Comme nous l’avons vu pour les chaussures de trail, l’usure des chaussures de route fait partie des éléments que les coureurs consommateurs surveillent de près.
Des modèles plus ou moins solides
Si on prend une moyenne entre les produits à 80/100 € et ceux à 110/140 €, les produits plus chers tiennent en général plus longtemps (exceptés les modèles très lights conçus pour la compétition). On dit bien en général, et dans une utilisation classique. Pourquoi ?
Ces modèles ont été étudiés pour encaisser plus de kilomètres et en avoir une utilisation plus fréquentes. La matière de la gomme sur la semelle extérieure a une abrasion plus lente, la couche est même assez souvent plus épaisse (environ 2 mm pour du classique à 4 mm pour les produits à utilisation fréquente.
La structure du produit possède des éléments de renfort sur le mesh (au niveau des points de pression) et de maintien plus solides. La mousse d’accueil à l’intérieur du chaussant vient mieux protéger le pied et on abîme moins vite les abords.
Des choses auxquelles on ne peut rien…
Les chaussures sont faites pour résister un certain temps (en général, entre 600 et 1000 km) avec une utilisation classique. Si vous l’utilisez sur des chemins abrasifs avec cailloux, ou en trail, vous mettez à mal les matériaux qui ne sont pas faits pour résister aux torsions et dégâts par frottement ou impact.
La structure de base est aussi souple qu’un modèle trail, fait pour maintenir et résister. Il y a aussi le cas du mesh qui se perce au bout, au dessus du gros orteil. Quelques fois, les marques pensent à mieux protéger cette zone. Bonne idée. Mais c’est votre façon de courir, l’orteil relevé, qui cause aussi ces dégâts !
Encore plus quand la taille des ongles n’est pas assurée. Votre foulée, si elle s’écrase au sol ou attaque par le talon, usera plus la semelle et déformera la chaussure. Une foulée, ça peut se corriger aussi et se travailler en partie.
Faire les bons choix
A vous, aussi, de faire les bons choix, ou de demander conseil en boutique. Sur U-Run, on vous conseille également ! N’hésitez pas à nous écrire.
Ne prenez pas un modèle trop serré si vous avez le pied large, car les coutures et le mesh seront poussés vers l’extérieur et soumis aux tensions, à la casse.
Ne le prenez pas trop petit, d’une part pour éviter de vous blesser et de vous abîmer les orteils (ongles noir !), d’autre part pour ne pas forcer sur la chaussure. Prenez 1 cm de marge entre le bout du doigt de pied le plus long, et le bord de la chaussure.
Prenez un modèle adapté à votre utilisation bien sûr, et à votre gabarit : forcément, un modèle plus léger sera souvent plus réactif, mais se fatiguera plus vite. L’amorti est moins dense et se tasse plus vite.
Il faut changer, quand…
Quand vous le voulez, bien entendu, mais plus classiquement quand le produit commence à avoir un impact sur la santé ostéo articulaire, sur les muscles…
Les premières impressions de tibia qui tire, de mollet qui chauffe, de tensions anormales sont un signe d’usure. Le produit perd ses qualités de base et cela commence à avoir un impact sur vous.
Soyez attentifs, car quelques fois il n’y a aucune trace sur le mesh et l’usure sur la semelle est légère : vous êtes légers ou avez une foulée médio-pied, l’impact est moindre…
Mais souvent, l’amorti est tassé (il n’est donc plus efficace) et la structure de la chaussure (semelle, tissu) s’affaisse. Il est donc temps de changer. On s’en rend compte, bien souvent, quand on a chaussé le nouveau modèle suivant : les différences sont nettes.
Par Mathieu BERTOS