Situé 2 semaines après le 10 km de Bourg en Bresse, où je réalise un médiocre 34’56, après un passage en 16’59 au km 5, le semi-marathon de Feurs constituait une étape importante dans mon approche du championnat de France de marathon à Albi le 29/04/2018.
Des conditions pour aller chercher une performance
Autant avant Bourg en Bresse les conditions n’étaient pas propices à la performance pour moi (muscles encore bien marqués par mon déménagement quelques jours plus tôt, et entraînement fortement contrarié sur les 2 semaines d’approche), autant là, pas d’excuse !
Les sensations à l’entraînement étaient clairement à la hausse d’ailleurs. La motivation était là aussi.
C’était la 4ème fois que je participais à ce semi-marathon (voir récit des courses de 2013, 2014, 2015). J’aime cette course dont le parcours est rapide et où la densité de coureurs entre 1h13′ et 1h15′ est souvent intéressante et motivante pour des gars comme moi.
La météo annoncée était satisfaisante : Soleil voilé, 6 à 10 °C sur la course, vent faible. Route sèche.
La Start liste est bien garnie. Jérémy PIGNARD part favoris (records à 15’04/31’09/1h10’05/2h26’27/7h02’02). Jérôme OSSEDAT, solide triathlète et 2h31’29 au marathon il y a quelques années, sera aux avants postes également. Je repère aussi les noms de Jean Paul CARVALHO et Aurélien TRIOMPHE, avec qui je bataille régulièrement.
Anne Sophie VITTET avec qui je termine au 10 km de Vénissieux en 2017 est là aussi. Elle est en grosse forme et peut espérer exploser son record (1h17’48), car elle passe des séances semblables aux miennes. Il y a aussi Sébastien DUFLOS (très encouragé) et Fabrice LONCHAMBON qui sont d’un niveau proche du mien.
Bref, je ne redoute pas UN instant de me retrouver seul.
« Je m’accroche au bon wagon »
Après un échauffement tranquille en présence de José RIBEIRO, de mon club, double champion de France V3 de marathon (en 2h53’41 à 60 ans et 2h53’22 à 62 ans), et Dominique M, un voisin et ami, je me range sur la ligne, Asics Gel DS Racer aux pieds.
Je salue les copains. En discutant 2 min avec eux, je m’aperçois que beaucoup suivent mes résultats et ma préparation. JP me demande : « tu pars sur combien Séb ? », je réponds que je ne sais pas trop à quoi m’attendre, que Bourg m’a un peu mis dans le doute, que je compte passer vers les 10’30 au km 3, et qu’un petit 1h14′ me ferait un immense plaisir.
En gros : j’espère que mon temps du 10 km de Bourg sera mon temps de passage du jour. Il me répond qu’il part plus sur 1h15′ lui. Pas le temps d’en dire davantage : Pan ! C’est parti !
Je m’applique à trouver le bon régime moteur et mes compagnons de route. Je rate le premier kilomètre. Mais les premières impressions sont plutôt positives. Au km 2, je passe en 6’54. C’est pas mal. Je suis à l’arrière d’un petit groupe où figurent Séb DUFLOS et Fabrice LONCHAMBON, mais déjà, je sens que ça va un peu vite pour moi. Je m’accroche, car je sais que c’est LE bon wagon pour sortir une grosse course.
Km 3 en 10’28. Le temps de passage est bon, mais je sais que je vais devoir apaiser le régime moteur, car je me sens quasiment à intensité 10 km. Ça se fait d’ailleurs tout naturellement : les copains s’échappent… sans que j’ai l’impression que mon « régime moteur » ne s’apaise d’ailleurs.
Un gars saute en même temps que moi. Il reste derrière. (Il se nomme Yannick MATEJICEK, je ne le connais pas, après consultation de quelques classements, il avait terminé avec moi au 10 km de Vénissieux 2017 et vient de réaliser 34’16 à Villeurbanne).
A partir du km 4 (13’54) Nous formons donc un binôme qui cède inexorablement du terrain sur le groupe où j’avais espéré évoluer initialement. A son souffle et son positionnement, je sais tout de suite que le gars qui me suit ne passera pas. Il ne lui manque pas grand-chose, mais il n’en a pas les moyens.
Pour avoir déjà été dans cette position (la posture du gars qui s’accroche, qui aimerait passer pour aider, mais qui se retrouve au rupteur dès qu’il essaye de déborder) je ne lui en veux absolument pas. Régulièrement, il prenait quelques mètres de retard, qu’il comblait courageusement.
« Temps de passage au km 10 en 35’20 »
Nous passons au 5ème en 17’21. Je sens que je me tasse progressivement. Je me dis au début que c’est le petit passage sur une route un peu dégradée qui me donne cette impression. Plus loin, je vois un ruisseau sur le côté qui coule dans le sens inverse de la course : je me dis que c’est parce que la route monte très légèrement que je me sens dans le dur.
Mais en fait, je ne suis pas costaud et pis c’est tout ! Tant pis. Hors de question d’abandonner, j’ai besoin de repères et cette course est un moment important dans ma préparation pour Albi.
J’optimise mon niveau du jour en soignant les trajectoires, le « relâchement »… Temps de passage au km 10 en 35’20. En terme d’indice de forme, c’est déjà plus solide que mon 34’56 de Bourg, mais ce n’est pas terrible.
J’aperçois Sylvain Denis sur le côté qui m’encourage. Il a explosé son record à Villeurbanne le weekend dernier avec un magnifique 31’11, en profitant d’un super état de forme, d’une météo parfaite et d’une course très dense. Je suis content pour lui.
