Déjà 5 participations consécutives à l’évènement. C’est vrai que je commence à bien connaître le parcours du coup ! Mais j’avais quand même envie d’y revenir pour une 6ème cette année, tout simplement parce que cette course me procure ce petit quelque chose de particulier.
Et puis on le sait, en fonction des conditions du jour, de la forme du moment, de la concurrence présente ce jour là, ou encore du soutien de l’entourage reçu à cette occasion … chaque édition se vit différemment !
On a encore plus eu l’occasion de le vérifier cette année, avec un parcours complètement mâché par la météo, et pas mal d’imprévus qui se sont greffés à cette surprise du jour.
Un objectif majeur
Dans une saison sportive, on essaye de fixer quelques objectifs principaux, au milieu d’autres épreuves un peu plus secondaires ou encore d’autres, un peu plus considérées comme des courses « plaisir ». En ce début d’année, j’avoue avoir un peu abusé des dossards, avec déjà 5 courses terminées depuis début janvier, dont 3 sur des distances supérieures à 40km (Ultra Trail d’Angkor, Forest Trail et Gruissan Phoebus Trail).
Oui, mais sachant que ce début d’année était davantage placé sous le signe du « plaisir » que de la « performance », je n’ai pas du tout eu l’impression d’arriver fatiguée par ces enchainements, et encore moins en manque d’envie, au départ de cet EcoTrail Paris. Au contraire, je pense que ces courses m’ont permise de faire une bonne préparation, et d’arriver prête le jour J !
Une histoire qui a commencé en 2013
Un trail à Paris ? L’idée m’a pas mal rendue perplexe avant que je décide de venir voir comment ça pouvait être possible, en 2013. Alors alignée sur le 50km, mes débuts dans cette belle discipline, je me surprends moi même à prendre autant de plaisir, et à remporter l’épreuve. Un goût de reviens-y l’année suivante, mais sur le 80km.
2014, première tentative sur le 80km : ratée !! Je m’étale lamentablement en pleine course, aux alentours du km38, alors en 2ème position, et termine ma course, à l’hôpital !! Luxation et fracture du pouce, le menton avec des points de suture … forcément, je reviens en 2015, déterminée à prendre ma revanche perso. Belle bagarre avec Badia El Hariri et Simona Morbelli, je termine 2ème en 6h58.
Si près de la victoire, il faut que je retente l’année d’après … 2016, c’est la bonne !! Des sensations parfaites, une course comme on en rêve tous les week-ends, avec tous les voyants au vert. Je l’emporte en 6h50. 2017, impossible de rivaliser face à la championne suisse, Jasmin Nunige. Ça sera encore une 2ème place en 7h04.
2018, je me cale sur mes précédents chronos pour tenter de me fixer un objectif perso : arriver au premier étage de la Tour Eiffel en 7h environ. Oui mais c’était sans connaître les conditions qu’on allait trouver ce 17 mars 2018 à Paris …
Les habituels questionnements d’avant-course
Fin de l’hiver, en général, les températures ne sont pas si pires à Paris après la mi-mars. D’ailleurs, on a rangé les gants et les bonnets dans le sud, et ces derniers jours, le printemps a déjà pointé le bout de son nez ! Mais cette année, on annonce un gros refroidissement pile ce week-end de la course … il va dont falloir s’adapter en conséquence !
Arnold Yvray, notre ravitailleur du jour, s’est occupé de retirer nos dossards au Salon de la Nature. Notre train arrivant en gare de Marne la Vallée à 21h30 vendredi soir, compliqué pour nous d’y passer. Un peu de retard du train, tout Paris à traverser pour rejoindre notre hôtel à Saint Quentin en Yvelines, on ne se couche pas très tôt, mais peu importe, demain, le réveil sera un peu plus tardif que d’habitude avec un départ de course à 12h15.
Samedi matin, la grisaille parisienne est bien présente au saut du lit, avec un petit crachin qui humidifie le sol dès la fin de matinée. On prend un bon petit déjeuner vers 9h, qui nous permettra d’être rassasié jusqu’à l’heure du départ.
En terme de tenue, pas facile de faire un choix … avec Manu, on essaye plusieurs combinaisons, pour finalement opter pour du « léger » : short, tee-shirt/manchettes. Avec une veste coupe-vent dans le sac d’assistance, au cas où … mais bon, avec 7 degrés au départ, on devrait assez vite se réchauffer dès les premières foulées !
