Difficile de faire l’impasse sur cet évènement, qui me tient à cœur particulièrement. Depuis 2012, c’est toujours avec beaucoup d’enthousiasme que j’enfile mon plus bel équipement, pour prendre le départ de ce superbe trail de Gruissan !
Un peu d’histoire ?
L’idée quand j’ai débuté, c’était de ne pas griller les étapes et de respecter la progressivité. C’est donc par la porte du 18km que je suis arrivée, sur cet évènement déjà bien convoité. Manche du TTN affichée, l’épreuve du 50km est toujours assez relevée. C’est à la seconde place que je franchis cette première arrivée. J’étais loin d’imaginer, que je venais alors de m’y abonner …pour une durée indéterminée ! ;))
Après une première année d’initiation, en 2013, me voilà lancée dans la discipline pour de bon ! Non sans aucune appréhension, je me lance donc cette fois sur le long. 50km, que ça m’a semblée, en effet, loooooonnng !! Franchir la ligne avec la banane était ma principale motivation, attraper une nouvelle place de 2 était une belle cerise sur le pompon !! ;))
Et puis les éditions se sont suivies, avec le même plaisir d’être de la partie ! Le 50km est devenu mon meilleur ami, et le numéro 2 aussi ! Toujours une nouvelle fusée pour lever les bras devant Bibi .. ! Julia Combes (2012 sur le 18k), Aline Coquard (2103), Laurence Klein (2014), Amélie Sparfel (2015) ou encore Sandra Martin (2107) : des vrais p’tits cabris, à qui cette épreuve a réussi. 2016 avait pourtant bien commencé à rompre cette série : une place de 3 c’était quand même bien aussi !
Une envie de couronne de lauriers avouée
Malgré un début de saison bien rempli, je ne peux m’empêcher de confirmer ma participation à Sylvie ! Ce n’est pas forcément la forme des grands jours, mais avec Gruissan, on n’allait quand même pas mettre fin à cette belle histoire d’Amour ! Et puis j’avoue qu’à force de passer juste à côté, elle commence à me faire envie cette belle couronne de lauriers …
Mais à peine le départ donné, j’ai senti que ça n’allait pas être gagné ! Les jambes répondent bien, je suis partie sur un bon rythme qui va bien, mais à mes trousses, la concurrence féminine n’est pas loin. 4′ tout pile le premier kilo, on s’emballe pas un peu trop ? 4’15 le second, Stéphanie, dont je ne connaissais pas encore le nom, à mes talons. Le vent souffle fort, il faut faire double d’effort !
Premier célèbre petit raidar, on passe à la marche en canard ! Petites foulées, mains sur les cuisses appuyées, ça fait marrer les quelques spectateurs sur le côté … mais ça n’empêche pas nos mollets de brûler ! Ça relance au sommet, avec une alternance de descentes/montées sur sentiers caillouteux vallonnés. Stéphanie me suit de près.
À la queue leuleu
Difficile de doubler sur ces singles étroits, on reste les uns derrière les autres concentrés à chaque pas. Mais j’ai l’impression qu’on a pris le bon wagon, le rythme imposé par le groupe ne laisse pas de place à un éventuel bouchon. Prudence indispensable, ce terrain rempli de pièges est impitoyable !
Les kilomètres défilent plutôt vite, avec quelques petites variantes inédites ! Stéphanie n’aura pas trop traîné pour me doubler, mais je tente à mon tour de m’accrocher. Je sais qu’il faut en garder sous la semelle, la seconde partie du parcours peut parfois être mortelle … ! Je décide donc de la laisser s’envoler, aux alentours des kilomètres 17/18, je lève le pied.
Je n’ai pas dit mon dernier mot, on refera le point au ravito ! En attendant, il faut gérer son propre ravitaillement, parce que jusqu’au 28ème, personne pour nous tendre un bidon ou nous offrir un truc à se mettre sous la dent ! Je me sens bien et je profite de ces belles sensations qui me permettent de continuer à aller bon train.
Quand ça veut pas, ça veut pas !
2h36 de course au premier ravitaillement, Stéphanie a creusé un bel écart vraisemblablement. 3 minutes de retard sur la tête, ça ne se rattrape en un coup d’baguette ! Mais toute la famille est là pour me supporter, ça devrait pourtant m’aider à me surpasser ? Je ne m’attarde pas à cette pause repas, une barre dans l’estomac et je reprends la course sans trainer plus que ça.
Mais la suite du programme ne va pas aller en s’améliorant. La fatigue cumulée probablement, quelques foulées mal négociées également, je me retrouve à m’étaler de tout mon corps plusieurs fois successivement. Et le genou en prend un gros coup, ça pisse le sang j’en mets partout ! J’ai le genou bien ouvert je crois, mais la question ne se pose même pas, je me relève et embraye le pas.
Quand t’essayes d’envoyer un peu, sur ces sentiers caillouteux, ça peut devenir très dangereux ! Je suis quand même bien calmée, j’ai plus trop envie de prendre de risques pour tenter de recoller. Et lorsqu’au second ravitaillement, j’apprends que Stéphanie est passée 8 minutes avant, je décroche carrément !
Le bon numéro à l’arrivée !
À 10 kilomètres de l’arrivée, je commence donc à comprendre que c’est le numéro 2 que je vais encore devoir me coltiner ! Enfin, la course n’est pas terminée, derrière ça peut peut être encore remonter … s’agit pas non plus de finir en randonnée. À priori, j’ai pris une petite distance de sécurité, qui me permet de finir sans craindre un sprint pour départager à l’arrivée.
Dernière grimpette avant d’apercevoir Gruissan, son casino et ses mouettes. Redescente vers le port, avant d’effectuer le dernier effort : le tapis rouge du Palais des Congrès n’est plus très loin, j’entends le speaker au micro qui doit déjà avoir accueilli tous les copains !
Et enfin, mes pieds foulent ce tapis. Devant, j’aperçois Harry, près de la grande gagnante, Stéphanie. Aucune déception aujourd’hui, je suis happy, et je souris. 4h48 au chrono, sur les jambes quelques bobos, mais j’ai réussi à choper le bon numéro ! ?
(Et c’est la dernière fois que je tente le récit de course en rimes … c’était vraiment juste pour la frime ! :-D)
Sylvaine CUSSOT
Les résultats du Gruissan Phoebus Trail 2018