-t-on donner plus d’importance et de profondeur à cet aspect par la suite ?
La nature qui respire mieux : sera-t-on plus consciencieux envers elle ?
Notre santé et notre mode de vie sont ébranlés pendant cette période.
Nous vivons des moments douloureux, à part, particuliers.
Il y aura sans doute un après, et peut-être trouverons nous réponse à tous ces questionnements, dont nous n’avons sans doute fait qu’effleurer la profondeur ou la diversité.
Serons-nous des personnes différentes, et donc des coureurs différents…?
Attendons de voir.
Mais s’il est une période pour laisser l’esprit faire des allers-retours, c’est peut-être le moment.
L’homme court mais son esprit aussi.
Par Mathieu BERTOS
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