Rendez-vous Pour la Diagonale des Fous 2012.
Chose promise, chose due… Ce matin le point sur Les femmes dans la Diagonale des Fous. Cet après-midi le récit de Magalie, qui ne fait pas partie, cette année, des 90 femmes (seulement !) finisher du Grand-Raid 2011 ! Mais Magalie est une battante, elle franchira d’autres lignes d’arrivée et vous la reverrez au départ de la Diagonale des Fous… 2012 ou 2013 Magalie ?
Place au récit de Magalie.
Laissez moi vous raconter mon Grand Raid.
Tout d’abord la course ce n’est pas le jour J, ce fut toute l’année,
tout était dédié à cela. J’ai fait des plans d’entrainement: pour
travailler ma VMA de janvier à mars; de mars à juin c’était le travail
de résistance; de juillet à octobre plan spécial trail.
J’avais 4 entrainements par semaine et 1 sortie en montagne toutes les
deux semaines. Une année à vivre que pour ça.
Avant le départ, mes amis se sont mobilisé pour faire mon assistance,
au total 10 personnes. Chacun avait un rôle tout au long de la course,
me donner à manger à chaque grosse étape.
à H-24 tout était déja prêt.
Le jour J, le réveil fut tranquille, j’ai même très bien dormi. Nous
avons pris la route pour Saint-Philippe à 17h et nous sommes arrivés à
19h. J’étais entouré de mon chéri et 2 amis.
L’ambiance était à la fête sur le stade, musique, danse…un super
moment! Mes amis sont la pour m’encourager, mon fiancé aussi!! Enfin
on y est!
Les choses sérieuses ont commencé à 20h45 pour moi. Accompagnée d’un
ami qui faisait la course, nous sommes rentrés dans « la cage au lion »,
un stade clos, réservé au raideur. A l’entrée il vérifie les dossards
et le contenu du sac, il y a des choses obligatoire à avoir.
A ce moment là, je découvre, c’était magique! J’y étais enfin! Quel
bonheur.
On se dirige vers la ligne de départ, pour une attente dans la
foule….mon coeur commence à monté l’heure arrive, les discours
s’enchainent sur le podium. Le président du Grand Raid, laisse planer
le doute sur le passage de bélouve. A ce moment la je ne suis pas
rassuré, mais je sais que ce sentier est fermé dès lors qu’il y a de
la pluie, je pense donc que nous passerons par la route forestière.
22h c’est parti! Je suis écrasée dans la masse! 100 m plus loin, la
foule se disperse, on commence à courir., main dans la main avec mon
ami C’est exceptionnel! j’ai le sourire, les gens applaudissent le
long de la route.
Arrive le premier pointage, au kiosque de basse vallée. Il y a un
ravitaillement, beaucoup de monde s’arrête, je continue ma route parce
qu’on m’a prévenu qu’il a des embouteillages dans la montée.
J’entame la montée vers le volcan, j’ai eu l’impression de faire des
fractionnés. Nous étions une longue file qui avançait rapidement, qui
s’arretait, qui avançait, et ça jusqu’à FOC-FOC. Il faisait
extrêmement à FOC-FOC. J’avais les doigts congelé dans mes gants! A
FOC-FOC, j’ai pris de l’eau et j’ai continué ma route pour ne pas
prendre froid. Mon ami, lui s’est arreté pour s’habiller et manger un
peu.
Pour ne pas prendre froid, je trottine, je bouge mes mains…le vent
glacial souffle, mais j’avance toujours. Pendant la course j’ai mangé
quasiment toutes les heures. Je n’oublierai pas ma barre énergétique
d’après foc foc. J’ai croqué, elle était dur comme du béton, congelé!
J’ai pris du temps pour la manger.
J’arrive enfin au poste de ravitaillement du volcan. Mon fiancé et ses
amis m’attendent avec des pates que j’ai mangé sur place et ils
remettent des barres et des petits sandwichs dans mon sac. Je prends
une soupe au ravitaillement. C’était un soulagement de sentir la
chaleur de la soupe traversé mon corps. Un rien nous fait plaisir dans
ces moments la je crois!
