« Depuis fin août, j’ai une tendinite du tenseur du fascia lata. J’avais augmenté sensiblement mon entrainement en vue de participer à la grande course des templiers.
Arnaud nous a contacté depuis le formulaire de la page Posez vos questions à nosexperts course à pied. Daniel lui a répondu.
J’ai fait plusieurs trails de 50 km cette année.
Aujourd’hui, j’ai été 2 fois chez un oséto (j’avais une bascule du bassin), j’ai fait 15 séances de kiné (onde choc et ultra son) et j’ai fait faire des semelles chez un podologue qui corrige ma supination.
Je n’ai pas couru depuis 4 semaines. Je ne ressens plus de vive douleur dans le genou mais j’ai encore une gene.
1- Pensez vous que je puisse recommencer doucement?
2- Comment dois je procéder pour recommencer la cap?
3- Est ce que la douleur doit avoir complètement disparu pour recommencer?
4- Pendant combien de temps dois je être prudent pour ne pas rechuter?
Mon kiné n’est pas sensibilisé au sport et ne sait pas répondre à ces questions. »
Daniel, ostéopathe, lui répond en précisant bien qu’il s’agit d’un cas particulier vraiment bien spécifique, donc difficile de trop généraliser. Lisez la suite.
Il s’agit d’une tendinite inaugurale installée il y a environ 5 semaines, améliorée
par les manœuvres ostéopathiques et la physiothérapie. Cette tendinite semble due à
une montée en puissance de l’entraînement associée à plusieurs compétitions de
nature très physique. Cette évidente surcharge fonctionnelle a manifestement révélé
une anomalie structurelle des pieds, certainement à prendre en compte, mais en la
relativisant par rapport à l’ensemble du contexte !!
Si la douleur n’existe plus au repos, rien ne semble plus s’opposer à la reprise
sportive. Cette reprise doit bien sur se faire en observant scrupuleusement les
réactions, essentiellement sans réenclencher une douleur persistante qui serait le
signe d’une réapparition de l’inflammation (tolérer au plus une sensibilité lors de
l’effort, mais qui ne doit pas se prolonger au-delà de la phase de récupération).
Sur le plan strictement technique, il convient raisonnablement de reprendre
l’entraînement en respectant une progression à nouveau croissante : travail en CAP
sur le plat, puis dénivelés, puis terrain accidenté, puis gestuelle sollicitante
(accélérations en côtes, puis en descentes, etc…). Comme toujours, il convient de
ne passer à la phase suivante que lorsque la précédente a pu être effectuée sans
réaction notable. Seule cette progression rigoureuse, si contraignante soit-elle
(physiquement comme mentalement !) peut assurer un retour à la compétition dans les
conditions optimales.
Reste l’épineux problème des semelles et de leur port pendant l’activité sportive…
Cette question fait l’objet de beaucoup de discussions et d’argumentations en
médecine du sport.
D’une part, encore une fois, la supination du pied n’est qu’un élément dans la
survenue de la lésion. D’autre part, cette compensation est tout à fait compatible
avec les activités de nature essentiellement statique (station debout, piétinement
au travail, déambulation, …).
D’autre part, son intérêt est discuté lors de l’activité physique en charge et
surtout prolongée : l’observation de survenues de phénomènes nouveaux attribués à
cette compensation est à l’origine des discussions en question : entorses, douleurs
articulaires à d’autres niveaux (bassin, colonne vertébrale, etc…). Les partisans
de cette opposition de principe évoquent une superpositions de compensations qui
ressemble fort à un cercle vicieux de pathologies provoquées…
Je serais assez de cet avis, mais, en l’absence d’une validation indiscutable, je
conseillerais l’essai avec/sans semelles et de se faire sa propre idée en fonction
des signes « envoyés » par le squelette (toujours l’écoute des sensations…). Ne pas
hésiter à nous tenir informé des résultats, et, le cas échéant, de nous poser à
nouveau des questions relatives à la progression et le retour à la compétition !