Le Trail de la Drôme n’était initialement pas prévu à notre calendrier de courses 2018. Mais parfois, il faut laisser parler ses envies et accepter de faire des entorses au planning pour quelques petits caprices coup de coeur !! ;))
Objectif plaisir et tester les jambes avant le MIUT
D’autant que nous connaissons bien l’évènement, le parcours et les lieux, et que nous savons que nous ne serons pas déçus ! Les sentiers autour de Buis les Baronnies sont sublimes, parfaits pour prendre un maximum de plaisir et sortir de nos parcours habituels autour de la maison.
L’idée en prenant le départ de ce 42km/2250mD+, est avant tout de clore notre préparation pour le MIUT (Madère Ultra Trail), en faisant une sortie plaisir bien rythmée et bien vallonnée ! Pas vraiment d’objectif donc, si ce n’est de ne pas prendre de risques inutiles dans les cailloux drômois, et de tester les jambes en fin de prépa. Et bien sûr, la base, SE FAIRE PLAISIR !! :))
Nous voilà donc en route vers Buis les Baronnies ce samedi 14 avril, pour une 5 ou 6ème participation à ce magnifique Trail de la Drôme ! Enfin, avant d’arriver à notre destination finale que nous n’atteindrons que le dimanche matin tôt, nous faisons une halte sur la route à Vaison la Romaine pour le dîner et la nuit : le tourisme nous remercie, et nous le remercions !! ;))
Une belle matinée de printemps
Pour un départ de course à 7h30, il nous faudrait habituellement petit déjeuner à 4h30, soit, 3h avant. Le minimum pour assurer une bonne digestion et partir le ventre léger. Mais pour cette fois, l’objectif n’étant pas la performance, nous décidons de repousser le réveil à 5h30. Le sommeil, c’est sacré !!! ;))
Arrivés sur place à 6h30, l’organisation est occupée par la mise en place, il fait encore nuit mais le jour se lève gentiment et la journée s’annonce belle !! Météo parfaite pour cette balade drômoise : un peu frais encore, mais dès que les premiers rayons vont sortir, on risque même d’avoir un peu chaud.
Retrait des dossards effectué, le coucou à quelques connaissances, on fait quelques foulées pour chauffer la machine et c’est l’heure de se rassembler sous l’arche de départ. Plus de 500 coureurs au départ de ce parcours long, sachant que le gros niveau est attendu sur le 23km, manche du TTN (Trail Tour National, challenge organisé par la FFA). Participants du 32km et du 41 partent ensemble, ça fait un beau peloton !
Pas trop de questionnements côté équipement : ça sera short, tee-shirt, manchons de compression Sigvaris, Asics Fuji Lyte aux pieds, porte-bidon Camelbak qui peut rentrer tout le matériel obligatoire, quelques barres et on se servira sur les tables de ravitaillement si besoin. Ça tombe bien, le partenaire de l’évènement est ISOSTAR ! ;))
Direct’ dans le pentu !
Forcément, le ventre est un peu lourd au démarrage, mais les jambes répondent plutôt bien. Je me laisse porter par l’euphorie des départs, ce qui permet d’entrer dans les singles en début de peloton et d’être un peu moins embêtée par d’éventuels « bouchons ».
C’est parti pour une première belle grimpette de 7km/800mD+. Juste parfait comme répétition pour le MIUT, qui part de la même manière, droit dans l’pentu ! Mélanie Égalon prend les devants, je la suis de près. En me doublant, elle m’informe être sur le 32km. Ça me donne une belle motivation pour ce début de course : tenter de rester le plus au contact.
Les sentiers sont un peu humides et donc parfois glissants, on sent que ces derniers jours ont été pluvieux dans la Drôme (comme partout d’ailleurs !). Plus on prend de la hauteur et plus l’horizon se dessine : wouaaaah, quel panorama avec ce Mont Ventoux en fond de toile ! Un délice pour les pupilles !
Environ 56′ pour atteindre ce premier sommet, 7km au compteur et déjà les cuissots ont bien chauffés ! Les sensations sont là, je me fais plaisir. Finalement, j’ai recollé Mélanie avant d’arriver en haut de la bosse, je l’encourage en espérant qu’elle puisse faire un bout de chemin avec moi, mais elle perd de la distance et je prends définitivement l’avantage dans la descente qui suit.
Le soleil commence à bien nous réchauffer, les conditions vraiment parfaites ce matin ! Nous enchaînons sur une jolie portion en relances au milieu des buis et du thym, qui permet de remettre un peu de rythme : les crêtes de la Nible. Retour ensuite dans le dénivelé positif avec une nouvelle grimpette : l’ascension de Banne. Premier ravitaillement passé, je ne m’arrête pas, je n’ai quasiment rien bu (pas bien !!).
Hyper sauvage, on a l’impression d’être sorti du sentier, et de traverser un espèce de terrain de paturage. Le haut de la pente est raide, je passe en mode marche, mains sur les cuisses ! Au sommet, point culminant de la course, plus de 1300m d’altitude, plus de 16km effectués, voilà déjà 2h que nous sommes partis.
