La blessure tant qu’on ne la vit pas, on ne peut pas vraiment savoir… ce que le coureur vit.
Autour de nous, quand quelqu’un se blesse, on est toujours là au soutien avec des mots d’espoir. « Ne t’en fais pas, soignes-toi, tu reviendras à ton niveau, tu es encore jeune… »
Quand le corps lâche, la tête aussi
« c’était le destin, comme ça tu te reposeras et ça te fera du bien, tu verras »…. Tout le monde a des phrases où le mot « courage » figure souvent.
Mais quand on se blesse, l’atteinte psychologique est tout aussi grave que le problème physique. Avec la blessure, on ne se projette plus, ou de façon négative. Il y a une perte de repères.
Le repère quotidien qu’est le sport, qui nous libère, nous fait prendre l’air, nous sociabilise, nous permet d’échanger et de jouir pleinement de ses capacités physiques.
Et puis il y a le repère purement physique, mécanique, nos sensations, notre souffrance… Avec un état psychologique déjà défaillant, là, la personne met un genou à terre.
L’acceptation
Vient le temps de l’acceptation, la solution de se reconstruire petit à petit. Et comme le corps et l’esprit sont intimement liés, quand le corps se réveille, l’espoir s’éveille à nouveau. Il n’y a qu’à ce moment-là que l’on peut comprendre pourquoi c’est bon de refaire surface.
D’une part, parce que l’épreuve nous renforce. On a connu les bas, et le moindre haut nous fait reprendre espoir. Un corps qui retrouve sa force, sa souplesse. Des sensations qui reviennent. De nouvelles envies pour les semaines et les mois à venir.
Puis la reconstruction
D’autre part, parce qu’on se reconstruit, comme on remet sur pied une maison, brique par brique. Ce sentiment de mieux se connaître et d’ascension vers la forme est un vrai bonheur.
On refait surface avec plus de connaissances sur soi-même : seule la blessure nous permet de nous recentrer autant sur nous-même et de produire quelque chose de nouveau en nous.
Et le renforcement
Du coup, le mal de la blessure se transforme en bien. On revient souvent très fort d’une blessure. Même si ce n’est pas le cas, on a tellement appris, physiquement et psychologiquement, que l’expérience nous a enrichi.
On sait comment il faut éviter les erreurs, on peut donc transmettre. Parce que le but n’est pas que tout le monde se blesse, mais que le savoir, l’expérience puisse servir aux autres, et que les blessés ne l’aient pas été pour rien.
C’est une autre forme du partage que nous offre la course, un effort intimement individuel… aux vertus collectives.
Texte : Mathieu BERTOS
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