Comme nous l’avons vu dans un précédent article, la récupération est un des paramètres clé de la séance d’entraînement intermittent ou de fractionné.
A l’image de sa durée et de son intensité, la récupération doit être pensée selon sa modalité active ou passive, autrement dit courue ou marchée.
Les + de la récupération active
La récupération active optimise l’ensemble des séances intermittentes en maintenant une FC moyenne élevée pendant celle-ci.
Une récupération à 50% de VMA comme le conseille Véronique Billat provoque une stabilisation haute du VO2max, de la FC et de la ventilation.
La récupération active aurait pour effet d’accélérer la cinétique de VO2 au début de l’effort et de réguler l’action des enzymes oxydatifs maintenant l’activité aérobie à un niveau élevé.
la récupération active permettrait de réduire la part de la glycolyse dans la production d’énergie en augmentant la part du processus aérobie.
la récupération active favorise le recyclage des lactates par comparaison avec une récupération passive.
la récupération active permettrait un flux sanguin plus important améliorant ainsi l’oxygénation des cellules et la resynthèse de créatine phosphate (PC).
la récupération active augmente considérablement la capacité des sujets à produire un niveau d’intensité et un travail plus élevés, que lorsqu’ils effectuent une récupération passive.
Cet effet est d’autant plus efficace que le nombre de répétitions était important.
Cependant, cela est à nuancer lorsque les temps d’efforts et de récupération sont relativement courts.
Les + de la récupération passive
La récupération passive engendre une augmentation du temps d’effort et du niveau de performance par rapport une récupération active (à 50% de VMA) lors d’un exercice intermittent de type 15s-15s couru à 120% de VMA.
La récupération passive permet même de doubler le volume de travail réalisé lors d’efforts intermittents très courts.
Par exemple, le temps limite lors d’exercices intermittents de type 15s-15s avec récupération active (50% de VMA) est de 445 ± 79 sec, alors qu’il l’est de 745 ± 171 sec dans la modalité récupération passive.
La récupération passive engendre une augmentation de la lactatémie ; ce qui peut être intéressant pour les coureurs de demi-fond qui doivent s’entraîner en présence d’une lactatémie importante.
Récupération active ou passive, la thématique fait toujours débat
Une étude (1) a démontré qu’une récupération passive permet la réalisation de meilleurs performances lors des temps d’efforts si les temps de récupération sont courts et qu’il s’agit du contraire si les temps de récupération sont longs.
La récupération passive permet en quelque sorte de mieux récupérer et d’augmenter le volume d’entraînement mais provoque moins de stress, la séance étant moins intense.
Les auteurs conseillent d’ailleurs une récupération active quelque-soit la durée de la récupération si l’objectif est de maximiser la sollicitation du VO2max.
Pour Casas (2), le choix d’une récupération active ou passive devrait se faire en fonction du niveau de performance et d’entraînement de l’athlète considéré.
De leur côté, Assadi et Cometti (3) suggèrent d’utiliser la baisse du nombre de pulsations cardiaques durant les 30 secondes de récupération d’un exercice intermittent 30s-30s pour conseiller aux athlètes une récupération passive ou active.
Si la différence entre la FC à la fin de l’effort et celle à la fin de la récupération est inférieure à 15 bpm, la récupération passive sera conseillée ; si elle est supérieure à 15 bpm alors la récupération active sera préconisée.
Par Jérôme Sordello
Références :
-Brown et Glaister. The interactive effects of recovery mode and duration on subsequent repeated sprint performance. J Strength Cond Res. 2013
-Casas. Physilogy and methodology of intermittent resistance training for acyclic sports. J Human Sport Exer. 2008
-Assadi et Cometti. L’intermittent. Dijon : Université de Bourgogne. Centre d’Expertise de la Performance. 2007
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