Cela fait maintenant 3 ans que je parcours la France pour courir les SPARTAN RACE et défendre les couleurs de ma team TR1BE OCR TEAM.
Cette année est un peu particulière car entre le manque de temps pour m’entrainer spécifiquement à ce format de course et les athlètes en trail qui ont fait leurs arrivées sur le terrain, il est difficile pour moi de revenir au niveau auquel j’étais. Mais je continue à me défendre !
Cela reste en permanence un gros challenge pour moi mais je prends toujours beaucoup de plaisir, et ce, même si les occasions de les courir se font plus rare.
Pour revenir au sujet principal de cet article voici comment s’est déroulée cette SPARTAN RACE un peu spécial à mes yeux pour diverses raisons que je vous laisse découvrir…
Un défi partagé
Tout d’abord cette date n’était pas prévu au programme. Mais lorsqu’ I-RUN m’a proposée d’y participer j’ai bien sûr sauté sur l’occasion. Par contre, pas question d’y aller seule. Je le propose donc à mon compagnon et c’est à ma grande surprise que celui-ci répond favorablement à ma proposition.
Mais là où j’ai été la plus surprise c’est quand il m’a dit avec un engouement pas croyable : ”par contre on fait la BEAST (+ 21km) ! J’y vais pas pour faire les choses à moitié !” . Ben oui, quelle bonne idée chéri ..
Un défi, pas très organisé
Avant la course pas de préparations spéciales : nous sommes tous les deux overbookés par des conventions fitness, formations et notre boulot du quotidien. De plus, comme souvent avant une course, des douleurs symptomatiques apparaissent, ici sur ma cheville droite (entorse mal soignée).
Mais peu importe, un petit tour chez mon super kiné découvert depuis peu Grégoire GILBAUT (@majormouvement) et me voici psychologiquement prête à soulever des montagnes (ou du moins à les courir ). Comme nous sommes les rois de l’organisation, nous avons loupé la partie réservation d’hôtel donc nous décidons de partir le jour j au petit matin.
C’est donc à 5H30, avec la pluie et la tête dans le brouillard, que nous partons de Toulouse déterminés à vivre un super moment ensemble. Bien-sûr c’est Romain qui conduit et moi qui fait la co-pilote (en carton puisque sur 2h15 de route je m’assoupis discrètement 1h30..).
Des conditions parfaites
Une fois sur place quel bonheur de découvrir ce paysage sublimé par ce soleil ! Je me dis alors qu’au pire ce sera une super randonnée. A croire que toutes ces années ne m’ont rien appris, innocente que je suis !
Puis petit rituel habituel : dossard, petit tour aux toilettes. Échauffement, petit tour aux toilettex. Le bonjour aux copains, petit tour aux toilettes (jamais 2 sans 3, toi-même tu sais) … Puis il est temps de se rapprocher de la ligne de départ. Nous continuons à nous échauffer dans le SAS en attendant le top départ et entamons quelques petits pas de danse pour détendre l’atmosphère (ahah).
Le décompte commence. 5, 4, 3, 2, 1… FEUUUU !! Tout le monde part à toute vitesse sauf nous. Mais je me connais et en tant que reine du diesel cela ne m’inquiète pas du tout d’être l’une des dernières de cette vague sur ce départ. C’est un format long pour une spartan race et je connais le terrain..
Quelques minutes après le départ nous entamons la 1ère ascension d’une longue série. La bouche sèche, le coeur à balle et les muscles congestionnés. Je sais qu’il me faut bien 30 min pour me sentir bien dans ce style d’effort donc je serre les dents et patiente le temps que mon corps s’adapte.
Des obstacles pas facile à dompter
Les kilomètres et les montées défilent et je passe les obstacles sans grâce mais sans grandes difficultés. D’ailleurs parlons des obstacles : je n’ai jamais couru une SPARTAN RACE avec autant d’obstacles !
