Paul Tergat a été 5 fois champion du monde de cross, 2 fois champion du monde du semi-marathon, recordman du monde du marathon et possède entre autre deux médailles d’argent olympique …
Mais le titre olympique lui a toujours échappé. Notamment aux JO de Sydney, en finale du 10 000m, pour moins d’une seconde face à son rival de toujours Haile Gebrselassie.
Nous étions revenus sur sa carrière ici (https://www.u-run.fr/40450-paul-tergat-coureur-de-legende). Il est revenu sur son plus grand challenge, cette finale du 10 000m qui fut sa dernière compétition sur piste avant de grimper sur marathon.
« Un de ces moments qui définissent ma carrière fut ma médaille d’argent sur 10 000m aux JO de Sydney. En allant à cette finale, ma forme était bonne et je savais dans ma tête que c’était une de mes dernières courses sur piste avant que je ne monte sur marathon.
Avec ça en tête, je savais que j’aurais tout laissé cette nuit sur la piste comme je l’ai toujours fait pendant ma carrière. Je me souviens pendant l’échauffement avoir vu le 400mn et cet incroyable moment où Cathy Freeman remporte la médaille d’or. Je la connaissais depuis des années sur le circuit des Grands Prix, c’était une athlète vraiment unique ».
Il revient sur sa course.
« Je me suis bien senti pendant la course, et avec les 400m qui restait j’étais complètement dedans. J’ai du utiliser beaucoup d’énergie pour rester devant, alors qu’il restait 250m. C’est le sport.
Je ne reviendrai jamais en arrière, je savais qu’il fallait tout donner.
Ces 100 derniers mètres ont ressemblé à un dernier 400m car j’avais déjà donné dans l’effort. Les 50 derniers mètres restants, c’était comme s’il me restait 100m… et même les 10 derniers mètres n’étaient pas faciles. »
Il rend hommage à son meilleur adversaire.
« A aucun moment je n’ai pensé avoir la course gagnée. Je savais que je me battais contre le tout meilleur (Haile). Quand j’ai vérifié l’image sur le replay, je savais que j’avais gagné la médaille d’argent. J’étais venu pour gagner, mais ça ne s’est pas passé comme je l’avais souhaité. »
« Ce fut dur d’accepter de perdre juste par 0,09 secondes. Peut-être que si j’avais participé au 100m plutôt qu’au 10 000m ça aurait été plus facile à accepter. Mais j’étais satisfait.
J’ai souhaité à Haile le meilleur pour lui et je lui ai dit que je montais sur marathon. On est devenu de grands amis, encore aujourd’hui. Après Sydney et la fin de ma carrière sur piste, je suis devenu une meilleure personne et un meilleur athlète. »
Il terminera en parlant de sa transition sur marathon, qui n’était pas certaine de réussite, mais au final, être le premier coureur à faire moins de 2h05 au marathon fut un moment très spécial.
Mathieu BERTOS
De l’article de Steve Landells pour l’IAAF (photo : www.runnerstribe.com)
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