Nous étions Sissi et moi, engagés le 7 octobre dernier sur le trail des Pelous, trail qui arrivait deux semaines avant le Grand Trail des Templiers et qui était donc idéalement placé pour faire une dernière séance de « rappel » rythme/ travail de côtes.
Avec une trentaine de kilomètres à parcourir (35 exactement et 1500 m +), il s’agissait non pas de se rentrer dedans, mais de « peaufiner » la condition et les sensations de course en conditions réelles.
Ceci sans trop « toxiner » si possible. L’Ardèche étant une destination que nous prisons tous les deux, nous décidons de nous rendre à Ailhon ce samedi 7 octobre.
La surprise vient du plateau au départ de ce coin reculé de l’Ardèche ( et de la France !) puisque qu’Amandine Ferrato et Sandra Martin sont au départ chez les filles, tandis que chez les gars, c’est Nicolas Marcel, que je ne connais pas, mais qui gagne pas mal de courses de la région, qui a décidé de faire le déplacement.
Bref, l’idée de « gérer » la course paraît un peu plus difficile de prévu, il va falloir faire abstraction de tout ça. Après un échauffement en commun avec Sissi et quelques accélérations supplémentaires de mon côté, il est déjà temps de prendre le départ.
Départ mal engagé pour Manu, en gestion pour Sissi
Manu : Celui-ci est donné dans un faux plat montant et je me trompe de direction au bout de …500m ! Cela part assez mal, il faut l’avouer ! Nicolas me passe devant par cette occasion ainsi qu’Amandine qui est partie comme un boulet de canon. Je repasse Amandine dans la portion descendante qui suit et rejoins Nicolas dans la montée suivante.
Nous faisons quelques hectomètres ensemble dans des singles au profil montants / descendants/ techniques et cette fois-ci c’est Nicolas qui nous emmène trop loin dans une descente sur route. Nous perdons une très grosse minute dans cet évènement et voyons un petit groupe nous passer devant au dessus de nous… Il faut tout remonter… Heureusement, nous sommes 2 pour nous apercevoir de nos bévues!
Sissi : bon, la règle aujourd’hui étant « on fait du rythme sans trop y laisser de plumes », je n’essaye même pas de m’accrocher à Sandra et Amandine qui partent comme des avions de chasse ! Impressionnantes. J’arrive à garder Sandra en ligne de mire quelques minutes, mais l’entrée dans les premiers singles me la fait vite perdre de vue.
Je me régale sur cette première partie de course en alternance de montées descentes et multiples relances, mais ce terrain n’est pas vraiment propice à une cheville tout juste remise d’une entorse … je la joue prudence, l’idée étant de faire une belle course de prépa pour les Templiers et non de risquer quoi que ce soit ici !
Les remontées respectives
Manu : Finalement, c’est Nicolas qui fait le rythme et qui revient assez rapidement sur nos deux « suivants-devant quand même »! Un peu d’énervement pour nous deux sur le moment pas très bon pour la course et l’idée que je m’en faisais (passer un bon moment). Il faut avouer aussi que sur ces deux épisodes, nous n’avons pas trop levé la tête…
C’est tout de même l’occasion de bien discuter avec Nicolas et finalement de bien sympathiser sur ce parcours bien piégeux en terme de technicité également. Nous nous relayons généreusement et essayons de maintenir une « double vigilance » l’un avec l’autre et de nous signaler les pièges du parcours.
Nicolas m’explique qu’il préfère les bosses et les descentes. Le début de parcours est dans cet esprit alors que la seconde partie de parcours est plus roulante. D’ailleurs, à mi- parcours, à l’occasion d’une partie un peu plus dégagée et roulante (qui tranche avec le début de course fait de singles techniques et en « toboggans »), il lâche un peu de terrain.
Sissi : je poursuis donc cette jolie petite traversée à mon rythme, en tentant de tenir la cadence du coureur qui me précède. Je suis étonnée de le technicité du terrain, je ne m’attendais vraiment pas à trouver ce genre de parcours en Ardèche ! Nerveux à souhaits, des singles qui virent à droite, à gauche, des cailloux piégeux, on ne manque pas de diversité ici.
Vers le 9ème kilomètre, on entame LA difficulté du parcours : 5 kilomètres de montée. Je me sens bien, je garde le mode course à petites foulées et parviens à doubler le coureur devant et raccrocher un petit groupe, dont Sandra Martin fait partie. Étonnée de la doubler en profil ascendant, je me dis qu’elle ne doit pas être au mieux. Je l’encourage et hop, je prends les devants du coup !
On avance avec ce petit groupe, quand l’un d’entre nous se rend compte qu’il n’y a plus de balisage …. hop hop hop, que passa ??? On a raté quelque chose ? Impossible, j’ai vraiment été vigilante sur ce coup là, je suis certaine de n’avoir rien raté. En fait, c’est juste que quelqu’un a débalisé…. bref, le résultat est le même, nous voilà perdus, à la recherche de notre chemin !
Heureusement l’un des gars du groupe dit connaître le parcours et nous ramène assez vite sur le bon sentier. Ça nous a bien fait râler quand même … Sandra est avec moi, elle ne mettra pas de temps à me distancer, une fois la descente technique engagée. Impossible de la suivre, et je n’ai pas envie de risquer une torsion de cheville.