Bifurcation, les coureurs du 32km nous quittent
C’est ici que nos chemins se séparent avec les coureurs du 32km, et rapidement, je me retrouve seule. Mais non moins motivée pour autant, je profite de ces moments en solitaire pour partir dans mes pensées. Pas trop longtemps quand même, j’avais presque oublier qu’il ne faut pas que je perde le balisage !!
Reconcentration d’autant plus nécessaire que nous nous engageons dans une descente bien technique. Miam, ma spécialité !! ;)) Ahah, je rigole bien sûr, ma bête noire ! Pas moyen que je chute aujourd’hui, je freine histoire de prendre le moins de risques possible. Je me fais rattraper par un coureur qui semble beaucoup habile que moi sur ce genre de terrain. Je lui laisse la priorité avec grand plaisir, mais je n’ai pas dit mon dernier mot, la route est encore long ! ;))
Soulagement lorsque nous quittons ce terrain technique pour retrouver un sentier large plus roulant. J’en profite pour remettre un peu de vitesse jusqu’au petit village de Poët-en-Percip; Km22, 2h40 de course, je n’ai pas vu le temps passer, c’est bon signe ! Les bénévoles et spectateurs m’annoncent première féminine. Le second ravitaillement n’est plus très loin, ça tombe bien, cette fois, j’ai vidé mon bidon et qu’il commence à faire soif !
J’aperçois Manu, à la peine avec sa hanche douloureuse. Il n’avance plus, j’arrive à son niveau pour prendre des nouvelles. Il me dit qu’il va arrêter. Mince !! Décidément, pas de chance pour lui. Son corps ne le laisse pas tranquille en ce moment. Je repars en essayant de lui apporter un peu de réconfort, et en espérant qu’il trouve un moyen de redescendre au départ assez facilement.
Quelques mètres plus haut, c’est le ravito ! Je remplis mon bidon, je prends le temps de manger une banane et je repars sans trop trainer non plus, avec un autre coureur qui papote un peu avec moi dans la montée qui suit. J’essaye de ne pas marcher, la pente n’est pas trop raide et permet de garder un petit rythme. Ça passe ! Entre forêts de pins et passages calcaires, on ne s’ennuie pas, et je continue à prendre du plaisir !
Ça déroule bien ensuite sur un sentier propre, qui nous emmène jusqu’au 3ème ravitaillement, au kilomètre 33. Environ 3h50 de course, je devrais donc pouvoir terminer en moins de 5h, je l’espère !
La surprise du chef pour terminer !
Je refais encore une fois le plein ici. La chaleur s’est installée et il est devenu vital de bien s’hydrater pour finir dans de bonnes conditions ! J’avais emmené un sachet de poudre Isostar, je la vide dans mon bidon et je me fais chambrer par les bénévoles : « aaaah !! Attention, c’est la première ! Elle sort sa poudre de perlinpinpin, c’est louche !! »
Sur le profil, il me semblait qu’on terminait par de la descente uniquement … mais surprise, voilà que nous repartons pour une nouvelle ascension ! Et pas des moindres ! Apparemment, je ne suis pas la seule surprise ! Ça ralouille un peu partout, j’adore ! On a retrouvé les coureurs du 32km, j’encourage comme je peux ceux que je double et qui se mettent gentiment sur le côté pour le laisser passer.
En plus de grimper sévère, cette portion est bien exposée au soleil. Caliente !!!! Je me dis que c’est un bon entraînement pour Madère, où on risque de devoir faire face à de fortes chaleurs aussi. Très bien ! Au 37ème kilomètre (4h27 de course), cette fois, c’est bien la dernière descente ! Entre pitons rocheux et oliveraies, c’est le moment de faire plein gaz pour la dernière ligne droite !
Je lève les pieds de manière bien exagérée pour éviter la mauvaise chute en fin de course, et je déroule en tentant d’allonger la foulée. Retour en basse altitude, le village de Buis les Baronnies à l’horizon, il reste 2/3 kilomètres de plat/ descendant avant de franchir la ligne.
Belle ambiance sur la dernière ligne droite, avec beaucoup d’encouragements pour nous aider à mettre les dernières forces sur ces derniers mètres. MERCI ! J’en termine en 4h53, première féminine et 24ème au scratch sur 243. Rassurée des sensations à 15 jours de cette prochaine grande balade à Madère !
Superbe parcours, complètement revisité par rapport aux précédentes éditions ! Un sans faute au niveau du balisage, une organisation bien ficelée et forte sympathique. Si vous hésitez, je conseille de foncer pour aller le découvrir !
CAP vers Madère, avec un profil bien long et bien escarpé en ligne de mire … ! Aie aie aie !
Sylvaine CUSSOT / photos : Cyril CRESPEAU
Infos sur la course : TRAIL DE LA DROME
Résultats Trail de la Drôme : 14 km 21KM 32 km 41km
À découvrir, une superbe vidéo de cette édition 2018 du Trail de la Drôme :