Vous avez tous constaté cet attrait vers les courses longues, notamment avec le trail, que l’on voit désormais partout, et semble-t-il en majorité sur les régions où le terrain s’y prête.
Dernier exemple en date, avec la PicApica pendant le challenge du Montcalm : 109 km / 11 500 m+, 4 pics à 3000 m, et la majorité de la course au delà de 2000 m d’altitude.
En 2018, la première avait été stoppée car des orages avaient éclaté en altitude, avec vent et grêle. Cette année, les coureurs ont eu des conditions royales (soleil, pleine lune) pour boucler la première PicApica.
Les premiers « héros » sont Florian Becker et Silvia Trigueros Garrote, elle-même vainqueur du Tor des Géants en 2018, en Italie (330 km / 24 000 m+).
On peut les appeler « héros », car ils sont considérés comme tel dans l’environnement proche, aux yeux des spectateurs et de leur entourage.
C’est vrai qu’avaler autant de dénivelé, en haute montagne, sur des terrains techniques sur plus de 100 km, il faut être un peu « dingue » d’endurance, d’aventure, et sans doute un peu « maso » sur les bords. Marche, souffrance, privation de sommeil, résistance physique… Vous pouvez le constater dans les termes, on quitte un peu le domaine de la course à pied.
Cet attrait vers les longues distances se constate aussi sur route : 6h, 12h, 24h, 48h etc ! Même chose en vélo, en natation, en triathlon. D’ailleurs, il y a souvent les mêmes personnes qui s’aventurent sur des défis pareils.
Et là, on touche le coeur du sujet : la performance est axée sur le défi, physique et mental.
La performance en tant que valeur de vitesse chronométrique s’éloigne un peu. Qui a notion, dans le coeur du peloton, d’une valeur de 40 min au 10 km chez les filles, ou bien même 36 min, et d’un chrono de 35 min chez les garçons, voir même de 31 min…?
A ce sujet, les courses officielles sur semi-marathon et 10 km ont tendance à baisser en nombre, tout comme les meetings en athlé où on pouvait se tester sur un 1500 m, un 5000m, ou bien un 10 000m piste.
La vitesse, ça fait « mal à la gueule » comme on dit, de façon franche, frontale, immédiate. Les courses longues emmène les coureurs dans des états de fatigue avancés, avec des douleurs physiques parfois très dures, mais c’est progressif, ça va crescendo.
Les qualités d’endurance, tous les humains les ont au départ. Celles de vitesse, physiquement, si on ne les a pas, c’est très difficile d’y remédier.
Avec les envies de nature, de refouler le monde moderne et de retrouver une connexion à l’extérieur et à soi, les courses longues en nature et les défis de toute sorte vont en augmentant. C’est la tendance actuelle.
Et en même temps, de vouloir réaliser de tels défis, s’équiper, s’organiser devient plus que nécessaire. Peut-être un jour reviendrons-nous vers des distances plus courtes, et que la vitesse soit de nouveau au centre des préoccupations ?
Attendons de voir…
Par Mathieu BERTOS
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