Isabelle avait gagné un coaching gratuit sur u-run pour préparer sa première course 10km. Il faut préciser qu’il y a 3 mois, Isabelle n’avait encore jamais couru. C’était une grande débutante… mais elle ira loin !
Je trouve enfin le courage et le temps de l’écrire…
Déjà il a fallu un peu plus de 24 heures pour que je digère puis le reste pour que je réalise…
Donc…
Le mardi 13 septembre, cata… Je décide de faire un truc de fou dont je
rêvais depuis 2 ans: une séance de capoeira… Vers la fin crac… et pan le
bassin en vrac le dos avec…
Je venais de faire la bêtise de l’année… Après tant d’effort pour tenir le
rythme assidu des entrainements avec sérieux et application, voilà qu’une
ânerie met tous mes plans par terre… (dans tous les sens su termes!)
Je suis verte! Le médecin me demande au moins une semaine de repos complet,
à négocier avec l’ostéo… qui m’impose 3 jours de repos puis reprise sans
forcer si tout va bien… Et qui me dit que « sa réparation de mon bassin
risque de ne pas tenir… »
Sauf que je boue! Je n’ai qu’une obsession: reprendre l’entrainement au plus
vite.
Je vois l’échéance approcher et je suis coincée: impossible de suivre le
plan sans prendre de risque de me refaire mal.
J’adapte donc le plus fidèlement possible mais sans forcer… Ce qui est
forcément moins efficace!
Déjà qu’avec la reprise du boulot, courir 3 fois c’est très compliqué alors
là c’est le pompon!
Bref, je tente de faire du moins mal que je peux. Et le jeudi 29 septembre,
je recommence à suivre à la lettres mes plans d’entrainement et lors d’une
accélération crac… Dans la cuisse cette fois… Je suis maudite… et
dégoutée!
Je masse, j’étire, je drogue… et je reprends tranquillou le dimanche
suivant…
Je suis à un peu plus d’une semaine de l’échéance et j’ai abandonné les
accélérations depuis presque un mois… Je végète en compensant par de la
distance histoire d’avoir au moins l’endurance si je ne peux pas accélérer.
Et surtout pour me rassurer.
Je commence donc à faire des sorties d’environ 10km et ça me rassure. Je
sens qu’au moins je suis capable de courir 1H20… OUF!
Tant pis pour les accélérations!
La course approche chaque sortie me laisse dans la douleur. mon bassin a
rebougé, je le sens. J’ai mal au dos presque tout le temps. Mal dans la
hanche après les courses, dans les cuisses…
Mercredi 5 octobre, à 4 jours de la course c’est le summum. Je ralentis au
max. Je ne dépasse pas du tout les 150. J’y vais vraiment doucement pour pas
faire de bêtise si près du but.
C’est dur.
J’ai mal.
J’avance pas.
Le moral est au plus bas.
En plus moi qui aime les bois, les chemin, les ronces, les racines… Je
fais une partie du parcours de course pour me familiariser avec celui-ci: la
partie dans les bois. En voyant la carte ça m’avait rassuré. Là, je découvre
que sur cette partie du bois le chemin est entièrement goudronné…
La course ne va être QUE sur du béton!
Je suis vraiment démoralisée.
j’aime pas le béton ça me fait du mal.
Et en plus c’est moche!
pfff
Samedi 8. La veille.
J’ai envie de rien. jJai peur. J’ai mal au dos depuis la sortie du mercredi
précédent. Mais, vers 17h, je vais chercher mon dossard.
Et je repère la partie du parcours qui reste… en voiture!
Alors là ça fait encore plus peur!!
La distance parait si grande en voiture, que penser le faire en courant,
c’est de la pure folie!
Je n’ai tellement envie de rien qu’à 20H30 on finit au resto… (pas envie
de faire à manger!)
Je suis au régime depuis fin juillet, j’ai perdu 7kg (et heureusement sinon
je n’aurai jamais pu courir si bien!!) et je mange un tournedos rossini avec
des frites!
C’est finalement la bonne idée du jour! (merci mon chéri)
Ca me remonte le moral. Je me couche avec l’estomac plein, un myorelaxant et
une aspirine pour calmer la douleur qui ne me quitte plus depuis des jours
et je mets le réveil.
6H30 dimanche matin (de la pure folie! Jamais je ne me serai crue capable de
faire ça un jour à part pour prendre un avion pour le bout du monde!)
Je me sens bien. J’ai bien dormi. J’ai moins mal. Il ne tombe pas des
cordes. Il ne fait pas 32 degrés à l’ombre.
Une petite bruine, 10°. C’est parfait.
Je mets ma tenue, un petit café, un peu d’eau avec un ibuprofène histoire de
pas trop sentir quand ça va se réveiller!
