Pendant quelques temps, on s’est dit que plus on mettrait de l’amorti, plus on serait protégé … des chocs.
Le confort est agréable
A ce niveau-là, c’est assez efficace. Le moelleux, la douceur du contact est agréable. Un pied entouré de confort, c’est une agréable sensation. Car c’est vrai que les foulées martèlent les muscles et articulations.
Alors le confort, il peut s’apprécier…
Mais l’excès d’amorti peut se payer
Oui, mais il crée d’autres problèmes. En mettant de l’amorti, il faut faire plus d’effort pour courir à la même vitesse. Comme on s’enfonce ou que le temps de contact au sol s’allonge, il faut augmenter ses efforts pour avancer. Du coup, l’amorti occasionne une consommation d’énergie plus importante.
Pas idéal … le muscle lui-même se fatigue plus vite, ce qui peut créer des douleurs, courbatures ou crampes ! Même les tendons peuvent s’enflammer de sur-travailler : on sait tous que ce type de contrainte est difficile à faire partir !
Autre contrainte d’un trop plein d’amorti : l’instabilité. Souvent, la structure de la chaussure ne récupère pas suffisamment cette instabilité. Du coup, c’est une perte d’énergie et un risque d’augmenter des micro-traumatismes. De plus, une paire avec de l’amorti, de la « matière » pèse plus… si le poids est inutile…
Vous me direz, désormais on arrive à créer des amortis plus légers. C’est vrai que les concepteurs on fait des efforts de ce côté-là, tant mieux. Ils ont aussi créer des matières qui à la fois amortissent et relancent. Un peu comme un effet élastique.
A première vue, ça peut être intéressant. Vous vous dites que compenser l’amorti par une fin de foulée que l’on ressent comme « propulsée », c’est intéressant. Le souci, c’est que l’on a toujours ce contre-temps, un temps d’appui qui reste long, et du coup quelque chose qui n’est pas naturel avec cet effet élastique.
De même : attention aux blessures quand on fatigue et qu’on tient moins son corps et sa gestuelle.
Du coup, quel intérêt de délaisser l’amorti ?
Un peu moins d’amorti, avec un produit potentiellement plus léger, un appui plus bref, vous permet d’avoir une meilleure efficacité. Les temps peuvent s’améliorer, mais ça n’a d’intérêt que si le corps répond favorablement.
Si l’amorti est plus neutre, l’appui plus naturel, il y a des chances que les blessures diminuent.
Comment faire ?
Doucement, et progressivement.
Pourquoi cette progressivité, qui revient sans cesse ? Car le corps ne supporte pas tout changement brusque. C’est une belle machine dont il faut prendre soin, car si un des paramètres change, il peut faire changer les autres.
Avec moins d’amorti, le corps va travailler à la place de la chaussure. Il faut donc qu’il se renforce petit à petit. Musculairement, et au niveau des tendons. L’amorti devenant plus neutre et les muscles plus solides, vous gagnez en efficacité et prenez soin de votre mécanique.
Vous pouvez donc opter pour une paire qui se rapproche des caractéristiques de votre ancienne, en optant pour un amorti un peu plus ferme. Ainsi de suite, petit à petit. Votre foulée va évoluer un peu, puisque il y aura moins besoin de s’écraser.
Nul besoin d’aller dans des extrêmes : trouver l’équilibre, quand vous n’avez plus de bobos et que l’efficacité est au rendez-vous.
En fonction de votre niveau et de votre gabarit, vous comprendrez ce dont vous avez besoin, et les conseillers sont là pour vous guider.
Si vous ne vous blessez jamais et que vous courez uniquement pour vous faire plaisir : il n’y a pas de raison de changer de chaussures. Dans tous les cas, sachez qu’il est impossible de trouver la chaussure qui vous convient du premier coup !
Texte : Mathieu BERTOS