La course à pied, c’est une histoire de plaisir, de sensations, de partage… mais aussi de chiffres !
Et cela concerne tout le monde, sans histoire de niveau. Les exemples ne manquent pas !
Juste pour arrondir
Vous le faites vous aussi, ou alors vous l’avez déjà vu. Vous savez, ce coureur qui tourne autour de sa voiture à la fin de sa sortie pour que sa montre affiche 12 km et non pas 11,7 km. Impossible de le louper avec sa tête penchée sur son GPS !
A l’échelle d’un mois, c’est tout aussi vrai avec le footing supplémentaire pour passer son bilan de 194 km à 200 km.
Même chose en trail, appliqué au dénivelé : aujourd’hui, il était prévu 500 m de dénivelé, et il manque 60 m… Et bien c’est parti pour des aller-retours sur la bute à côté du parking !
C’est un peu le même syndrome que l’automobiliste (quoi, encore vous !?) qui fait en sorte de presser la poignée de la pompe pour mettre 50€ d’essence, ni plus ni moins ! Parce qu’un chiffre rond, c’est… mieux. Et puis ça change tout.
Ça montre qu’on a le contrôle sur les choses, qu’on décide. Pour autant, est-ce qu’un bilan à 194 km est moins bon qu’à 200 km ? Sans doute que non. Il faut voir de quoi il est fait, de quoi il est couru …
Une histoire de barrière
Il faut passer de l’autre côté de la barrière. C’est comme ça. Il faut faire partie des « moins de »…
Sur 10 km, il faut passer sous les 50 min, sous les 40 min, sous les 35 min… parce qu’à 35’03, vous n’êtes pas le même coureur qu’à 34’58. Vous êtes plus forts. Vous faites partie de ceux qui ont couru en 34′ et quelques… A 5s au dessus, c’est loupé.
Bien entendu, non, on n’est pas un coureur d’une autre dimension quand on a couru 5s plus vite. Mais l’homme, le coureur, a besoin de symbole. A 5s près, c’est raté…ok. Mais est-on moins bon coureur pour autant ? Bien sûr que non.
Ce genre d’exemple est reproductible sur les autres distances, de la piste au marathon. Même si pour le 800 m ou 1500 m, les 5s forment un trou de plus en plus grand.
Dans le trail, ces chiffres, malgré le sentiment de liberté et la prédominance du plaisir, sont aussi et de plus en plus chassés. Arrondir le dénivelé, la distance, cumuler de la même façon pour passer des « barrières », faire moins de 6h, 15h ou 30h sur tel trail ou telle distance…
Les chiffres sont des sortes de repères qui jalonnent nos routes et nos chemins, et qui deviennent des objectifs qui poussent chacun de nous au dépassement. Soyez attentifs avant tout à tout ce qui est vécu entre deux foulées !
Texte : Mathieu BERTOS