Sa saison sportive a commencé par un trail sous le soleil asiatique, parce qu’il avait gagné un jeu concours pour partir au Cambodge à l’occasion de l’Ultra-Trail d’Angkor, en compagnie de Sylvaine Cussot, athlète Asics et ambassadrice i-Run.
5 mois après, Greg Chamberland revient sur son périple partagé avec Sissi, à travers cette interview.
Courir un trail en Asie, une première pour toi avec l’UTA ?
Oui absolument une grande première pour moi à la fois en Asie et sur l’UTA, le tout en très bonne compagnie !
Pourquoi avoir choisi la distance de 42km ?
Tout simplement pour être raisonnable car elle se positionne tôt dans la saison. Pour ma part je fais ma pause annuelle sportive un peu après la SaintéLyon donc mi-décembre et le 20 janvier on est plutôt sur la période des cross ou des trails de courtes distances.
On s’est mis d’accord avec Sylvaine qui pensait la même chose que moi, ça m’a donc conforté dans mon choix.
Comment se prépare t-on pour une telle épreuve ?
Il a donc fallu faire différemment des autres années où je recommence doucement en général pour monter en puissance progressivement au printemps et arriver prêt pour les premières grosses échéances estivales.
Lorsque j’ai su que j’étais l’heureux élu, je ne m’y attendais pas, alors je me suis remis à l’entraînement plus tôt que prévu, mais comme le corps est une belle machine, il s’était souvenu de ma SaintéLyon et donc de ma préparation, ce qui m’a permis de vite retrouver de bonnes sensations.
En étudiant un peu le profil de la course, ce 42km est plutôt typé plat (une seule difficulté, celle de gravir les 750 marches de la colline de Phnom Bok) et donc roulant avec des passages sur pistes, au travers des rizières et une nature de toute beauté ainsi que les traversées d’une multitude de petits villages avec en toile de fond les magnifiques Temples d’Angkor.
J’ai donc axé ma préparation plutôt sur des rappels de vitesse et quelques sorties longues pour le foncier.
Comment s’est passée ta course, quels ont été les moments forts du parcours ?
Ma course je la diviserai parfaitement en 2 au niveau des sensations !
On va dire que la première partie fût vraiment très agréable, avec des jambes qui répondaient bien, une température extérieure très clémente. J’ai voulu partir sur des bases assez rapides, j’ai fait quelques kilomètres avec le vainqueur du jour, puis arrivée au 21ème km, plus rien, plus de jambe …
J’ai commencé à souffrir de la chaleur (28°C de moyenne sur la course), les crampes ont fait leur apparition, les jambes ne voulaient plus rien savoir, j’avais du mal à manger et m’hydrater, c’est donc avec la tête que j’ai réussi à franchir la ligne.
Forcément un peu déçu de cette 2ème partie qui me fait passer de la 3ème à la 26ème place, mais je relativise en me disant que j’ai tout de même été chanceux de faire partie de ce bel évènement très bien organisé et à travers un pays totalement inconnu pour moi.
Les moments forts du parcours auront été le départ avec un lever de soleil juste magnifique, ces premiers kilomètres partagés avec Sylvaine et le vainqueur de l’épreuve ainsi que les traversées de villages où les enfants courent avec toi et te tapent dans la main.
Quelles ont été les principales difficultés à surmonter ?
Les 2 principales difficultés à surmonter sont sans hésitation le décalage horaire et la chaleur.
Nous avons subi un retard de 24h à l’aller suite à un problème technique identifié avant le décollage de l’avion, nous avons donc dû débarquer et repartir le lendemain. Nous sommes arrivés sur place avec donc 24h de mois pour s’acclimater et se reposer.
Cela nous a valu un gros déficit de sommeil avant la course, ajouté à cela un départ à 4h du matin de l’hôtel le jour de la course et donc une petite nuit pas vraiment réparatrice.
Le départ était donné à 5h du matin, température idéale, mais rapidement on a atteint les 30°C à l’heure et demie de course pour même monter à plus de 37°C, autant vous dire qu’avec peu de sommeil, le décalage horaire dans les pattes et cette chaleur en plein mois de janvier, mon corps s’est un peu demandé ce qui lui arrivait et il me l’a bien fait comprendre !
5 mois après l’aventure, quels sont les 3 meilleurs moments que tu peux retenir ?
J’ai passé un magnifique séjour, accompagné par une super personne qu’est Sylvaine, j’ai fait de très belles rencontres sur place, mais s’il fallait retenir 3 meilleurs moments :
1-les visites des temples, une pure merveille,
2-la remise du chèque issue de la cagnotte que j’avais organisé pour l’association Mr Nez Rouge remise en main propre juste après mon arrivée, un grand moment de bonheur de pouvoir rendre ce service à tous ces enfants,
3-et j’ai bien aimé également notre visite sur le lac de Tonlé Sap avec Sylvaine, un village flottant où nous avons eu l’occasion de nous rendre dans une école et assister au repas de la cantine. Nous en avons profité pour acheter sur place et leur livrer 30kg de riz !
Une anecdote à nous raconter ?
Après le débriefing de nuit sur l’aire d’arrivée commune, devant le magnifique temple d’Angkor Vat, on monte dans le bus direction le point de départ.
L’heure tourne, on commence à se demander avec Sissi où ils nous emmènent, on est à peine à 10′ du départ quand on nous débarque au milieu de nul part, sur une piste.
L’échauffement très rapide, quelques accélérations, puis on se place derrière la ligne de départ, matérialisée par un tapis de chronométrage déroulé à la dernière minute associé à une boîte à boutons pour les quelques réglages, un technicien avec sa frontale rivé sur le front puis c’est le top départ !!
On peut dire qu’ici au Cambodge, ils sont à la cool mais ça fonctionne bien !!
Entre le voyage, le décalage horaire, la course … comment as-tu récupérer de tout ça, post évènement ?
Le retour s’est fait sans encombre, il est plus facile dans ce sens, j’ai pu dormir dans l’avion et ainsi commencer à récupérer de mes heures de sommeil en retard. Il m’aura fallu une semaine environ et quelques bonnes nuits derrière pour récupérer totalement.
Sur le plan physique et sportif j’ai rapidement récupéré aussi, je n’ai pas coupé, j’ai poursuivi avec mes séances d’entraînement habituelles pour préparer les échéances sportives qui ont suivi.
Et pour contraster avec la chaleur et l’humidité Cambodgienne, je suis allé prendre de la hauteur et de la fraîcheur en allant gambader dans la neige des Monts du Lyonnais.
Un conseil pour la personne qui prévoit de participer à l’UTA 2019 ?
Pour ce qui est de la gestion de course, un conseil à donner, celui de ne pas partir trop vite, en garder sous le pied pour la 2ème moitié car elle a été dure pour un grand nombre de coureurs cette année et dans la mesure du possible prendre du ravitaillement salé sur soi.
Mais je recommande aussi d’ouvrir grand les yeux sur les paysages qui s’offrent à vous et de profiter pleinement de l’ambiance qui règne dans les villages traversés et sur le bord des pistes.
Loin de l’élitisme que l’on peut retrouver sur d’autres courses en France ou ailleurs, l’UTA est une course qui vaut vraiment le détour, elle représente un savant mélange entre le sport et l’humanité, à tel point que je me pose la question pour peut-être y retourner en 2019 !!
Plus de détails sur mon blog : récit Ultra Trail Angkor
Pour s’inscrire à l’édition 2019 : ULTRA TRAIL ANGKOR 2019
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