Tout est calé au niveau de l’assistance avec Arnold. il commence à être rodé ! Pauce nous a rejoins à l’hôtel pour faire quelques photos, nous prenons la direction de la base de loisir de Saint Quentin en Yvelines vers 11h15. J’ai une petite pensée pour ma maman, au départ du 30km, que j’ai hâte de retrouver ce soir au premier étage de la Dame de Fer ! Ça sera l’une de mes motivations du jour : retrouver mes proches à l’arrivée, qui sont venus spécialement pour l’occasion !!
22 premiers kilomètres : jusqu’ici, tout va (à peu près) bien !
On retrouve toutes les têtes d’affiche attendues au départ de cette 11ème édition. La météo se gâte gentiment, mais on garde espoir : si cette pluie éparse ne se transforme pas en grosse averse, ça devrait être largement supportable. Par contre les températures diminuent, Arnold parvient à me convaincre de partir avec des gants, en plus des manchettes (Ô MERCI Arnold !!!).
12h05/10. Tout le monde se range gentiment derrière la ligne en attendant le GO du starter. Ce petit moment où le temps s’arrête, où tu sors de ton corps pour faire un arrêt sur image et prendre conscience que ça y’est, te voilà parmi ces 2500 courageux, prêts à s’élancer pour courir 80 kilomètres … 80km bordel !!!! Non mais quand même ! J’ai beau réussir à le faire, à chaque fois que je visualise le truc, je me dis : »comme un être humain peut courir pendant 80km ? » Mais oui, c’est possible ! Tout est possible quand on est préparé.
N’empêche, au moment du start, on se demande quand même parfois : »mais pourquoi se faire aussi mal ? » Enfin bon, toujours est-il qu’à 12h15 pétante, nous voici lancés pour écrire l’histoire de la 11ème édition ce cet ÉcoTrail Paris. Alors, à nous de jouer ! Ça démarre fort, avec un véritable champ de patate boueux et collant pour sortir de cette zone de départ …. et ce n’est que le début d’une longue route pleine de rebondissements !
Prudence, il ne faut pas se laisser embarquer par l’euphorie du départ. J’essaye de me caler sur un rythme qui me permet de garder un bon rythme, sans trop faire monter le cardio et risquer de se mettre dans le rouge. 4’20 premier kilo, 2ème en 4’39, 4’18, 4’19, 4’30, 4’23, 4’22, 4’30… le 10ème kilomètre est passé en 44’50.
J’ai aperçu une féminine me doubler, certains me disent qu’elle n’a pas de dossard et qu’elle est là pour accompagner, mais j’ai bien cru apercevoir un numéro moi ! Elle a bonne allure, je n’essaye pas de suivre, je sens que je n’ai pas la forme des grands jours aujourd’hui, je risquerais de me mettre en surrégime et de le payer par la suite. Attendons de voir comment les sensations vont évoluer au fil des kilomètres, la route est longue !
Il ne fait pas chaud; une pluie fine nous rafraîchit, au sol, les premières flaques de boue nous arrosent bien les pieds, mais c’est largement gérable. Bon ok, plus on s’enfonce dans la forêt, plus le parcours devient chaotique … en arrivant au premier ravitaillement, à Buc, on commence à comprendre que ça ne va pas être simple aujourd’hui.
BUC, 22,7km / 250mD+, 1h45. Je ne peux m’empêcher de comparer à mes temps de passage de l’an dernier. J’étais passée ici en 1h40 en 2016, 1h41 en 2017. Ça va donc beaucoup moins vite, normal, étant données ces conditions. Pas de panique, il va juste falloir revoir les ambitions.
Buc – Chaville : opération commando !
Ravitaillement express ici, Arnold me donne un nouveau bidon rempli, alors que je n’avais même pas bu la moitié du premier. Warning, il ne faut pas que le froid nous fasse oublier de nous hydrater … la première féminine a déjà pris 3’30 d’avance sur moi, je ne sais pas de qui il s’agit et personne ne semble pouvoir me donner l’info. À suivre.
Peu de temps perdu ici, je repars sans trainer, je sais qu’un bon gros morceau nous attend jusqu’à la prochaine zone d’assistance. Une portion du parcours plus corsée, mais qui va l’être encore plus cette année … d’un seul coup, la météo se gâte, prenant des proportions que personne n’avait vraiment envisagé. Limite tempête de neige, chute brutale des températures, on est passé de 7 à 1 degrés !
