C’est assez étonnant, mais ces derniers mois ont vu une nette progression des records sur 10 km et semi-marathon chez les femmes. Les meilleures performances datent de l’année 2017 ! Nous vous faisons part de ce constat.
Le week-end dernier, le record du monde du semi-marathon a encore été amélioré. C’était lors du semi-marathon de Valance (Espagne) et Joyciline Jepkosgei (Kenya) qui fait progresser d’une seconde supplémentaire son chrono pour le porter à 1h04’51.
C’est elle aussi qui détient aussi le record du monde du 10 km, depuis le 9 septembre 2017 à Prague. Son temps : 29’43 ! (record du monde sur piste en 29’17″43 par Almaz Ayana).
C’est assez impressionnant, surtout si l’on regarde l’évolution rapide et récente du RM. Depuis 2003, il était détenu par Paula Radcliffe en 30’21. C’est Joyciline Jepkosgei qui l’a amélioré cette année (14 ans après !) en 30’05 au 10 km de Prague. Elle l’a re-amélioré sur un autre 10 km à Prague le 9 septembre dernier. Sur les 14 meilleures performances de tous les temps, 9 datent de l’année 2017, une de l’année 2016.
A titre de comparaison, chez les hommes, la meilleure performance 2017 de Bernard Kimeli est en 27’10, ce qui n’est « que » le 9è meilleur temps. Sur les 20 meilleurs performances tous temps, il y en a trois qui datent de 2017, une de 2016, et ensuite il faut aller chercher en 2011… Le top 3 est Lénorad Komon (26’44 en 2010), Micah Kogo (27’01 en 2009) et Haile Gebrselassie (27’02 en 2002).
Revenons sur le semi-marathon. La progression des temps est elle aussi toute récente. Sur les 30 meilleurs temps enregistrés, 13 datent de l’année 2017, 6 de l’année 2016, 3 de l’année 2015, 2 de l’année 2014 et 3 de 2013. Le calcul est simple : 27 temps sur 30 les 4 dernières années !
Joyciline Jepkosgei n’a que 24 ans et possède déjà deux records du monde sur route, 10 et semi-marathon. Elle n’apparaît dans les tablettes que depuis un an et demi environ. Elle avait terminé 3è du 10 000m aux championnats d’Afrique en 2016, où elle avait établi un meilleur temps de 31’28″28. Si les primes sont plus importantes sur route (en général, c’est le cas) on ne la verra que très peu souvent sur la piste…
Alors, les questions restent ouvertes : s’agit-il de meilleures préparations, d’un intérêt soudain pour la route par rapport à la piste, de primes qui seraient arrivées au niveau de celles des hommes…? Votre avis ?
Par Mathieu BERTOS / Photo : Jiro Mochizuki IAAF