Ça faisait plusieurs années que j’étais invitée très chaleureusement par Charly Basco Trailer, maître des lieux ! Et cette année, banco, je place l’UTPMA comme un bel objectif de ma saison.
Et comme je n’ai pas eu de dossard pour le TOR, j’ai aussi décidé de répartir le kilométrage de cette course sur 3 dates, une par mois… On verra bien si ça passe ! Donc l’UTPMA, c’est le 1er ultra de la série.
Départ minuit, j’aime bien en fait… T’as pas le stress du réveil à 4h du mat, t’as le temps de préparer les sacs, de manger, d’essayer de dormir un peu.
Au départ, l’équipe organisatrice fait les choses en grand : feu d’artifice, fumigènes, musique à fond… et les filles sont mises en avant dans tous les sens du terme… c’est inaccoutumé ! faire 800 m en tête, c’est sympa mais c’est pas la vraie vie !! Alors les gars gentiment nous repassent devant et on attaque la 1ère bosse…
La suite, ça va être une succession de phases « up and down » mais mal réparties ! avec beaucoup trop de « down », à mon goût ! Gaelle Decorse est déjà partie, c’est son premier ultra mais sur du plus court, elle a un palmarès de fou.
On est 3 avec Manon Jacquet et Lucie Arnal, à se suivre, prendre des relais, à papoter un peu… ça va mais je suis un peu oppressée, j’ai sommeil… bref phase moyenne jusqu’au ravito au 32e…
Je m’arrête très peu (trop peu ?), je prends la tête de notre petit groupe, et ça repart. Le brouillard ne nous lâche pas, heureusement le balisage est nickel et puis on est encore pas mal de concurrents à se suivre… Enfin, ça monte vraiment !
Le jour se lève sur la montée au Plomb du Cantal, je suis bien, c’est magnifique, le brouillard est encore présent, on devine les coureurs, petites ombres fantomatiques sur la crête… et puis, le soleil enfin se lève, se fraie un chemin entre les sommets et les nuages… un moment rare, vraiment magnifique.
Les commissaires de course m’annoncent que Gaëlle est juste 200 m devant moi… bonne nouvelle du matin ! Effectivement à la fin de la montée, je la rejoins, on échange quelques mots, elle ne se sent pas bien… j’espère que le prochain ravito va lui faire du bien… Je commence la descente sur le Lioran.
Je retrouve mon compagnon… c’est bon de revoir une figure proche ! il a tout installé : barres, compotes, patates douces, bref tout ce que je me prépare minutieusement et que j’espère pouvoir manger mais je n’y arrive pas… rien ne m’attire, je me force un peu mais je repars vite (trop vite ?).
Les conditions météo de la journée ne sont pas bonnes, pour éviter la zone exposée des crêtes autour du Puy Mary, l’organisation a balisé un parcours de repli, un peu moins de dénivelé mais 5 km de plus… Je discute un peu avec Magali Salavert, qui filme la course pour l’organisation…
Toujours sympa, je ne vois pas trop passer ce passage moyennement excitant dans les pistes de ski… mais je ne m’alimente pas assez et évidemment je vais me prendre un retour de bâton… Entre l’attente du nouveau ravito qui a été déplacé et mon manque d’énergie, je commence à patiner… j’ai mal au genou, les jambes commencent à tirer, j’ai du mal à relancer sur les parties roulantes…
bref, ça y est, la mauvaise spirale est en train de s’enclencher… et Manon en profite pour revenir. On échange quelques mots, elle m’encourage à m’accrocher mais je sens bien que ça va être compliqué… J’essaie de me rebooster avec un verre de coca mais rien de miraculeux…
La météo ne s’est pas trompée, les averses orageuses, on y a bien droit !! Goretex au secours ! Mon assistant personnel m’attend à Mandailles sous un grand parapluie… même topo, je m’arrête un peu plus longtemps mais je ne peux avaler que quelques bouchées…
La dernière grosse bosse avec la montée sur Cabrespine se profile, en fait ça va pas trop mal quand ça monte fort ! et sur les bonnes descentes même si on patauge vraiment dans un subtil mélange de boue et de bouse !!! Par contre j’ai vraiment du mal sur les faibles dénivelés dans un sens ou dans l’autre. Et malheureusement, il en reste plus de 25 km de ce « petit » dénivelé…
Mon frère, derrière son ordinateur, me tient au courant des écarts… alors devant, sauf gros souci, Manon s’envole vers l’arrivée et la Réunion… Par contre derrière, ça revient dangereusement… à la sortie du dernier ravito, je me mets un coup de pression, je n’ai aucune envie de me faire passer avant la ligne…
Alors, je pleure, je râle, je m’engueule, et j’avance comme je peux… je ne me retourne pas mais j’espère ne voir personne arriver dans mon rétroviseur !
On se retrouve enfin dans les petites rues sympathiques d’Aurillac, mais ce n’est pas l’heure du tourisme, je n’ai qu’une chose en tête franchir la ligne et en finir avec cette balade !
Ouf, j’ai pu maintenir l’écart…. Un grand merci à Charly et à toute l’équipe de TOM15 qui fait un super boulot sur cet événement et à tous les bénévoles toujours bienveillants malgré les conditions pas faciles du jour.
Et à Francois Lesca qui a monté cette belle vidéo que je vous invite à visionner !
Par Maria Semerjian
Les résultats de l’Ultra Trail du Puy Mary Aurillac
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