Je reprends la route. J’ai un moment de flottement en montant
l’oratoire de ste thérèse. La digestion des pates je pense. Je
continue à avancer, la digestion terminée, j’avance bien. Je ralenti
petit à petit, mon envie de faire pipi est plus forte que tout, je
cherche un endroit caché. 10 min passe toujours rien, j’en peux plus!
J’aperçois un ami qui attend un coureur, je lui ai dit ça fait 10 min
je cherche un endroit pour faire pipi. Il me dit je devrais me mettre
derriere un petit arbre tant pis je suis dans la course. Suivant ces
conseils j’y vais. Faut pas être pudique dans la course je crois!
J’arrive au pointage de textor. Il fait chaud, il faut beau, je suis
bien. Les bénévoles du pointage m’arretent et m’appelle « barbie ».
J’avais une tenue rose. Sur le coup ça m’a fait beaucoup rire. Ils
étaient super sympa. Je suis restée 2 min et j’ai continué ma route
jusqu’à mare à boue, ou j’ai fait un bout de chemin avec un coureur
qui venait de Paris. Mon père, mon fiancé et ses deux amis m’y
attendait. Comme d’hab, je mange des pâtes, on me recharge en barre.
Je rigole, c’est un vrai plaisir, une grande joie d’etre là.
Je pointe au ravitaillement et la un moment magique dans la course!
Y’a des toilettes! Quel bonheur! comme je vous dis, on se contente de
rien.
Et là c’est reparti. J’avance, et je commence à marcher dans la boue.
Ce que je ne savais pas c’est que à ce moment là, c’était vraiment
rien! Il y’a de l’embouteillage dans les sentiers, il y a des passages
un peu difficile ou il faut poser les mains. A un moment, un coureur
rate sa descente et me tombe dessus. Je suis restée debout mais il m’a
mis plein de boue.
On arrive sur la route forestière de belouve, je suis contente, pour
moi on ne prend pas le sentier. J’avance tout sourire, je suis 1h30 en
avance de ce que j’avais prévu! Trop fière et super motivée!! ET la
on arrive au début du sentier de belouve, on sort de la route on
entame le sentier. Mon cauchemar commence. Je suis avec un petit
groupe d’hommes, on avance très lentement, on a de la gadou jusqu’au
cheville si on s’enfonce pas trop….si on s’enfonce trop jusqu’au
mollet! Le soucis c’est qu’on a pas d’autre choix que de marcher dans
la boue. Alors la ce fut parti pour environ 5h de cauchemar. Le
sentier monte,on entend la route, on crois qu’on y est mais non, on
redescend puis on remonte, puis on redescend. On ne voit plus la fin!
le moral commence à en prendre un coups, mais je me motive et
j’avance. J’ai de la boue sur les mains, mes baskets ont doublés en
poids. On discute avec les autres coureurs, on se motive. Le grand
raid c’est aussi ça! Une solidarité! tout le monde partage son
calvaire et tout le monde soutien tout le monde.
J’ai mon téléphone, j’ai envie d’appeler mon chéri pour lui dire que
j’en peu plus. Je ne le fais pas je sais très bien que je vais
pleurer. Je vois des coureurs assis, completement déprimé. J’ai envi
de faire pareil, mais je me laisse pas abattre j’avance avec le petit
groupe. Il y’a une cote plein de boue, je monte et la je tombe, un
coureur me tend la main. Je suis limite de pleuré de bonheur. Je le
remercie mille fois. Cette main donné, m’a remotivé un peu.
Une partie du groupe avance plus vite.Je reste avec un homme et son
fils, le plus jeune de la course. C’est lui qui nous motive. On avance
ensemble. Et la une autre cote en boue, avec mes petites jambes j’ai
du mal, le père du plus jeune me tend la main. Je le remercie. Et la
je me dis, c’est ça la course. Ce n’est pas que passé la ligne
d’arrivé, ce sont ces moments magique, ou tout le monde n’en peu plus
mais personne ne lâche et tout le monde se soutien.
On croise un photographe de la course. Il est arrivé la en peu de
temps : derriere lui la route, nous sommes obligé de rester dans le
sentier. Il nous dit il reste apparemment entre 45min et 1h.
