Sur une SPARTAN RACE, rien n’est fait tant que la ligne n’est pas franchie. Pourquoi fais tu cela ? Je ne suis pas venu pour souffrir, Ok ? Rappelle moi de ne pas te suivre dans tes défis de fou ! Et dire que certains sirotent un coca dans leur canapé …
Non je ne suis pas schizophrène ou légèrement peut être… ;))
Une discipline exigeante
Autant de phrases parmi tant d’autres qui peuvent nous traverser l’esprit lors d’une compétition et encore plus lors d’une Spartan race. Une Spartan, il faut combiner, les qualités physiologiques, l’habileté, l’équilibre, la force, un poil d’opportunisme et une abnégation sans faille pour déjouer le parcours proposé. Et bien quand l’un d’eux vous manque, on a tendance à se parler et à se poser certaines questions.
Pour ceux qui sont devant et dont les qualités leur permettent de s’envoler sur le parcours, tel Olivier Guenegan et les autres copains : chaque obstacle est un pur moment de kiff, de plaisir. Quand ce n’est pas ton jour, sur une spartan, et bien c’est le début d’un long chemin de croix … mais voyons cela de plus près.
Spartan-Race de Paris : un évènement qui attire les meilleurs
En ce beau samedi 3 juin 2017, sur la base de Loisirs de Jablines, le petit monde OCR et plus particulièrement Spartan race, s’est donné rendez vous pour se compter l’une des plus sympathiques épreuves du circuit français. L’une des plus sympathiques, car cela fait maintenant 4 ans que Jablines accueille la Spartan race PARIS.
2 formats sont proposés sur la seule journée de samedi : une « Super », longue de 16km, une « Sprint » de près de 7km.. Les distances sont anecdotiques. Le relief et le D+ est insignifiant mais la densité du plateau d’athlètes est bel et bien au rendez vous. Se présenter sur la ligne de départ de la Vague Elite, c’est vouloir se confronter aux meilleurs et se servir d’eux pour se surpasser.
Certes il en reste pas moins un classement à l’arrivée, car il y a toujours plus fort que soit. Mais les concurrents, adversaires, copains, camarades, soutien, vous les appelez comme vous voulez, ne sont là que pour une chose : te permettre de te dépasser.
C’est avec cette gniak, qu’un grande partie de ma team LA FADATEAM/ IRUN (….), moi y compris, nous nous sommes alignés. Pas de blabla, pas de chichi, on est venu pour s’amuser, profiter et surtout se tester face à nous même..
« Cette satanée slack je ne vais en faire qu’une bouchée »
« Les parties aquatiques sont sympas, ça va nous rafraichir »
« tu as vu l’olympus et le javelot dans la dernière ligne droite »
« tu sais quels vont être les différents portées »
« tiens, tu es là, je te lâche pas d’une basket »
« tu as vu le départ, c’est un départ de cross country »
« Aroo, aroo, aroo.. »
Autant de phrases et bien d’autres que l’on peut entendre chuchoter dans le sas de départ..
L’ambiance monte, la musique avec, le speaker fait monter la pression.
Les fauves sont lâchés sous les flambeaux et la fumée Bleu blanc Rouge. Ça part vite, très vite sur ce circuit de Cross, l’enchainement de 2 buttes trous d’eau étire le peloton. L’enchainement des obstacles sur le début de parcours annoncent les forces en présence.
On reconnaît parfaitement Captain Labrosse (Can Barjo), Le savoyard Braun (Spartan Lions), Le Golgote Guenegan (Tr1be), le rastacool Labranche (Spartan Nomad), le triathlète Dorez (La fadateam), l’italien Bianchi (Tr1be), TonTon Voisin (Tr1be), le raideur Boisset (La fadateam) ….dans le coup, on lâche rien, on reste au contact des meilleurs.
La course sera longue et rude. Les premiers écarts se creusent et la masse d’athlète n’est plus qu’un serpentin qui se faufile sur ce parcours exigüe entre les arbres avant de se jeter dans l’eau pour les premières palissades, et d’arriver à ce fameux ramping de 150m. Habituellement placé en fin de course, ce dernier vient d’entrée nous mettre à terre et creuse des écarts encore plus important permettant également à certains, comme moi, de recoller au plus proche du top 5.
Faire face à l’échec, se remobiliser
Je suis avec mon ami Pierre Dorez, on sort ensemble… stop … peut-on arrêter la course à cet instant et prendre une photo… on restera là dessus .Hein ! ;)) Et bien non, même pas.
Arrivé sur le Z wall, un mur en forme de Z sur lequel on se déplace latéralement au moyen de prise carré en bois ( pied et main)… sanction … échec…..Je ne le validerais pas et m’en vais faire mes 30 burpees… précipitation, glissade, déconcentration, fatigue.. peu importe c’est un échec. Je suis le premier à le louper et vois mes copains d’échappée s’envoler de plus bel.
30 burpees plus tard , on rattaque avec un mental à toute épreuves. J’ai les moyens comme les autres courses, de me refaire. C’est l’essence de la Spartan. 1 échec sur une Spartan est monnaie courante. Je n’ai plus le droit à l’erreur. On peut assez bien comparer avec le biathlon. Courir propre pour tirer vite et bien. Vous pouvez être le meilleur sur les skis, si vos shots sont pourris, vous aurez le classement en conséquence.
2ème kilomètre, le coup de grâce.
La slack line, la fameuse slackline….jamais ratée même si elle pose d’énormes problèmes à l’ensemble du peloton. Dans la zone burpees, y’a du monde qui est en échec. Souffle, relâche toi, monte sur la slack, reprend ton équilibre, allez vas y fonce..
