Kenenisa Bekele va fêter ses 36 ans le 13 juin prochain. L’éthiopien approche la fin de carrière et alterne blessures, contre-performances et résultats intéressants.
C’est ainsi : plus l’âge avance, plus le corps a tendance à lâcher sans prévenir. Des années à aligner les compétitions, du volume à l’entraînement et de l’intensité.
Mais, de temps à autre, le multi-médaillé et recordman du monde du 5000 et 10 000 m s’évertue à nous laisser penser à un retour au plus haut niveau.
Son dernier très grand coup d’éclat date d’il y a un an et demi déjà, lorsqu’il remporte le marathon de Berlin en 2h03’02, à 5s du record de Kimetto (qui a disparu à ce niveau, depuis). Son temps est de 2s meilleur que celui de Kipchoge, qui, par contre, a remporté 9 marathons sur 10 et réalisé un incroyable 2h00’25 lors du projet Breaking 2 Un projet réalisé sans lui, pourtant tous les deux sponsorisés chez Nike.
Mais il est vrai que depuis, Bekele avait alterné les blessures. Une hygiène de vie « moins professionnelle » que Kipchoge, signalait son manager Jos Hermens. Ils n’ont pas le même gabarit, Bekele étant plus petit et costaud des cuisses notamment, mais ça l’a toujours été.
Mais il gagne encore.
En décembre 2017, il remporte le 25 km de Calcutta en 1h13’48. La chaleur, et peut être la pollution, ne lui ont pas permis d’approcher son meilleur temps sur la distance, qui est un temps de passage sur marathon.
Sur le marathon de Londres en Avril 2018, il est dans le coup avec les meilleurs. Mais il a été moins sage que Mo Farah, cette fois-ci plus en maîtrise de l’allure, et recule à la 6è place en 2h08’53.
La forme est revenue il y a quelques jours, lors du grand prix de Berne (30 000 participants !). Sur ce 10 miles (16,09 km) il l’emporte en 46’46 sur un circuit plutôt vallonné, ce qui fait une moyenne de 20,7 km/h.
En octobre dernier, il indiquait vouloir battre le record du monde du marathon (2h02’57) avant de prendre sa retraite : « je le ferai sans aucun doute d’ici ma retraite. Je ferai taire les sceptiques grâce à mon travail acharné. Et personne ne m’empêchera de prouver ma valeur. »
C’est tout ce qu’on lui souhaite ! L’éternelle course au chronomètre …
Par Mathieu BERTOS / photo : swiss-image.ch