1h15 après on y était toujours. Entre temps, j’ai perdu ma basket
droite dans la boue. Le coureur derrière moi la ramassé. J’ai remis ma
chaussette pleins de boue dans ma basket enrobé boue! 5 min après,
c’est la basket gauche qui reste enfoncé! Heureusement,
interieurement, je rigole, je me dis y’a qu’a moi que ça arrive ça! Le
plus jeune de la course laisse son père avec moi et avance.
On croise un monsieur qui vient en sens inverse, je lui demande dans
combien de temps est l’arrivé. Il me dit 15 min. Je n’ai quasiment
plus d’eau depuis 1h, et plus à manger depuis 2h environs.
On entend des encouragements, ça y’est on sort de l’enfer!!!!!!!!! Je
ne peux pas vous exprimer ce que ça fait de sortir de là! C’est
indescriptible! Je suis fière je m’en suis sorti! Il y’a un pointage,
un ravitaillement en eau et à manger….En fait il ne restait que des
quartiers de pomme. J’en mange, mais je me sens faiblarde déja. Le
père du plus jeune reste un peu la moi j’avance.
Je pensais que le gite était à 10 min, on croise une bénévole et la
elle me dit y’en a pour 1h30 encore…elle m’achève!!!!! J’ai les
larmes dans les yeux. Je tape un sms à mon chéri, je lui dit « Dans
1h30 » je serai là. Il m’appelle, j’ai pas le temps de décrocher. Je le
rappelle, et j’éclate en sanglot, c’est 1h30, mais c’est toujours de
la boue. Il y’en a à moins, mais je peux plus me voir la boue. Il me
dit avance c’est bientôt fini; J’avance je me laisse pleurer. Le
chagrin passé c’est reparti.
Je suis presqu’au gite, et la un ami m’attend, le regarde et je
pleure, tellement ému de le voir. On avance ensemble, je me vide
émotionnellement avec lui. 10 min après je retrouve mon copain au
gite. Quel surprise, il devait me retrouver à hell bourg! je suis très
heureuse de les voir là.
Je m’arrete pour me laver mes mains, mais la boue y est incrusté
impossible à enlever. Toujours rien a manger, ça commence à me peser.
Je descend avec mon fiancé et notre ami vers hell bourg. Le sentier
est humide, mais il n’y a plus de boue, que des cailloux glissants.
J’arrive enfin en bas, je pointe. Ma meilleure amie est là, ma belle
mère, mon beau père, la filleule de mon chéri, et notre ami qui est la
depuis le début. Je mange, mais c’est trop tard je suis déja trop
faible. Il me faut me reposer. C’est impossible, sinon je serai hors
délai.
Je change de basket, de vetement, je mange vite fais. Je peux pas
repartir. Mon fiancé s’habille, il va faire un bout de chemin avec
moi. Je suis lessivée, je ne sais plus quoi faire.
Mon copain me dit il faut y aller, fait un choix. J’y vais. Je
commence à monter le cap anglais. J’ai froid, j’ai des fourmillements,
je peux plus faut que je me repose. Mon copain me dit de m’asseoir, le
sentier est humide, je m’asseois quand même. Je sens que je suis
limite. Je réfléchis, je vais devoir affronté une température de 4°,
et physiquement je tiens plus.
Décision difficile à prendre, mais je me dis je redescend. Il me
restait 4h30 pour arrivé la haut pour ne pas etre hors délai. En temps
normal je mets 4h. Avec les jambes que j’avais c’était infaisable.
Dans la descente, je croise mon ami du départ. Il est tard déja, il
n’a pas pris conscience qu’il ne serait pas la haut dans les temps. Il
redescend avec nous. Il était le dernier coureur à tenter de monter.
Je suis un peu déçue, mais plutôt fière. Cette boue était
insurmontable en temps normal pour moi, et je n’ai pas laché, j’ai
avancé.
Ce fut une belle aventure. Je n’ai pas passé la ligne d’arrivé, mais
pour moi j’ai beaucoup appris dans cette course. J’ai été bien
entouré. Ce fut un moment de fête, de plaisir de bonheur.
Je reviendrai, un jour!