Bagnères-de-Luchon. Dimanche 7 juillet 2019. On est au beau milieu de l’effervescence de la sixième édition du Luchon Aneto Trail qui a débuté l’avant-veille.
Une chose est sûre : l’évènement fait maintenant partie intégrante du patrimoine sportif de la charmante bourgade de Luchon tant le public a répondu présent à ce rendez-vous, tout comme les commerces locaux aux couleurs du LAT 2019.
Et puis disons-le tout net, cet évènement bénéficie maintenant d’une sacrée réputation un peu partout dans l’hexagone !
600 personnes au départ de ce Trail de la Venasque à Luchon (45km / 2800mD+)
8h30. Nous voilà engagé sur le trail de La Venasque avec ses 45 kilomètres et c’est 2800m de D+. Mine de rien, la tension et le stress se ressentent dans le sas de départ. En effet, l’épisode de canicule des jours précédents est encore dans toutes les têtes et force est de constater qu’en ce bon matin, la température est déjà bien haute !
Tout comme l’année dernière, ce sont les sombres arpèges de l’intro d’ « Hell’s Bells » d’AC/DC qui marqueront l’entame de la course en direction de l’Hospice de France puis du Port de Venasque.
Quelques secondes plus tard, lorsque le départ est donné, c’est une horde d’environ 600 participants qui s’élance comme un seul homme dans l’artère centrale de Bagnères-de-Luchon avant d’attaquer le sentier de la forêt surplombant la ville.
Dès cette première montée, l’entame s’annonce raide, si bien qu’il faut déjà sortir les bâtons. Malgré tout, les premiers kilomètres s’avèrent assez roulants avec des passages vallonnés mais plutôt agréables, notamment lors de la traversée d’un pont de singe au-dessus d’un cours d’eau.
Le parcours s’annonce vraiment joli même si la chaleur omniprésente s’abat sur les coureurs comme une chape de plomb à la moiteur lourde.
Petit à petit, la masse des trailers commence à s’étirer dans les single-tracks pour attaquer les premières grosses montées dans le bois.
Ça serpente pas mal et l’ambiance au sein du peloton est vraiment excellente : ça discute beaucoup, ça blague et ça charrie même peu.
Cependant, au fur et à mesure des kilomètres et du dénivelé qui commencent à s’accumuler, les blablas perdent de leur intensité et l’heure est à la concentration, d’autant plus que certains passages ne sont pas évidents comme cette partie caillouteuse en bord de rivière qu’il va falloir négocier le plus rapidement possible sans se tordre une cheville ou un genou.
Une fois passées ces premières difficultés, la suite sera un poil plus tranquille avec quelques faux-plats et des petites montées sans réelle envergure. Mais la température elle, ne se fait pas oublier… loin s’en faut !
C’est à la sortie des sous-bois, aux alentours du 13ème kilomètre que se dessine au loin dans les montagnes le fameux Port de Venasque qui culmine à plus de 2400m.
A la fois majestueux et lointain, ce passage ne semble pas encore être à portée de godasse ! D’autant plus qu’on commence à attaquer un magnifique plateau verdoyant en direction du premier ravitaillement de l’Hospice de France plus bas, au 15ème kilomètre.
Jusqu’ici tout va bien, comme dirait l’autre.
Après le premier ravitaillement, les choses sérieuses commencent !
Passé le premier ravito et le bipage du dossard on part à l’attaque du Port de la Venasque qui se situe à environ 6 kilomètres au-dessus de l’Hospice de France. 6 kilomètres et 1000m de dénivelé. Là, ça va être une autre histoire !
En effet, si le parcours était plutôt facile jusqu’ici, cette montée très raide et longue va s’avérer plutôt costaude pour les organismes car le soleil pointe le bout de son nez pour de bon ! Et là, il commence à faire très mais alors très chaud…
Mine de rien, cette montée va laisser des traces parmi les trailers, vu qu’il ne sera pas rare de voir des coureurs assis sur des rochers, véritablement lessivés par ce passage. Les organismes commencent à souffrir et il ne sera pas rare de trouver la queue au niveau des cours d’eau rafraîchissants qui s’offrent aux détours du sentier.
