Saucony sort un modèle haut de gamme avec de nombreuses technologies, en tête l’amorti Everun présent pour la première fois sur l’intégralité de la semelle : la Freedom ISO.
Le système Isofit, ce chaussant enveloppant, est déjà connu sur d’autres modèles. La semelle est annoncée avec un un caoutchouc crystal Triflex pour l’adhérence.
-Foulée neutre
-Drop : 4 mm (19/15 mm)
-Poids : 260 gr
-Prix : 180€
Coureur : coureur expérimenté entraînement et compétition, 60 kg.
Premiers essais, premiers constats
La présentation technique et le prix ne doivent jamais influencer le test. Il n’y a que le terrain qui compte et chacun sera son propre juge.
Le poids raisonnable (voir plutôt léger) et le drop de 4 mm sont intéressants pour celui qui cherche une foulée neutre. D’autant que le profil plutôt bas (semelle proche du sol) doit pouvoir permettre de bonnes sensations.
Dans tous les cas, à la prise en main, on constate de belles finitions : les renforts sont idéalement placés à l’avant (protection orteils) et à l’arrière (arche qui entoure le talon pour le maintien général du pied) alors que le mesh ne présente pas de points de fragilité. Avec le système Isofit, la languette est solidaire du mesh et forme comme un chaussant interne. Les passages pour les lacets sont sûrs.
La matière Everun fait inévitablement penser au Boost d’une marque concurrente. La semelle extérieure présente une marge intéressante concernant l’usure, ce sont des croisillons en crystal Triflex dont il tarde de voir l’efficacité. Tout cela se présente bien et tient en 260 gr, le poids est vraiment limité malgré tout.
En la chaussant, on sent de suite qu’elle fait corps avec le pied. Le mesh, lors des premières foulées, accompagne parfaitement le mouvement. Par contre, moi qui ait un pied fin, la place est plutôt étroite. Bien sûr le système Isofit s’adapte mais l’impression est nette. J’ai gardé la même pointure, même si je ne suis pas fragile des pieds, il est possible que certains sentent le besoin de rajouter une demie pointure.
Très vite, je sens une grosse adhérence de la semelle au bitume. C’est net. Un atout pour ne perdre aucune force impulsée au sol. Les 4 mm de drop et la proximité avec le sol sont agréables, même si tout le monde ne peut pas sauter sans progressivité sur cette caractéristique. La chaussure fait corps avec le pied. En footing, on pourrait presque l’oublier.
Pour l’instant, l’Everun me pose question : l’amorti reste très souple, j’ai peur qu’il pêche en dynamisme par la suite. Le grip hyper efficace compense pour l’instant la relance. Cela dit, malgré ces caractéristiques « naturelles », cet amorti l’ouvre à un plus large public. L’adaptation pourrait être plus « facile » que prévu.
Essais poussés !
J’ai pu la tester sur sorties longues, sur du fartleck en campagne et sur bitume. Il n’y a rien à redire sur le contact agréable et sans frottements avec le pied. Dans des conditions très chaudes, je trouve que le produit manque d’aération. Je pense avoir ressenti cela du fait du contact serré pied/mesh.
Aucune usure constatée sur ce dernier : le produit, même léger, est solide. C’est confirmé au niveau de la semelle par une usure très peu marquée après de sacrées séances. Elle peut en voir des vertes et des pas mûres sans aucun problème.
Lors des accélérations, même fortes, l’adhérence est bluffante. On ne perd rien sur bitume. Efficace aussi sur le mouillé. J’ai rarement pu le constater. Le comportement général est un peu particulier. Si vous avez comme moi l’habitude des amortis secs ou fermes, l’Everun peut sembler un peu mou.
Sur fractionné court, les 4 mm et le poids léger permet de bien accompagner le mouvement tant que l’impulsion est tonique. Sur des allures élevées à maintenir, un léger écrasement se fait ressentir. La fluidité est un peu perturbée.
Même si la semelle passe très bien sur du tout chemin (elle absorbe très bien les cailloux), il faut éviter les endroits trop inégaux ou les bas côtés, car la elle suit l’irrégularité et amène le pied, solidaire du chaussant. La stabilité n’est assurée que si le sol est régulier.
L’amorti est donc plutôt très tolérant et des coureurs de 80 kg pourront tenter le coup me semble-t-il. Pour le coureur rapide qui s’attendait à une chaussure avec un profil compétition, ce léger écrasement pourra perturber ses sensations. Pour les autres, elles devraient être agréables, d’autant que l’amorti ne s’est ni perdu au cours d’une sortie ni au cours de utilisation. Constance et fiabilité assurée.
Bilan général
Tendre vers un drop bas avec un chaussant qui fait corps et suit le mouvement est une bonne chose. Peut-être qu’un compromis Everun / matière plus ferme (ou « neutre ») serait l’idéal. Plus la matière est neutre en terme de comportement, plus le mouvement pourra être fluide et naturel.
Malgré son poids, son profil bas et ses 4 mm de drop, la Freedom Iso pourra être abordée par un public plus large que l’on ne pouvait le penser. L’amorti est présent et constant, le produit pourra être sollicité de nombreuses fois, ni le mesh ni la semelle ne souffrant d’usure particulière.
En terme d’utilisation, elle pourra faire le quotidien de nombreux coureurs, footings courts ou longs ainsi que séances de fractionnés. Pour la compétition, je la conseillerai sur 10 km et semi-marathon. Plus long avec les effets de la fatigue, elle ne pourra peut-être pas récupérer les foulées qui s’affaissent. Le comportement général devrait convenir entre 12 et 17 km/h en compétition, et quelques fractions plus rapides mais courtes sur sol régulier.
Test effectué par Mathieu BERTOS
>> Retrouvez la SAUCONY FREEDOM ISO sur i-Run.fr
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