Le Forest trail est une course toujours complexe à préparer, les conditions météo sont par définition difficiles et puis début février, de nuit, dans la forêt de Bouconne, il ne faut pas s’attendre à des miracles…
Sur la ligne de départ, plein d’ambition !
Restant sur un cuisant échec en 2018, il fallait une revanche, c’était important psychologiquement.
L’objectif était de ne pas réitérer les 3 erreurs de l’année précédente : s’inscrire sur le 43km, partir trop vite et ne pas assez s’alimenter. Ces actions maladroites nous avaient conduit à l’abandon au kilomètre 27, suite à de violentes crampes aux quadriceps.
Bref, nous sommes en 2019, une nouvelle édition pour de nouvelles sensations ! Une fois toutes les affaires préparées, nous nous rendons sur la ligne de départ du 25km, la Nébuleuse, avec l’envie de bien faire. La batucada donne le rythme, l’excitation monte, on se place 3ème ligne, le décompte est lancé, ça part !
Réussir à dompter les premières « sensations »
Le début de course est timide, l’idée est de partir prudemment, mais les sensations dans la première bosse ne sont pas au top. Nous commençons à avoir chaud et à sentir la transpiration dans le dos.
Il est temps de ventiler avant la surchauffe, alors on tombe les gants, le bonnet, on ouvre la veste. La température corporelle se stabilise et on garde le rythme. Depuis quelques semaines nous nous entraînons à la cadence plutôt qu’à l’allure et cela nous convient bien. Nous gardons alors à l’écran de la montre le nombre de pas par minutes et restons aux alentours des 170/175.
Les kilomètres défilent à travers les prairies et les chemins forestiers, les frontales commencent à s’étirer et des groupes se forment. Les premières difficultés arrivent avec des passages dans des ruisseaux, plus ou moins profonds. Nos efforts précédents pour garder les pieds au sec sont vains.
Le kilomètre 10 sonne à la montre, il faut manger, la barre Meltonic pistache/sel passe bien.
Le rythme se prend et les repères reviennent
Plus loin, on se rappelle du brief de départ informant que le passage de la buse était finalement supprimé. Une chance ! Mais si la buse est gorgée d’eau, c’est que le niveau d’eau général de la forêt est bien supérieur à la normale, nous ferons face à 3 ou 4 traversées, plus ou moins longues, plus ou moins profondes.
Le photographe est bien en place pour immortaliser les chutes, nous le saluons et continuons. Juste après ce passage la boue devient véritablement collante, il faut relancer sans cesse. Le parcours devient vraiment ludique, sinueux, sur du single vallonné, les jambes répondent ! On perd des places et on en gagne, finalement on se retrouve avec un petit groupe, aux alentours de la 110ème place.
Nous reconnaissons le parcours de l’année précédente, puisque la première boucle du 43km emprunte celle du 25, nous avons donc quelques repères et savons qu’au kilomètre 17, c’était le début des crampes.
Hors là, les quadriceps ne montrent pas de signe de fatigue. Nous gardons le rythme, continuons de nous alimenter et filons vers des chemins de plus en plus boueux et collants. Nous passons la base de loisir de Bouconne, kilomètre 18, on sent que le plus dur est fait.
Nous arrivons à faire la différence dans les bosses, à la montée, les appuis sont sûr et les Speedcross assurent. Nous doublons pas mal de concurrents sur les portions techniques, nombreux sont ceux qui se retrouvent à faire du Skating…
Quand l’arrivée n’est plus très loin …
La montre vibre au kilomètre 20, c’est l’heure de manger à nouveau, le moment est parfaitement choisi avant une difficulté insoupçonnée. En effet, nous arrivons rapidement face à un ruisseau, sans échappatoire…
Nous avançons et sentons l’eau monter à chaque pas et au quatrième, nous avons l’eau à mi-cuisse avant de remonter sur la berge. Finir les 5 derniers kilomètres avec tout le bas du corps détrempé, c’est dur à envisager !
Ça colle, les relances ont moins de punch mais on sent que la ligne d’arrivée se rapproche. Il reste encore quelques passages bien exposés au vent et il commence à faire froid. Nous longeons des champs, refermons la veste, les chaussures s’enfoncent, l’effet ventouse est optimal, zéro rendement.
Puis nous entamons la dernière descente, complètement gadouilleuse elle aussi, nous doublons quelques concurrents, tous les parcours se réunissent en cette fin de course et nous arrivons vers la ligne d’arrivée, quelques mètres avant la halle.
Il nous restait un peu de jus mais sommes satisfaits de notre gestion de l’effort, à notre niveau, sans nous cramer et terminons finalement à la 91ème place en 2h36.
Le ravito de l’arrivée et la fameuse saucisse a fait du bien après cette course exigeante, à l’année prochaine Bouconne !
Par Kevin Laporte