En fait c’est pas compliqué, il y a eu tous les obstacles cumulés ou presque. Et surtout des enchaînements d’obstacles parfaits pour ce challenger ! Par exemple: “le porté de sac de sable” avec “le tirage de parpaing” ou “le porté sac de sable” avec un élastique au pied avec passage des rondins de bois (jump par dessus sans poser le sac) ou encore “le twister” enchaîné avec “le monkey bar” …
et ceci n’est qu’une infime partie. Bref, au final je n’ai “burpeesé” que 2 fois: au lancé de javelot et Z-wall (soit 60 burpees) donc je suis hyper contente de ce côté là. Ok j’ai insulté la terre entière au Z-WALL mais il faut dire qu’il était pas loin de la fin et j’étais au bout du bout.
Je crois qu’ils ont été surpris de voir cette petite s’énerver comme ça car pendant ma pénalité ils n’osaient même plus m’encourager !
Une cheville qui commence à montrer des signes de faiblesse …
Coté course, comme à mon habitude j’ai oublié ma montre, donc il était difficile de me rendre compte de la distance effectuée sur le moment. À partir de 20 km de distance, je vous conseille vivement de ne pas faire comme moi et de vous équiper, ça peut aider pour la gestion de sa course 🙂
D’après les infos reçues un peu plus trad, je dirais que je me suis sentie bien jusqu’au 22-23ème kilomètre. J’ai su d’ailleurs à l’arrivée que jusqu’à cette distance j’étais 3ème (si seulement je l’avais su pendant !!). Puis, mes jambes me lâchent. Mes cuisses n’assument plus les montées et mes chevilles cèdent sous les impactes violents des descentes.
Et ce que je redoutais le plus arriva : le fameux “CLAC-CLAC” à la cheville gauche. Vous reconnaissez ce bruitage ? Je me pose 5 secondes, serre les dents (à nouveau) et repars de plus belle. De toute façon je me dis que l’arrivée ne dois plus être très loin. Du moins, je l’espère de tout mon être.
À partir de ce moment là, “Born to battle”, qui est l’un des slogan principal, prend tout son sens et les 4-5 derniers kilomètres sont interminables ! Je suis bien heureuse d’apercevoir au loin mon homme. Je ne me suis jamais autant retournée sur une course 😉
Une arrivée pleine d’émotions
À une 100aine de mètre de l’arrivée je passe un obstacle : deux fosses avec de l’eau mélangée à de la boue, puis je trace tout droit et me retrouve sur le même obstacle mais version miniature. Je me revois me dire “ c’est bizarre, on dirait un parcours enfant”… Effectivement !
Quelques mètre plus tard je me rapproche de l’arche sur lequel je peux lire “ spartan kids”. OMG ! Je bifurque à toute vitesse pour rattraper le bon chemin en espérant que les filles derrière moi ne m’ont pas rattrapée. Jamais je ne me serais cru capable de faire un sprint à ce moment là ! Je peux enfin voir la ligne d’arrivée. ALLÉLUIA !!
Au bout de 5h54 de course et 27-28 km, je jump comme une folle par dessus le feu et me jette dans les bras du speaker. Incapable de cerner en quelle langue il me parle. Peu importe, il n’y a que “OMG” “SO HARD” “YES” qui sortent de ma bouche (lol). Je comprends aussi que je suis 5ème.
Quelques minutes passent avant que j’aperçois Romain au loin. Aucun mal en moi n’aurait pu m’empêcher de le rejoindre en courant. Je saisis sa main et nous repassons la ligne d’arrivée ensemble. Elle est là ma victoire.
Merci à tous ceux qui sont derrière moi depuis ces trois dernières années et qui me donnent tant d’amour à travers leurs encouragements. J’espère continuer à inspirer un grand nombre de personnes à se dépasser ainsi car vous en êtes tous capable et beaucoup me l’ont déjà prouvé.
Mais faites attention chers amis, une fois qu’on goûte à ces sensations fortes il y a de forte chance d’y devenir accros 😉
Anais ARAGON – ambassadrice i-run
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