Je glisse plusieurs fois dans la boue, j’ai les gants mouillés et je ne sens plus mes mains, tétanisées par le froid. Le vent nous envoie des flocons de neige dans les yeux et je commence à cruellement souffrir de cette situation. Comme tout le monde je pense, je me dis que ça ne va pas durer et qu’il suffit de serrer les dents, le temps qu’une accalmie revienne ….
Mais rien ne s’améliore et les choses vont même aller de pire en pire, avec un terrain de plus en plus impraticable ! Arnold a oublié d’ouvrir les barres Isostar qu’il m’a donnée aux ravitos, et je suis bien incapable de les ouvrir, tant que j’arrive plus à bouger mes doigts. J’ai perdu également mes pieds, et cette sensation d’avoir des glaçons dans les chaussures est fortement désagréable.
Je ne regarde même plus la montre, je me focalise sur une chose : avancer ! J’ai une pensée particulière au moment de passer dans la zone de mon accident en 2014 (récit : ÉcoTrail Paris 2014), et forcément, je lève un peu plus les pieds et je redouble de concentration. Un regard anecdotique sur la montre à la mi parcours (km40, 3h24), puis au km42, 3h35. Mais déjà un bon 800mD+ depuis le départ.
Je suis clairement en retard par rapport à mes temps des années précédentes, les moins de 7h ne sont même pas envisageables cette année. La première, Claire, était annoncée environ 4′ devant. Mais lorsque j’arrive à Meudon, un bénévole me redonne le moral (« allez, la première n’est pas loin ! »). Point d’eau ici, j’en profite pour remplir mon bidon à ras bord, même si j’ai du avaler deux/trois gorgées seulement depuis BUC …
Comme tous les ans, j’ai le droit de m’alourdir d’une balise GPS que l’organisation me donne à Meudon et que je galère à insérer dans ma ceinture porte-bidon, déjà remplie à craquer ! km46, 3h59 de course. Je suis glacée, frigorifiée, je ne sais pas comment je vais pouvoir aller au bout de ce chantier, mais j’essaye de ne pas y penser.
En attendant, il me tarde de retrouver les gars (Arnold et Pauce) à Chaville, prochaine zone d’assistance autorisée, que je parviens à atteindre tant bien que mal, en 5h07. km57,7, on va pouvoir commencer à décompter les kilomètres ….
Chaville – Saint Cloud : la fatigante course poursuite !
J’ai cru comprendre que la première féminine, Claire, commençait à flancher. Elle n’est plus qu’à 1 minute devant d’après les infos données ici à Chaville. Ok, c’est encourageant, mais j’avoue les gars, j’en ai aussi plein le c…. !! Alors ok, je vais essayer de faire le maximum et de tout donner, mais je crains ne pas avoir les moyens de faire une fin de course comme j’ai eu la chance de pouvoir en faire.
Je prends le temps d’avaler un Shot Energy Isostar, de demander à Arnold qu’il m’ouvre mes barres. Je refuse la veste coupe-vent qu’il me propose (mais pourquoi ???? Quelle idiote je fais). Je refuse la paire de gants sèches qu’il me propose (nan mais là Sissi, tu crains du boudin !). Pour de vrai, je suis tellement tétanisée par le froid que je ne peux rien bouger et que la simple idée de devoir faire un mouvement pour me changer me paraît insurmontable.
Je refais donc le plein de vivres, et je repars, avec la détermination nécessaire pour tenter de recoller. En effet, Claire est dans mon viseur peu de temps après être repartie de Chaville. Elle marche dans les montées, je la vois trébucher, je sens qu’elle faiblit la pauvre. Bon, je ne suis pas au top non plus en même temps.
J’arrive quasiment à son niveau, mais lorsqu’elle m’aperçoit, elle passe la seconde et parvient à me distancer de nouveau. Arf, je déteste jouer à ce jeu, en général, je perds toujours ! Impossible de la doubler, elle est redoutable et accélère à chaque fois qu’elle sent que je me rapproche. Et je sens bien que Claire n’est pas du genre à se laisser faire … on jouera finalement à ce petit jeu jusqu’au ravitaillement de Saint Cloud, km69, que nous atteindrons 1h15 plus tard, l’une derrière l’autre.
