Ce 1er WE de mars, il était bien programmé depuis plusieurs mois que je le passais dans les Cévennes avec mon compagnon pour allier entraînement et détente. Dame Nature, un peu extravagante ces derniers temps, en a voulu autrement !
Déjà jeudi soir, ça ne sentait pas bon du côté du Vigan, les organisateurs avaient déjà annulé l’ultra à cause des routes rendues impraticables par la neige et réservaient leur décision finale pour le vendredi matin…
J’ai tout de suite pensé au Black Moutain en solution de repli au cas où et effectivement vendredi matin, toutes les courses du Ceventrail ont été malheureusement annulées. Vraiment dommage pour l’équipe organisatrice et le village mobilisés pour le trail… J’y reviendrais !
Kévin d’I-Run et les organisateurs du BMT me dégotent au pied levé un dossard pour le 55 km. J’aurais pu transformer le WE de compétition en WE d’entraînement, mais les sorties solo n’ont pas le même impact sur l’organisme et faire plus de 4-5 heures dans mon coin en cette saison, c’est vraiment peu intéressant ! Alors direction Saint-Amans-Soult, charmante bourgade du Tarn, située à 1h30 de voiture de Toulouse.
Le départ de la course est à 6h, je dois récupérer mon dossard et j’aime bien arriver un peu en avance sur les lieux du crime… L’équation est vite vue : le réveil va piquer !! Mais par un joli concours de circonstance je suis invitée au pied levé à passer la soirée à Mazamet chez une amie excellente traileuse qui participe à la course également ! La « pasta party » est des plus agréables, j’y retrouve également cette Véro Liévin, de retour de Guadeloupe qui va partager le réveil avec moi demain matin.
Même en étant quasi sur place, je me retrouve à 15’ du départ sans m’être vraiment échauffée, sans être passée au contrôle des dossards, sans maîtriser ma frontale… c’est finalement un peu le speed… Mais on est bien là, sur la ligne de départ, dans le petit matin frais avec la pleine lune pour compagne !
On annonce Sandra Martin au départ, mais je ne l’ai pas vue du tout… Le chrono est lancé ! Échauffement donc sur le bitume, ça me va bien… J’ai vu partir une coureuse très rapide aux avant-postes, cela pourrait être Sandra, on verra bien… En panne d’imprimante, je n’ai pas imprimé le profil mais je me suis fait un petit mémo : une première bosse pour se mettre en jambes puis 3 autres qui vraiment se ressemblent comme des soeurs ! et bien c’est exactement ça !
A chaque fois, on reprend environ 500 m de bon dénivelé, assez franc dans la pente et derrière une super descente tracée droit, à la hache, entre les arbres, c’est joueur ! j’adore ! faut juste être très attentif au balisage, bien présent mais parfois pas là où nos pieds nous auraient portés spontanément !
Pas de nouvelles de l’avant course, elle doit bien tracer sa route. De mon côté, je me fait rattraper par une grande blonde juste après le 2e ravito. OK, pas de panique, je suis sa cadence à quelques pas derrière, cela me semble jouable. Mais très vite, la coureuse s’arrête derrière un arbre… bon, je ne me réjouis pas, on risque de se retrouver un peu plus loin…
La 5e bosse est du même acabit, ça va toujours, même si malgré tout, je commence à envier un peu les gars qui s’aident des bâtons dans les petits raidillons ! Mais cette année, j’ai décidé de laisser les miens (bâtons) au placard pour m’entraîner en vue de la Réunion où ils sont interdits… Donc j’appuie sur les cuisses et ça passe !
On rattrape le parcours du 32, ça fait un peu d’animation autour du Pic de Nore, la vue est dégagée mais un petit vent glacial vient te rappeler que tu as bien fait de ne pas partir en short. Nos routes se séparent à nouveau, eux ils rentrent direct, nous il en manque un petit bout ! On descend vers le petit village de Pradelles sur un GR assez caillouteux… Comme j’ai laissé une épaule tout à l’heure en amortissant une belle glissade sur les fesses, c’est moyennement agréable.
Certes je ne me suis pas démis l’épaule comme « Kiki » sur la Hardrock, mais ça tire bien… Allez c’est « presque » fini, il faut rester dans la course. Un accueil très chaleureux nous attend au village ! Quelques abricots secs et ça repart pour la 7e et dernière bosse, si je me souviens bien du profil elle est relativement courte… Mais avec la fatigue, la concision de la côte n’est pas si évidente mais enfin on aborde le Pic de Nore par une autre face ! bien ventée et enneigée !
Les parcours se rejoignent à nouveau et on va partager la route jusqu’à l’arrivée. Je me souviens de cette longue descente, il faut « juste » se laisser glisser jusqu’au village, il n’y a pas de piège, ça me va bien ! Par contre, on patauge dans un mélange de boue et de neige fondante ! c’est un pur bonheur ! je n’ai aucun appui sous mes pieds gelés pendant un long moment…
mais je déroule donc jusqu’au village, terminant en 7h54 (je m’étais dit qu’en moins de 8h, ce serait pas si mal…), en 2e position (ma concurrente blonde n’est pas réapparue dans mon rétroviseur finalement et par contre devant, ce n’est pas Sandra mais Blandine L’hirondel qui s’est bien envolée !), 42e au général… alors que les jalonneurs m’avaient annoncée dans les vingtièmes places aux 2/3 de la course ! 20 coureurs ne m’ont pas rattrapée, c’est certain !
Tout le monde n’aurait pas tous ses kilomètres au compteur ?? bizarre mais pas trop grave… je me suis vraiment bien régalée sur ce parcours bien joueur et bien technique. 8 h d’effort, c’est ce qui fallait ce WE pour envisager correctement la suite de la préparation, alors je savoure cette belle arrivée au soleil, avec les amis et Camille grande vainqueur du 32, où là aussi, ça a un peu cafouillé ! et puis je ramène un superbe trophée ! heureusement que je ne rentre pas en avion !
Rendez-vous aux Citadelles pour la prochaine étape de la saison !
Maria Semerjian
>> Résultats 55km du Black Mountain Trail <<
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