Ne parlez pas d’esprit trail ! Une expression à bannir, que l’on glisse trop souvent à la volée, et qui ne veut pas dire grand chose au final. Nous sommes convaincus qu’il s’agit plutôt de l’état d’esprit que chacun véhicule avec un bon comportement, quel que soit le type de course.
Loin de penser édicter un code de bonne conduite des sentiers, nous rencontrons tous, même dans le contexte semble-t-il plus détendu et plus nature du trail, des comportements un peu « sauvages ».
Dans une discipline de durée et de gestion comme le trail, il est dommage de voir des coureurs se sur-estimer en prenant des départs rapides, qui provoqueront des bouchons dans les premières grosses pentes car ils baissent de rythme très vite voir marchent devant vous. Bien sûr, ça peut arriver à des débutants de ne pas savoir quel rythme prendre. Pour le reste, le trail doit avoir sa part de raisonnable, dans une discipline qui tire parfois vers le déraisonnable…
Dans les montées, aussi bien que dans les descentes (plus dangereuses), rien n’empêche de communiquer quand il s’agit de se doubler. Si le coureur de devant connaît une baisse de rythme, ou bien se déplace nettement moins vite que celui de derrière, rien n’empêche de proposer sagement à l’autre de passer. Un petit écart (dès que cela est possible, sans prendre des risques en partant dans le décor !) et un signal pour proposer de dépasser, et tout le monde en sera content.
De même, celui de derrière peut demander gentiment s’il peut passer, et remercier l’autre quand ce sera fait. Il est dommage de bloquer quelqu’un qui semble aller plus vite, même pour jouer une place. D’autant qu’on peut soit même se mettre à la faute ou bien se mettre en sur-régime !
Si une chute intervient, il semble bon de devoir au moins demander si le coureur ne s’est pas fait mal. Si on a le temps de s’arrêter sans se mettre en danger, on peut même l’aider à se relever. Certains règlements indiquent même de porter assistance.
Il arrive que des concurrents manquent un balisage. Si on est derrière, on peut très bien les rappeler. Si vous êtes concernés et que vous pouvez vous repérer, il est d’un bon esprit de se replacer derrière le concurrent derrière lequel vous étiez placés avant l’erreur. S’il se trouve que par la suite vous êtes mieux, rien n’empêche de discuter rapidement pour expliquer la chose et avertir que vous poursuivez votre effort. Les coureurs qui se trompent font parfois l’erreur, dans l’effort, mais il se peut aussi que le balisage soit défaillant. Dans tous les cas, on peut signaler les soucis à l’organisation en toute tranquillité dans le but d’améliorer la chose.
D’ailleurs, s’il se trouve qu’en coupant par erreur vous avez gagné des places notamment en fin de course, alors que vous étiez loin derrière, vous pouvez en toute honnêteté attendre ces concurrents doublés et finir derrière eux, ou bien le signaler à l’arrivée pour que l’organisation soit avertie et le coureur lésé replacé dans le classement.
Quand tout se passe bien, il y a aussi une course à jouer, comme dans les autres disciplines. Il n’y a pas d’accord tacite pour forcément terminer main dans la main. L’effort se poursuit jusqu’au bout ! L’arrivée ex-aequo se discute souvent entre les coureurs qui viennent de partager autre chose que quelques foulées adverses. Autrement dit, on joue sa place jusqu’au bout, sauf si cela vient naturellement dans l’échange ! Pour les hommes qui, par contre, se vident de leurs forces pour s’éviter de terminer derrière une concurrente… libre à eux de faire face à leur conscience !
Vous trouverez chacun des petites anecdotes pour relever de « mauvais » comportements. Tant que vous vous respectez et que pour tout agissement vous passez par le dialogue, rien de négatif ne devrait arriver.
Par Mathieu BERTOS