Une fin de course pleine de rebondissements !
Nous voilà donc au coude à coude en arrivant au dernier ravitaillement de Saint Cloud. Cette configuration de course me rappelle étrangement quelques souvenirs … avec une fin de course interminable sur les quais de Seine, avec Badia et Simona ! Il reste 10 kilomètres, il faut serrer les dents, c’est bientôt le fin du calvaire !
Je prends des nouvelles de Manu, Arnold m’apprend sa 2ème place. Super, je suis trop contente pour lui ! Je fais vite, je repars sans trainer, en même temps que Claire, je la sens déterminée comme jamais. La tâche ne va pas être simple pour aller la chercher cette victoire ! Mais bon, je suis déterminée aussi, tout va bien.
Contrôle du matériel obligatoire juste à la sortie de la zone de ravitaillement. Un bénévole nous arrête toutes les deux pour vérificatio. Je sors ma pochette « surprise » où j’ai réussi à tout caser : pièce d’identité, frontale, couverture de survie, pochette déchets, gobelet, brassard réfléchissant, téléphone portable, deux flasques (500ml), je montre mes barres, mon bidon supplémentaire et c’est good !
Mon contrôle va plus vite que celui de Claire, mais par respect, j’attends qu’elle ait terminé pour repartir avec elle. Et là, on dévale les sentiers serpentants vers les quais de Seine à toute vitesse, ensemble ! Je ne la lâche pas d’une semelle. J’allonge comme je peux les foulées (devenues bien courtes par ces kilomètres déjà dans les pattes), mais négociant mal un virage, je m’étale comme une crêpe sur le sentier … je suis remplie de boue ! Plus de peur que de mal, j’ai gardé l’intégralité de mes capacités physiques. Allez gaz !!
Cette épisode de cascades m’a fait perdre de la distance sur Claire. Elle a désormais une longueur d’avance, mais je n’ai pas dit mon dernier mot, d’autant que je l’ai toujours en ligne de mire. Nous voilà sur les quais. Après quelques minutes à longer les bords de Seine, Claire bifurque à gauche, elle traverse un pont au niveau du jardin l’île Seguin, qui nous amène de l’autre côté de la rive. Rien à voir avec le parcours habituel, mais nous suivons bien une rubalise rouge et blanche, donc je me dis que les organisateurs nous ont peut être concoctés une petite variante …
Sauf qu’au bout de 800m/1km, je commence à sérieusement douter … ça me semble bien étonnant qu’on s’éloigne dans ce sens de la Tour Eiffel quand même. Je l’appelle, je la préviens (ainsi qu’un autre coureur que nous avons entraîné dans notre bêtise), elle me montre la rubalise et me dit que si, c’est bien le parcours. Mais non, je sais bien que ce n’est pas le parcours. Je les invite à faire demi-tour avec moi au plus vite.
Nous voilà donc à rebrousser chemin pour revenir au point où tout a capoté. Retour sur le bon parcours, on a perdu de précieuses minutes, je croise les doigts qu’aucune féminine ne soit passée pendant ce temps (qui m’a parue être une éternité !). Énervée, je passe la 3ème, essayant de motiver Claire à allonger la foulée avec moi. « Allez Claire, go go go ! » Mais elle craque, je sens qu’elle n’accroche pas.
Un main dans la main et une victoire partagée !
Pour ma part, je n’ai vraiment plus de force, mais je donne tout ce qu’il me reste pour avancer, d’autant que je viens de comprendre que la 3ème vient de prendre la tête de course. Arf, pas de bol ! Avec tout ça, me voilà toujours 2ème, alors même que je pensais être passée en tête. Le 2 me colle vraiment à la peau !!
Je n’ai plus beaucoup d’espoir de recoller, lorsque j’aperçois Romuald, qui m’encourage sur le côté et me redonne alors confiance : « Allez Sissi, la première est juste devant, tu peux la reprendre encore ! » Oh merci Romuald ! Effectivement, j’arrive quelques minutes après au niveau d’une féminine (je ne connais pas encore son prénom), elle ne comprend pas tout et semble surprise de me voir ici. Forcément …
Elle pense s’être trompée de route, je lui explique ce scénario de fin de course. On papote un peu, on a toutes les deux très froid et avons vraiment hâte d’en terminer. Il fait désormais bien nuit, il s’en fallait de peu qu’on soit obligé de sortir nos frontales …. fatiguées, usées, glacées, nous voilà enfin aux pieds de cette géante Dame de Fer !! Que de monde ici, ça fait un bien fou !