Qui plus est, la montée s’avère interminable car à peine passé un passage de rocailles, le chemin en direction du refuge et des lacs ne sera pas non plus des plus faciles. Heureusement qu’un point d’eau sera disponible pour recharger les flasques (et les batteries).
Décidément, ce Port de Venasque ne se donne pas si facilement…
Petit-à-petit, les magnifique paysages s’offrent aux yeux des trailers (aaah ces jolis lacs) au fil de cette ascension vers le Port de Venasque qui n’a jamais été aussi majestueux.
Une fois passé ce sommet sur lequel certains en profitent pour faire une pause et quelques photos, on attaque une redescente dans les terres Espagnoles avec une vue à couper le souffle sur le pic Aneto.
On a passé la frontière est on est en phase de faire une petite boucle pour revenir en France par le Port de la Picarde et le Pas de l’Escalette au détour de paysages magnifiques (mais sans une once d’ombre). Au-dessus de nous, un rapace se laisse porter par les vents… Est-ce un funeste présage ?
Après une nouvelle montée sous une chaleur accablante, nous voilà à l’assaut d’une bonne descente qui fait du bien aux jambes, on attaque une dernière crête étroite avant de passer à un nouveau bipage.
On est au 24ème kilomètre et on entame la descente en direction du ravitaillement de l’Hospice de France…
Jusqu’ici tout va bien, oui.
Dernière ligne droite : direction Luchon pour l’arrivée !!
Comme on pouvait s’y attendre, le terrain s’avère assez technique avec un sentier étroit et profond qui a été creusé par les pluies.
Il y a en plus pas mal de cailloux sur le sentier et il faut composer avec un sol capricieux tout en essayant de doubler avec courtoisie les randonneurs présents sur les lieux.
Enfin, l’Hospice de France se dessine en contrebas à l’arrivée d’une interminable descente qui surplombe des cours d’eau. Mon Dieu, qu’il fait chaud ! Heureusement que l’organisation a eu la bonne idée de mettre un jet d’eau à quelques mètres du ravito… !
Bref, après une bonne collation et avoir étanché nos soifs nous voilà repartis en direction de Luchon. Mine de rien la descente a laissé quelques traces et nous ne boudons pas notre plaisir à nous retrouver sur un peu de bitume.
Ici, il n’y a pas de cailloux, pas de racine, pas de piège : c’est du bitume, quoi. Mais le revers de la médaille c’est que ce passage est long. Très long. En plus ça monte. Ici encore, les organismes vont souffrir à cause de l’inclinaison de la montée mais aussi du soleil qui tape fort.
Il n’y a pas un brin d’ombre et l’ascension ne semble jamais en finir… Enfin, on arrive sur les hauteurs de la forêt de Bagnères-de-Luchon pour entamer la descente finale : elle ne fera pas moins de 10 kilomètres.
10 kilomètres à serrer les dents sous une chaleur de plomb en direction de la ligne d’arrivée. En effet, il va falloir se ménager pour éviter les crampes, les chutes et les coups de mou au travers de ces bois certes magnifiques, mais ô combien redoutables avec ses casse-guiboles plutôt raide.
C’est au prix d’un tout dernier effort qu’on accélérera le tempo pour passer cette satanée ligne d’arrivée sous les bravos des spectateurs décidément bien présent durant toute cette édition du LAT 2019.
On l’a fait ! Fourbus, endoloris, fatigués, heureux, vivants… et fiers ! On l’a fait !
Vincent – I RUN MAIDEN
Les résultats du LUCHON ANETO TRAIL : LUCHON ANETO TRAIL RÉSULTATS
la vidéo de l’évènement :