Le marathon de Londres réserve toujours une course de haut-vol, et ce fut encore le cas en ce 23 avril. Chez les femmes, un record du monde est tombé : non pas celui de Paula Radcliffe sur marathon (2h15’25 en 2003) mais celui du 30 km, dont la nouvelle marque a été portée à 1h36’05.
Chez les femmes, le second temps le plus rapide de l’histoire
Mary Keitany a donc été l’animatrice de cette course, aidée par ses lièvres pendant la première moitié, avant de la jouer solo dans la 2nde moitié. Pendant très longtemps, elle a été nettement devant les bases du record monstrueux de Radcliffe : son passage en 31’17 au 10 km la conduisait vers un chrono final aux alentours des 2h13 : impensable !
Elle passe la mi-course en 1h06’54 (estimation à 2h14 sur le temps final) alors que la britannique était passée en 1h08’02 lors de son record. A partir de là, elle s’est retrouvée seule. Pourtant dans le groupe de derrière, on trouvait des coureuses comme Tirunesh Dibaba, Vivian Cheruiyot ou Aselefech Mergia ancienne vainqueur.
Le rythme a baissé petit à petit mais elle établit le record du monde au 30è km, avec toujours 30s d’avance sur les temps de Paula. Le rêve disparaît, les allures sont sur des bases de 2h21 désormais, sauf qu’avec une telle avance, elle réalise 2h17’01, le second temps le plus rapide de l’histoire !
La coureuse de 34 ans, qui a détenu le record du monde du semi-marathon pendant quelques années (1h05’50), se classe dans les plus hautes sphères du marathon avec ce chrono. Elle qui a gagné New York trois ans de suite, c’est aussi une 3è victoire à Londres. Soulignons derrière elle l’exceptionnel chrono de Tirunesh Dibaba qui boucle seulement son 2è marathon en 2h17’56, record d’Ethiopie ! Elle sera peut-être sur le 10 000 m des championnats du monde cet été à Londres.
Un finish serré côté masculin
Daniel Wanjiru, 24 ans, n’est qu’un homonyme du regretté Samuel Wanjiru, qui avait couru 2h05’10 à Londres en 2009. Ce jeune coureur n’avait couru « que » 1h02 au semi-marathon en début d’année, mais s’était révélé très confiant quant à sa réussite sur marathon.
Kenenisa Bekele était lui très motivé pour Londres. Trop peut-être : le départ fut beaucoup trop rapide pour espérer poursuivre ainsi jusqu’au bout : 14’11 au 1er 5 km ! Des bases de moins de 2h au marathon… En 1h01’43 au semi-marathon, on était déjà repassé au dessus des allures des 2h02’57 de Kimetto. Bekele lâchait même du terrain sur le groupe de tête.
Au 30è, il a environ 100m de retard. 5 km plus loin, il repassait le groupe et se lançait dans une chasse folle derrière Daniel Wanjiru qui s’était échappé. Le finish fut dingue : Bekele avait recollé à 5s de Wanjiru, mais ce dernier a serré les dents pour au final conserver 7s d’avance : 2h05’48 contre 2h05’57. Quels débuts pour ce jeune kenyan !
Bekele, lui, devra construire des courses plus régulières s’il veut aller chercher le record du monde. Mais, fait étonnant, il s’est exprimé sur le modèle de chaussures qu’il portait (Nike Vaporfly Elite, conçues pour le marathon sous les 2h) et qui l’avait gêné, se faisant des ampoules et modifiant sa foulée pour éviter de se blesser. Nike a communiqué : » Bekele a couru un Zoom Vaporfly 4% (qui est un autre modèle, ndlr). Nous travaillons de près avec lui pour savoir ce qu’il s’est passé « .
Tous les résultats sont à retrouver ici >> RÉSULTATS MARATHON DE LONDRES
Par Mathieu BERTOS / Photos : Getty Images
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