Un dernier trio de zigzags et nous voilà prêtes à démarrer cette dernière belle verticale avant de franchir la ligne. Je prends le ticket que la bénévole me tend avant de commencer l’ascension. Je ne comprends toujours pas à quoi il sert, mais je m’en fiche complètement à ce moment là et je le mets dans ma manche. Je suis vidée, sans énergie. Jamais en 4 éditions courues sur ce 80km, je n’ai ressenti ce sentiment de fatigue. En faisant le bilan de ce que j’ai ingurgité (c’est à dire, très très peu de sucre), je comprends mieux …
Impossible de grimper en courant. Je mets les mains sur les cuisses, et je grimpe, marche après marche, courbée vers l’avant. Gaëlle va plus vite, elle me devance largement, mais je suis bien incapable de la suivre à ce moment là. Je lui fais signe de filer, mais avec la configuration de course, la mauvaise direction prise et les minutes perdues à cause de ça, elle tient à m’attendre, pour que l’on franchisse la ligne d’arrivée ensemble.
Quel bel esprit de solidarité !! Dernier palier, j’entends le speaker, je vois les lumières, j’attrape la main de Gaëlle et je cherche du regard Manu, ma famille, que j’avais tellement à cœur de retrouver ici, et dans le meilleur des mondes, à ce classement là … c’est chose faite, la victoire est tout de même au bout de ce périple, qui s’est assez rapidement transformé en chemin de croix ! Une victoire partagée avec Gaëlle Decorse, coureuse que je ne connaissais pas. 21 ans seulement, sacrée perf pour une jeune espoir de son âge ! Bravo Gaëlle !
On remporte donc cet EcoTrail Paris en 7h34, à la 32ème place au scratch. Un chrono bien supérieur à ce que je m’étais fixée, mais dans des conditions horribles ! Vraiment difficile de faire mieux aujourd’hui. Je retrouve enfin mes proches, je ne vois pas Manu. Il est au contrôle anti-dopage, et moi aussi, je vais d’ailleurs devoir y aller dans la foulées !
La 3ème, Claire BANNWARTH, arrive juste 2 minutes après nous. La pauvre, elle a mené quasiment tout du long, elle perd deux places à cause d’une erreur de parcours. Nous la félicitons, puis allons vite nous mettre au chaud, et savourer une bonne paire de chaussettes sèches avant les podiums puis les contrôles anti-dopages (et nouveau contrôle du matériel).
Rapide analyse à froid
Clairement, nous avons assisté ici à une édition dantesque, qui n’avait rien à voir avec les éditions passées. Le froid arrivé subitement pendant la course, la neige qui ne s’est jamais arrêtée de tomber, la boue rendant le parcours impraticable …. la plupart des coureurs n’étaient pas préparés, ni équipés pour ça.
Résultat : des abandons à la pelle (environ 500 sur le 80km !), des hypothermies, des chronos largement supérieurs à ceux des années précédentes … l’organisation semble avoir été victime de problèmes de balisages, sur plusieurs endroits du parcours. C’est fâcheux et rageant pour les coureurs qui ont en fait les frais (et j’en fais partie), mais je ne trouve pas forcément justifiées les critiques aussi virulentes lancées ici ou là sur les réseaux sociaux à ce sujet.
Je crois qu’il faut surtout relativiser. Ça reste une course et bien entendu, l’équipe organisatrice a fait son maximum pour assurer la sécurité des coureurs dans ces conditions difficiles. Et je crois que l’essentiel est bien de franchir la ligne d’arrivée sur ses deux jambes, en ayant le sentiment de satisfaction personnelle. Le dépassement de soi, ça ne passe pas simplement par un résultat, mais également par des émotions et des sensations vécues pendant l’effort.
Alors bravo à tous les courageux qui ont bravé ces conditions terribles, et merci aux organisateurs et aux bénévoles, qui ont fait en sorte que chaque coureur puisse vibrer sur cette 11ème édition.
(Bien sûr, merci à Arnold, Pauce, ma famille, mon amoureux, et toutes les personnes qui m’ont donnée de la force et du courage, sur le parcours, ou même du soutien à distance. Ces encouragements sont précieux !)
Par Sylvaine Cussot / photos : WONDERTRAIL
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