Les années post-olympiques ne sont jamais faciles pour les athlètes : il faut récupérer mentalement et retrouver ses moyens physiques pour une nouvelle préparation, avec quelques fois une motivation un cran en dessous.
Mais toutes les médailles furent bonnes à prendre et souvent très disputées, avec des fins difficiles et du renouveau. Faisons un tour des temps forts de ces championnats du monde d’athlétisme à Londres, avec un zoom sur les courses et les médailles françaises.
Mo Farah : sortie de piste par la grande porte
Mo Farah était préparé pour en terminer chez lui avec la piste. Le 10 000m fut une magnifique démonstration de tactique et de talent, avec l’or en 26’49″51.
Le chrono et la domination. C’était encore le meilleur. Il a fallu une armée d’adversaires, notamment éthiopiens, pour l’enfermer et lui faire vivre un 5000m difficile, au sprint, seulement battu par Muktar Edris.
On espère le voir encore sur la route … !
Usain Bolt : sa carrière s’achève, sa légende restera
Bolt voulait terminer sur ces mondiaux. Il aurait pu le faire l’an dernier à Rio. Un peu de pression, pour une dernière, lui qui se joue d’elle d’habitude… Mais cette fois-ci, son accélération ne le sauvera pas d’un mauvais départ sur 100m.
En bronze malgré tout. Une sortie qui devait se faire en équipe, mais c’est seul qu’il trébuche, blessé dans la dernière ligne droite. Sa carrière s’achève ainsi. On est triste mais quelle carrière, trois doublés olympiques, des médailles à tous ses championnats du monde et trois records monstrueux.
Les performances et l’homme resteront au panthéon !
France : trois performances en or et deux belles histoires
Quelques fois, le fait de ne pas s’attendre à une performance relâche totalement un homme qui du coup… se libère. Bosse a épaté tout le monde avec un finish dingue sur 800m pour obtenir l’or, seule médaille sur 800m après le bronze de Marcel Hansenne à Londres aux JO de 1948 …!
Mayer était attendu, et a confirmé son statut : c’est le meilleur décathlonien actuel, Eaton ayant pris sa retraite. Malgré un petit accroc, il vole dans les hautes sphères (8748 pts) et peut un jour accrocher le record du monde.
Il est unique en son genre, et c’est ce qui fait sa force : Diniz a survolé le 50 km, dès le 4è km, se mettant en danger, mais aussi sur orbite. 3h33’12 à quelques secondes de son record du monde, il s’offre l’or à 39 ans après six tentatives. Il se motive encore pour Tokyo : il aura 42 ans !
Année difficile mais plaisir retrouvé pour Renaud Lavillenie, 3è d’un concours de perche animé. Après les pépins, nul doute que l’on retrouvera ce grand champion haut perché !
Mélina Robert-Michon se bonifie avec l’âge. Toujours prête pour les finales, et bronzée à 38 ans avec son 2è meilleur jet à plus de 66m. Quel bonheur pour cette championne et les lancers !
Ça marche pour Semenya, ça coince pour G.Dibaba
Caster Semenya a tenté le doublé 1500m / 800m, et s’en sort avec deux médailles. Le bronze sur le 1500m, en allant titiller les pures spécialistes au sprint, et la domination sur le 800m, en 1’55″16, record personnel, repoussant une Francine Nyonsaba pourtant déterminée.
Genzebe Dibaba hors de forme. Les problèmes concernant sont entraîneur en sont-ils la cause ? Dans tous les cas, elle a été débordée sur le 1500m (dernière) pour finalement renoncer au 5000m. Durs moments pour l’éthiopienne…
Sprint féminin : Schippers solide, Ta Lou se révèle et Felix continue sa moisson
Dafne Schippers termine 3è du 100m malgré une forte concurrence, et montre sa solidité sur le 200 en l’emportant après l’argent de Rio.
Marie-José Ta Lou fait désormais partie des meilleures du sprint. Deux médailles d’argent sur 100 et 200m à un souffle de chaque première place. L’athlète ivoirienne, à 29 ans, est pressée !
Allyson Felix continue, à bientôt 32 ans, d’évoluer au plus haut niveau. Avec le bronze sur 400m, et l’or sur les relais 4x400m et 4x100m, elle culmine à 16 médailles lors des mondiaux, record absolu devant un certain Bolt (14).
Van Niekerk : un or mais pas de doublé
On attend toujours beaucoup des athlètes dès lors qu’ils illuminent une compétition, comme Van Niekerk avec le record du monde du 400m (43″03) à Rio l’an dernier. Cette fois, le 400m fut une formalité mais tout en gestion, pour tenter le doublé avec le 200m, qu’il termine tout de même à la seconde place.
Par Mathieu BERTOS / Photo : IAAF
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