Les blessures régulières comme les inflammations tendineuses ou articulaires sont difficiles à gérer.
Traiter le point douloureux ok, mais il faut surtout trouver la cause et y apporter une solution.
Il faut donc procéder par élimination, réfléchir ce qui pêche dans notre pratique.
Premièrement, et les coureurs ne le font pas assez, il faut se préparer physiquement.
Progressivité, gainage mais aussi renforcement des zones fragilisées.
Les kinés vont vous aider puis vous orienter, puis il faut par la suite poursuivre ces actions quotidiennement à la maison.
On en vient aux chaussures.
Avant de les incriminer, un corps plus fort répondra mieux aux sollicitations de la course.
Ensuite, il faut voir si votre outil de travail convient. N’hésitez pas à nous écrire pour des conseils en fonction de votre profil.
On ne pourra que recommander l’intervention d’un podologue du sport pour affiner en cas de soucis spécifique.
Un des éléments de la chaussure, que ce soit pour votre tendon d’Achille, vos problèmes de mollets, ou pour votre posture générale : c’est le drop (différence de hauteur entre l’avant et l’arrière).
La position naturelle, pieds nus, c’est le pied à plat, donc zéro drop.
Est-ce que baisser ou monter le drop peut être salvateur pour vos blessures ?
C’est possible, mais avec plusieurs conditions.
Premièrement, considérer l’antériorité de la personne, son vécu en baskets. Certaines personnes ne se blessent jamais avec un drop élevé : pourquoi changer ?
Si on fait le lien du drop élevé avec une mauvaise posture, un pied qui talonne ou qui frappe le sol, il peut être intéressant de baisser le drop.
Si l’incidence du pied au sol provoque des vibrations, on peut baisser le drop (par exemple de 10 à 6 mm). Bien sûr, le drop n’est pas le seul élément de la chaussure à considérer.
Donc, dans un but de transition, baissez le drop mais restez sur des critères de chaussures proches.
Si vous changez tous les aspects mécaniques trop vite (rigidité, souplesse, amorti…), vous allez, au contraire du but recherché, vous créer d’autres contraintes.
Donc pas de recettes miracles sans transition progressive et intelligente. Et pourquoi pas accompagnée de technique de course ?
Une fois cette transition effectuée, en respectant un alignement plus naturel, oui la baisse du drop peut s’avérer efficace.
Tout comme l’augmentation du drop, mais de façon transitoire, pour soulager par exemple un tendon d’Achille enflammé et sur-sollicité.
Faut-il aller vers les extrêmes et opter pour un drop zéro ?
Si vous vous êtes renforcés avec le temps, que votre corps l’accepte, que les sensations vous plaisent et que « l’outil » chaussure ne vous limite pas, pourquoi pas.
Par contre : il est difficile de rebrousser chemin et remettre du drop plus tard.
Sinon, nul besoin d’opter à 100% pour du zéro drop pour stopper des pépins physiques.
Un drop médian (4/8 max) permet d’opter pour une foulée saine, plutôt à plat, cadencée et avec moins d’impact, tout en pouvant réceptionner un talon en cas de fatigue, selon les vitesses de course ou le profil du terrain.
Prêter plus d’attention à son renforcement et à sa foulée accompagne très bien un changement de drop !
Par Mathieu Bertos