1 pas, 2 pas, 3 pas, prêt à sauter au delà de la ligne … le 4ème pas se défausse et c’est un beau roulé boulé Note artistique de la chute 9/10. Et voila que je repars pour un set de 30 burpees.. 60 au total en moins de 2 km de course …un record, mon record…je dois être dans un grand jour encore.. je pense que je suis parti pour faire de la m….
Le reste de la course ne sera que pure formalité
repartie de la slack à la 50ème place après ces 2 sets de burpees, la chasse est lancée mais je sais d’ores et déjà que devant il ne laisseront rien passer. Remonté en 25 positions 7 km plus loin, puis top 20..je me retrouve avec des copains comme Jimmy Tiss et ses acolytes de la Team BARJO.
Nous avions déjà partagé ensemble de nombreuses courses, nous revoilà à nouveau ensemble. Bien décidés à s’accrocher, l’émulation se fédère et nous remontons les places petit à petit. Mais jamais 2 sans 3, c’est bien cela !!! je m’en serais bien passé de ce dicton. A moins d’1 kilomètre de l’arrivée, le lancé de javelot est un juge de paix pour beaucoup d’entre nous. Il a sacrifié des athlètes sur le bucher alors qu’ils tenaient le podium. Il fait pousser des hurlements de joie à la réussite, tout comme des gros mots à l’échec ..
Sans compter l ’amertume qui nous gagne en zone burpees en entendant chaque concurrent s’écrier de joie au plantage de ce dernier. Et bien d’un point de vue stat, pour ma part, c’est 1 sur 2 .. ce jour là ce fut ECHEC ! et donc 30 burpees de plus….j’adoooooooore… et prends conscience que tous les efforts consentis à l’entrainement, ou même en milieu de course se voit remis à zéro .
Car là, les burppes sont étouffants, fatigants, contraignants, et je suis bien loin de les réaliser en 1’-1’15 comme en début de parcours…c’est plus du 2’30 les mains sur les cuisses, le souffle coupé, les cuisses dures… Vous comprenez pourquoi dans ces moments là, la schizophrénie nous guette et les questions fusent..lol
Toujours dans le match pour faire le top 30
Cependant comme beaucoup le ratent, je ne perds pas tant de place que cela et suis toujours dans le match pour faire le top 30. Un moindre mal … et de loin mon bon résultat en spartan race européenne.
Mais tout cela, c’était sans compter que quand ce n’est pas ton jour, ça ne l’est pas jusqu’au bout…-) Statistiquement je pense qu’il devait –y avoir un alignement de mes étoiles maudites entre mercure, la Lune, Vénus et Jupiter..
Le Rig d’arrivée, une formalité, oui mais pas là. Enchainement de barre longitudinale, horizontale, de poignet style anneau et de 2 cordes avant de taper une cloche et d’exulter sa joie. Et bien non, pour les autres, pas pour moi. A 1cm de la cloche, mon épaule se dévisse sous la pression du balancier et je me retrouve incapable de bien taper cette cloche d’arrivée.. ECHEC… 30 burpees… Un refrain aujourd’hui !
Et là, imaginez vous à 50 mètres de l’arrivée. Les premiers qui sirotent leur collation pour ne pas dire que ces derniers sont déjà peut être changés lol..
Et 1, et 2, et 3, les burpees à voix haute.
Poitrine au sol, petit saut vertical, cela n’en fera que 120 aujourd’hui ; pas loin de 8 à 10’ de perdues ….et de voir tous tes potes qui te passent devant. De voir tes coachés tel que Nicolas Caron qui réussit la course parfaite et vient te coiffer sur le poteau réalisant sa meilleur course.
Un spartan Race est une aventure, que l’on vit seul. C’est une course dans la course. Une course où les intéractions avec les concurrents nous permettent de nous tirer vers le haut mais dont le plus grand obstacle est TOI même .
Nelson Mandela me rassura ce jour là au travers de sa phrase : « je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends ». Pour le coup, je n’ai pas perdu le coup de main des burpees. J’ai appris que j’étais capable de courir fort malgré 120 burpees, j’ai appris que je ne gagnerais pas comme cela. J’ai appris que c’est pour cela que je fais de la Spartan Race et que je m’entraine. Car je ne veux pas d’un sport aseptisé où l’on connaît déjà le classement avant même le début de course.
Une journée ensoleillée qui nous aura permis d’enchainer 2 courses
La seconde course, en mode accompagnateur, avec Baptiste Ferrand (La Fadateam) aura été un réel moment de partage et d’apprentissage. Il est bien plus facile de passer les obstacles avec 10 puls de moins… à prendre en compte. !
Je remercie à nouveau i-Run et Reebok de la confiance qu’ils m’accordent.. Pour le coup, on a eu le temps de les voir, de les lire les différents logos sur ma tenue…Vu le temps passé en zone burpees.. ;))
Cette étape parisienne donne confiance tout de même car il est important de toujours sortir le positif de chaque situation. Confiance dans la qualité de l’entrainement, la capacité de relance après les obstacles. Mais maintenant place à la dernière semaine de récupération avant la première grande échéance de l’année : L’ULTRABEAST de la Spartan Race de MORZINE le samedi 1 juillet.
On ne parle plus de 13 ou 15 km mais bien d’un effort de près de 8h pour 46km 3500m D+ qui a lieu ce week end .. un format inédit et unique en France… Ce qui me fait triper depuis 3 ans, depuis que j’ai commencé cette discipline. Rendez vous à tous très prochainement.
Si vous voulez venir vous tester sur une spartan race ou avez des questions, ou recherchez des conseils pour des entraînements spécifiques, voici mon mail : jeremy.lhote@yahoo.fr
Par Jérémy L’HOTE
Infos et résultats de la SPARTAN RACE PARIS
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