On a longtemps pensé que le Kenya était une région du monde favorable à l’émergence des plus grands talents de l’athlétisme.
Les conditions de vie, très pauvres, incitaient les athlètes à s’en sortir via le sport, d’où une énergie de (sur)vivre qui transparaissait dans les performances. Les haut plateaux, situés en altitudes, favorisaient physiologiquement les coureurs. Une densité énorme tirait tout le monde vers le haut… Oui, mais…
Le dopage permet aussi d’établir des performances plus que fabuleuses, et du coup, douteuses. Un journaliste allemand (Hajo Seppelt) révèle en 2012 de nombreux troubles dans le système kenyan, à travers un reportage.
L’accent est mis principalement sur les pratiques des médecins en coulisses, notamment européens, qui viennent profiter de la manne et de la faiblesse des athlètes, bien sûr attirer par ce qu’on leur fait miroiter. Un athlète raconte que le dopage est très répandu parmi les coureurs de longue distance kenyans.
Les reportages provoquent des réactions intenses au Kenya et rencontrent une résonance internationale considérable. En conséquence, les contrôles de dopage sont renforcés dans le pays. Les fonctionnaires kenyans sont soupçonnés de corruption.
Certains supprimeraient les résultats positifs d’athlètes contre des pots de vin.
Il y a peu, Spe 15 informait que l’Athletics Integrity Unit avait dévoilé les 5 pays à risque en matière de dopage. Bien sûr, avec la Biélorussie, l’Ukraine, le Barhein et l’Ethiopie, le Kenya figure dans cette liste.
Deux critères sont pris en compte pour établir ce classement : le risque de dopage créé par l’attitude de la Fédération Nationale ou des entraîneurs personnels des athlètes, ainsi que le succès rencontré par la fédération nationale ou ses athlètes au niveau international. Pour l’instant, l’impact de ce classement sur les réactions en matière de lutte anti-dopage n’est pas mesuré…
Le journal Le Monde rappelait il y a peu, que 131 cas de dopage avait été révélé depuis 2004.
Le dopage d’opportunité est notamment invoqué, disant que les kenyans se « dopaient mal », avec des produits facilement détectables. Certains d’entre eux peuvent facilement se trouver en vente libre en pharmacie.
Argent facile, pas d’éducation anti-dopage, le Kenya doit encore faire de nombreux efforts s’il veut que ses athlètes retrouvent un certain crédit sur le plan sportif et que le pays démontre une éthique bien plus saine.
Par Mathieu BERTOS / Photo : site Sport365.fr
Laisser un commentaire