Au km 13, nous sommes revenus sur 2 gars qui étaient légèrement espacés. Ils s’étaient fait sortir du groupe DUFLOS/LOMCHAMBON/SOARES il y a quelques kilomètres.
Ils se mettent eux aussi au chaud derrière moi. Puis au km 14, après 11 km consécutifs le nez à la fenêtre, un des doublés repasse. Haaaa ! Cool ! Puis l’autre doublé repasse aussi. Bien. (C’est Bruno MAXIME et David CHAPON, 2 Masters 1 qui sortent de la saison de cross).
Je suis en difficulté depuis longtemps, mais j’arrive à rester avec eux. Notre rythme au kilomètre s’affaisse, mais je n’ai pas les ressources pour relancer à nouveau le groupe. Je vois certains kilomètres, le long du ruisseau, en 3’45… Que c’est vilain ! (= allure marathon).
Nous passons au km 15 en 53’23. Je tape les kilomètres sur la montre sans regarder depuis plusieurs kilomètres, convaincu que j’allais en terminer entre 1h15’20 et 1h15’45. Après consultations des données : km 17 en 1h00’48. 19ème en 1h08’03.
« je me finis sur la fin de course »
Je repasse devant le groupe, cela me prend quelques hectomètres, et je me finis sur la fin de course. Au km 20 (en 1h11’42 (= 35’20 + 36’22’… Pas joli joli)), le gars (Yannick) que j’avais sur le porte bagage depuis le km 4 me passe. Je me cale derrière. Il dynamite le final. Ça fait maaaaaal !!!!!!!
Je vois enfin la banderole d’arrivée, je le déborde comme je peux dans la dernière minute de course. J’en termine en 1h15’28. 13ème. Perf IR4 et qualification pour le championnat de France obtenues de justesse.
Ce n’est pas glorieux, mais je ne pouvais pas faire mieux. Je suis à 2’25 de mon record d’il y a 2 ans à Bourg (voir récit Bourg 2016). Et à 2’19 de mon record sur ce parcours (semi de Feurs 2013). Je crois bien que je me fais vieux (en atteste aussi ma piètre saison en cross-country : 46ème, 74ème et 123ème sur les 3 premiers tours des championnats), tout simplement. Tout le monde n’a pas la chance de vieillir comme VALVERDE.
Les belles performances de ce semi
Jérémy PIGNARD l’emporte à nouveau (vainqueur en 2017 en 1h10’05 et 2ème en 2012 en 1h09’42), logiquement, en 1h10’54. Anne Sophie VITTET a dû puiser dans ses ressources pour abaisser son record et termine en 1h17’33 (record abaisser de 15 »). Elle abaisse ainsi le record de l’épreuve féminin qu’elle détenait. Sa saison a été longue et belle, elle a bien mérité un peu de repos.
Le groupe DUFLOS/LONCHAMBON a bien résisté et est resté bien régulier. Les gars terminent tous en – de 1h14′. Bravo à eux.
Un peu plus loin, JP CARVALHO termine en 1h16’29 et Aurélien TRIOMPHE en 1h16’53. À une bonne grosse minute de ce qu’ils espéraient. Ce n’est pas un sport facile.
Yannick m’a bien remercié pour avoir fait le train du km 4 au km 14. Il a battu son record. Il était content. Ça fait plaisir. Il va encore progresser j’en suis convaincu.
J’aurais le plaisir de retrouver Jean Paul à Albi dans 5 semaines. C’est un excellent repère pour moi.
José de mon club termine en 1h22’42 et premier V3. Son indice de forme progresse et il sera prêt pour Albi. J’espère l’être aussi dans 5 semaines.
Par ailleurs, le weekend a été marqué par des perfs de haut niveau en course hors stade :
1) Au 10 km de Moirans
Avec 3 gars qui figurent parmi les piliers de l’équipe de France, alignés sur un 10 km route, chose RARISSIME. Une course bien montée par les passionnés de l’EACI, notamment Benoît CALANDREAU.
La victoire de Yoann KOWAL en 28’42, Hassan CHAHDI 2ème en 28’53 et Mahiedine MEKHISSI 3ème 28’59. 7 gars sous les 30′ et 16 sous les 31′. Sacrée course ! Morhad AMDOUNI, le champion de France de cross 2018, avait été annoncé un moment, mais il n’est finalement pas venu.
1) Au championnat du Monde de semi-marathon à Valence.
40ème place de Benjamin CHOQUERT en 1h02’46 (RP explosé), 59ème Florian CARVALHO en 1h03’40 (RP car première participation à un semi-marathon), 67ème Benjamin MALATY en 1h03’54 (RP), 91ème Yosi GOASDOUE en 1h05’18 et 93ème en 1h05’22 pour Félix BOUR.
Les gars terminent 13ème par équipe (comme les filles d’ailleurs : CALVIN 28ème en 1h11’51, DUARTE 59ème en 1h14’30, Samira M 65ème en 1h14’56, 81ème J GANDAR 1h16’46 et Fadouwa LEDHEM 102ème en 1h20’54. (Hassan HIRT réalise lui 1h03’45 sur la course open).
1) Au 10 km d’Aubergenville avec une pluie de super chronos.
Je participerai sans doute encore régulièrement à cette belle course, bien placée au calendrier et réunissant un beau plateau.
Mon prochain récit de course concernera le championnat de France de marathon à Albi. Mais d’ici là : il y a du boulot !
Informations sur le semi de Feurs : SEMI DE FEURS
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