Je me souviens du temps où c’était moi l’enfant qui piaffais d’impatience jusqu’à la prochaine course venue. Il y a 20 ans ou plus même, il y avait toujours une course enfant à côté de la course de papa ou maman.
Quelques centaines de mètres, deux ou trois kilomètres, on bataillait sec entre petites paires de jambes. Pour ma part, bien qu’ayant des aptitudes à la course à pied, j’avais du mal à rentrer dans les courses car j’étais déjà en mode « je pars au rythme et je reviens sur la fin ». Bref, je ne savais pas partir à fond comme tous les autres, et il me fallait faire des remontées pour revenir dans la foulée de ces bolides.
Après ça, il y a eu plusieurs années sans courses enfant, peut-être que les organisations ne pouvaient pas tout gérer… parallèlement, on courait moins aussi à l’école, ce qui a pu frustrer les jeunes ou même les faire partir vers d’autres sports où l’on s’éclate entre copains…
Il semblerait que ces courses commencent à revenir. Dans les trails notamment, fort de leur succès sans doute, on peut trouver régulièrement une distance où inscrire ses petits. Trail, route, on ne peut qu’inciter les organisateurs à prévoir un petit quelque chose ! Et quand on voit l’effet auprès des jeunes et des parents, on souhaite en voir plus souvent !
Une fraîcheur extraordinaire se dégage de ces courses. Les enfants n’ont pas de tactiques : ils donnent tout, jusqu’à ce qu’ils soient à bout de souffle ! Certains n’ont pas l’air habillé comme il faut, ils ne sont pas encore affûtés : ils courent, simplement. Je dirai même naturellement. Pas d’artifices dans les chaussures ou la foulée, pas / peu de poses talon, les allures sont souvent très belles, les appuis brefs. Il y a beaucoup de joie et de simplicité… Avons-nous, adultes, perdu tout ça ? Est-on trop dans le contrôle ?
Alors bien sûr, vous verrez des parents trop excessifs, trop derrière leurs enfants, à les pousser et à crier. C’est comme tout, même si c’est dommage. Le risque est de vivre par procuration les « exploits » de son petit. Et s’ils restaient plus souvent dans le jeu ? C’est de là que naissent les passions qui durent toute une vie ! il faut les laisser évoluer. Inspirons-nous de cette fraîcheur. Jeu, joie et performance ne sont pas incompatibles.
De grands champions ont tiré leurs forces de leur décontraction (Usain Bolt), de leur passion et de leur sourire (Haile Gebrselassie). Ils ont eu des rêves et du plaisir… comme les enfants en quelque sorte !
Par Mathieu BERTOS
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