Retour du défrichage pour Manu à mi-parcours, pendant que Sissi poursuit sans soucis !
Manu : Je déroule bien et avait prévu de faire mon effort sur cette deuxième partie de course, je poursuis donc sur ce bon rythme. Nous avons aperçu quelques chasseurs auparavant, ce qui était un mauvais présage pour l’organisation qui avait été débalisée juste avant le départ.
Et Bingo ! Quelques hectomètres plus loin, plus de rubalise, impossible de savoir si il faut aller à gauche, à droite ou tout droit. J’attends Nicolas avec qui nous partageons la « galère » du moment. Nous faisons d’abord demi-tour pour nous apercevoir que nous étions bien sur le bon chemin … puis allons à droite pour apercevoir un groupe de chasseurs au loin.
Re-demi-tour, retour au carrefour. On s’arrête, s’interroge, grogne, je refais mes lacets. Je sens Nicolas désemparé et je le suis tout autant. Après ces tergiversations, nous nous décidons finalement d’aller à gauche après avoir songé à abandonner les recherches. Il nous faut insister au moins 500 m pour trouver enfin de la rubalise ! Sauvés ! Mais que de temps et d’énergie perdus !
Sissi : Sandra s’est envolée à peu près depuis la mi-parcours, mais les spectateurs qui nous encouragent sur le côté l’annonce « juste devant » ! 1h48 au km 18, donc à mi-parcours. Mais la seconde partie du menu ne semble pas moins costaud ! Le directeur de course ne nous a pas épargnés avec ces multiples relances bien usantes, mais je me régale !
Bon, j’ai réussi à me prendre deux trois gamelles déjà, mais je suis repartie sans trop de dégâts … le genou a bien pris sur la dernière chute, mais on verra ça après l’arrivée. Les feuilles mortes qui tapissent le sol et recouvrent les cailloux humides rendent le terrain archi glissant ! On a l’impression de pouvoir envoyer sans risque, et puis BIM ! Le vol plané arrive sans prévenir .. ! Sans parler des attaques de ronces … jamais vu un parcours autant rempli de trucs qui t’abîment le corps !
J’essaye donc d’avancer en rythme, en composant avec les difficultés de ce parcours. Je sais que Sandra n’est pas si loin, mais je n’ai aucunement l’idée de me mettre minable pour tenter d’aller la chercher. Et puis quand bien même j’y arriverais, je sais qu’elle aura les moyens de répliquer pour recreuser le trou ! ;)) Alors, à quoi bon ?
Tout est bien qui finit bien !!
Manu : sur ces entrefaites Amandine est revenue à nos trousses et nous passe même au ravito qui suit puisque nous nous arrêtons tous les deux. Je reprendrais Amandine quelques hectomètres plus tard mais ces épisodes et la fin de course auront eu raison de Nicolas qui prendra un bon coup de « buis » sur la fin du parcours. Déçu pour lui. La deuxième partie de course, avec quelques passages en crête, est magnifique.
Je terminerais donc les huit derniers kilomètres seuls sur des très beaux sentiers en alternance de montées / descentes en singles puis chemins larges. La course se termine par une belle montée qui finit assurément le « travail » de la journée. Parfait pour bien bosser ! :))
Le parcours est bouclé en 3h07 pour 35km et 1400+ environ. Avec des bonnes poignées de minutes de perdues, ce n’est pas si mal. Journée un peu trop riche en émotion quand même à mon goût !
Heureusement l’accueil ardéchois (comme d’habitude) est excellent et la volonté de bien faire des organisateurs débalisés contre leur gré est bien présente. Je retrouve Sissi à son arrivée pour qui j’ai tremblé toute la course pour sa cheville (vu la technicité du tracé au début).
Sissi : pas de surprise sur le classement féminin final, Amandine Ferrato l’emporte haut la main avec une sacrée belle 2ème place au scratch derrière mon Manu, et Sandra Martin termine à la seconde place, environ 7 minutes devant moi. Comme à son habitude, elle a terminé proprement sa course ma petite Blanchette ! Bel enchainement pour elle après la Skyrhune et on se retrouvera aux Templiers dans deux semaines.
Pour ma part, je suis très satisfaite de cette fin de course, qui m’aura permise de terminer le beau travail de la journée, dans un cadre bien agréable ! Nous retrouvons les coureurs du 15km quelques kilomètres avant l’arrivée, ce qui motive encore davantage pour s’accrocher !
Une belle bosse de 4km avant de franchir la ligne d’arrivée et de retrouver mon Manu pour débriefer sur ce parcours qui ne nous aura pas fait buller ! Je termine donc 3ème féminine et 11ème au scratch, en 3h45.
Merci aux organisateurs et aux bénévoles pour ce bon moment, l’Ardèche est définitivement une région qui nous donne envie de revenir ! Reste à bien finir de se préparer pour les Templiers. Le lendemain, sortie longue au programme pour faire un dernier « bloc »! :)))
Sylvaine Cussot et Emmanuel Gaut
Photos : Agnès Marco / Résultats Trail des Pelous 2017 >> Trail des Pelous résultats