Et je continue de digérer tranquillement le bon repas de la veille!
Pas de petit dej pour m’empêcher de courir!
9h. Une foule de tous les diables (1300 environ). Départ en même temps du
10,7 et du semi.
Au dernier moment, je décide de retirer ma veste (bonne idée!)
Dans la foule on sent la chaleur humaine. C’est impressionnant.
Le départ est lancé. Il me faut déjà plus d’une minute pour franchir la
ligne de départ!
Puis ça s’étire. Doucement. Ca grimpe dès le départ mais peu.
De la route, de la route, de la route.
Pour ne pas m’ennuyer je discute, je commente (je n’arrête pas!!! ça me
fait marrer et surtout ça passe le temps! désolée pour mes pauvres voisins
de parcours!)
J’ai réglé mon cardio sur 90%, je vais rester en dessous de cette barre
pendant presque toute la course. (1H sur 1H08 de course)
Ca monte, ça descend, ça tourne, ça vire mais toujours et encore de la route
et du béton. Mais bon. Je n’ai pas mal c’est déjà ça. Mon cardio ne grimpe
pas et je m’éclate!
On traverse le golf (ouf je peux profiter d’un sol plus meuble! Ca repose un
peu mais du coup, c’est plus dur de tenir la cadence!)
Ravitaillement… Je vole deux pruneau un carré de chocolat noir et une
bouteille d’eau.
Ca me donne un petit coup de fouet!
Je continue à délirer: sur le parcours on voit des panneaux qui serviront
pour le deuxième tour du semi… (12, 15, 18…)
Donc pour me remonter le moral je déconne… « regarde on a déjà fait 18 km
on a presque fini!! » (On se motive comme on peut! même si je reconnais que
c’est complètement débile!)
Bref, on revient vers la vienne. On va la longer un moment. Sur une berge
puis sur l’autre. Le terrain est un peu plus meuble c’est moins dur pour
moi. Je commence à sentir mes cuisses chauffer et ma hanche se réveille.
Vivement l’arrivée. Il reste un peu moins de 2km.
On m’a promis une « super » montée « super dure » juste à la fin.
Je l’attends. Je me prépare. A ce moment là, je vois me doubler à grandes
foulée celui qui sera le vainqueur du semi!!!
(Là je suis verte! Je de me faire griller par un mec qui a fait 2 tours
avant que j’ai fini le premier grrrrrrrrr!!!)
Bref, petite accélération. Mais ça tire. Je sens que ça va mal se passer.
Je reprends ma cadence plus tranquille en attendant la fameuse côte… qui
n’arrivera jamais… En guise de super grande côte, juste un petit faux plat
de moins de 500m… Franchement pas de quoi affoler les foules! Je l’ai à
peine sentie, mon cardio n’a pas grimpé! Jamais je ne me suis arrêtée pour
marcher et faire redescendre ma FC!
Sur les dernier mètres, je sens que la douleur se réveille de plus en plus.
Je ne peux pas accélérer. Je sens que ça va encore faire crac!
Donc, je n’accélère pas! Et je franchis la ligne… tranquillement avec
personne juste derrière, ni juste devant… (donc pas de raison d’accélérer
en fait!)
J’ai mis en temps officiel 1H08 »44′, en temps réel 1H07 »14’…
Il m’a fallu 1minute30 pour franchir la ligne de départ! (et je n’étais pas
dans les derniers!)
Je suis contente d’être arrivée, de l’avoir fait et aussi vite!
Etirements. Ravitaillement. Discussion (bah quoi je reste une fille!) avec
les gens que je croise aux entrainements ou que je reconnais…
Il fait froid. La douleur grandit.
Le moral flanche. Je peux à peine marché. Je me sens nulle. Et j’ai mal.
Je suis dégoutée.
Je passe ma journée à végéter. Je peux à peine poser la jambe droite par
terre malgré les antidouleur et les massages.
C’est dur, la retombée. (C’est ça le bad trip?)
Une journée pour m’en remettre.
Aujourd’hui, le moral est remonté, j’ai digéré, j’ai accepté, j’ai remis
tout à plat, je commence à réaliser et je suis plutôt fière de moi. Il y a
exactement 6 mois, je courais à peine 10 minutes d’affilée sans cracher mes
poumons.
1H07 sur un 10km700, c’est vraiment pas une honte… Surtout pour un premier
10,7km et quasiment une première course!
Je suis 73/99 dans ma catégorie, 640/752.
Je suis contente. MERCI
Merci Urun
Merci Julie.
Merci Eric.
Merci Delphine (qui en est sortie blessée aussi mais surement plus gravement
que moi: la cheville)
Merci à Patrick
Merci à tous ceux qui m’ont encouragée et sans qui je n’y serai jamais
parvenue, malgré ma volonté.