C’est un fait : beaucoup de monde teste le trail ou s’y met complètement ! Et ce, de plus en plus jeune. Le fait de pouvoir s’épanouir en nature et le côté ludique du trail (descente, technicité) attire beaucoup.
De plus, à l’heure des réseaux sociaux, les athlètes trail sont très actifs et renvoient une image qui intéresse et attire les jeunes, qui, à leur tour, peuvent partager et émerveiller leur entourage.
Heureusement, il existe encore des distances raisonnables tels que des 8, 10, 15 km trail avec des dénivelés raisonnables pour aborder doucement la discipline, sans user prématurément l’organisme. Cependant, encore trop de jeunes coureurs, physiquement pas encore assez matures, se lancent dans des épreuves de plusieurs heures.
Les jeunes (cadets à espoirs) arrivent avec plein de fraîcheur, bousculant un peu l’ordre établi dans les pelotons, ce qui est une bonne chose ! Cependant, ils arrivent aussi avec plein d’envie et bien sûr on veut rejoindre vite ce groupe de coureur qui se fixe des objectifs et se présente sur les courses relevées et difficiles.
C’est là qu’il ne faut pas aller trop vite.
Aligner les sorties en montagne à l’envie, cumuler du dénivelé, prive le jeune coureur de grandes qualités qui se travaillent sur le plat. Surtout que c’est adolescent, et même plutôt jeune adolescent, que l’on développe la vitesse, la consommation d’oxygène, les aptitudes de coordination et que l’on apprend à connaître les allures, les bonnes postures, à affronter la douleur, à pousser l’effort loin et ainsi forger le mental.
Toutes ces qualités vont constituer le coureur qu’ils seront au moment d’affronter des épreuves difficiles et usantes. Elles feront d’eux, si c’est leur souhait, d’être un traileur de qualité qui sait courir et aussi courir vite sur les trails. Dire à un jeune de prendre un peu de temps, c’est compliqué n’est-ce pas ? Pourtant il faut essayer de faire entendre ce message, car le bénéfice et le plaisir pris sera décuplé en affrontant mieux armé les défis qu’ils se lancent.
D’ailleurs, les traileurs qu’ils admirent, travaillent aussi le fractionné, la piste, même si le plaisir immédiat n’est pas le même, l’utilité pour leur pratique est immense. Beaucoup des champions de la discipline sont d’ex-coureur piste ou route, y reviennent régulièrement et font du cross l’hiver. Il faut le leur faire savoir. Il faut peut-être aussi que les champions communiquent là dessus plus souvent, sur leurs entraînements.
Alors ne zappez pas la piste, faites du cross, tentez les courses à relais et les 10 km, que des bénéfices pour se faire plaisir et affronter les trails !
Par Mathieu BERTOS