Titre au combien précis, la problématique de cette course qui nous fait envie depuis plusieurs années répond complètement à cette courte phrase.
Nous n’aurons en effet pas d’autres occasions dans l’année de jouer le TTN (calendrier déjà rempli) et c’est notre dernière occasion de nous classer correctement sur ce challenge qui nous tient à coeur.
Oui mais voilà, 3 semaines après Paris, difficile d’envisager d’arriver en forme, ce qui explique que depuis plusieurs années nous faisons l »impasse sur cette épreuve qui nous fait pourtant un peu saliver en raison d’un parcours a priori rapide et nerveux. Cette année donc, nous décidons de tenter ce pari un peu fou en ayant pris soin de récupérer suffisamment après cet Éco-Trail de Paris, sans avoir complètement couper les « gaz » afin de ne pas être totalement à la rue.
Bref, c’est dans une forme moyenne faite d’entretien depuis l’Eco-Trail que nous arrivons. Pas forcément prêts à se « dépouiller » mais en ayant au moins rechargé les batteries pour soutenir sans trop de difficulté ces 44 kilomètres et 1200 + qui nous attendent.
Au départ chez les gars, Yannick Dupouy que je crains beaucoup puisqu’il était une référence française sur la distance marathon (record en 2h16). Il a aujourd’hui décidé de « basculer » sur trail en raison de blessures récurrentes. Avec sa vitesse de base et sur ce parcours vallonné mais pas montagneux, il peut vraiment faire mal.
D’ailleurs, dès les premiers hectomètres de la course, il prend les devants avec un petit groupe d’autres coureurs. Je trouve le départ rapide et les jambes, potables sur le plat, restent assez bloquées en montée. Je sens là les traces des 80 km d’il y a 3 semaines… Je décide de ne pas paniquer et laisse partir un groupe de 5/ 6 coureurs en gérant mon allure. Je sais que la course va être longue et que la chaleur peut jouer des tours. Je sais aussi que je ne peux pas jouer aujourd’hui à prendre des risques et que la marge de manoeuvre pour sortir une belle course est réduite.
Je temporise donc dans un groupe de 3/ 4 coureurs qui se relaie bien jusqu’au 16 ème kilomètre aux alentours de la 6 ème position donc. Le parcours, très ludique est fait de relances, de petites montées et se confirme comme sur le profil : très nerveux ! Il n’y a pas de temps mort possible. Les montées succèdent aux courtes descentes qui succèdent aux moments de relance sur le plat.
Malgré le fait d’avoir laissé partir, les écarts ne sont pas énormes, nous pointons à 2/3 minutes du groupe de tête et Julien (merci à toi) qui nous fait l’assistance au kilomètre 16 me donne les écarts en plus des bidons. Je ne m’affole pas et garde le rythme après ce ravitaillement. Je me dis que si je « mets en route » à partir du second point où je le verrai (km 28), ce sera bien suffisant pour un gars fatigué ! Je fais un peu mon « fainéant » dans la tête…
Je temporise donc en prenant des relais dans mon groupe comme il se doit mais m’aperçois qu’au fil des montées et descentes qui se succèdent, le rythme faiblit. Je décide donc d’embrayer un peu plus tôt que prévu pour réduire l’écart. Nous sommes encore 4 et à 3 minutes de la 5ème place. Il est temps de se réveiller ! Dans la longue bosse qui mène à l’observatoire, j’accélère donc un peu et lâche mes compagnons d’échappée. Je reprends le 5ème en haut et décide de poursuivre mon effort. Je garde un bon rythme mais veille à ne pas trop en mettre pour ne pas coincer.
Je suis d’ailleurs obligé de remplir mon bidon dans un petit cours d’eau qui ruisselle car la chaleur fait son effet et les crampes pointent le bout de leur nez… Ca ne me fait pas gagner du temps, mais je préfère jouer la sécurité… Au ravitaillement du km 28, Julien m’annonce à 3 minutes du 4ème. Je n’ai pas repris beaucoup de temps avec ces arrêts et ces gestions de crampes. Je peux bien me ravitailler et pars cette fois plus fort comme convenu à ce point de la course. Les jambes répondent bien mais pas de manière merveilleuse. Je sens que j’ai l’énergie mais pas la foulée très déliée des grands jours.
Finalement, je reprends Yannick Dupouy, qui a grandement calé, à 8 kilomètres de l’arrivée et me voilà 4 ème. On m’annonce toujours à 2′ et l’écart semble difficile à réduire. Je garde tout de même un bon rythme, on ne sait jamais. Mais l’écart ne semble pas bouger à en écouter les promeneurs qui vagabondent. Je ne suis donc pas sur un rythme « à bloc », faute de renseignements encourageants. Mais à 2 kilomètres de l’arrivée, j’aperçois finalement le 3ème qui semble à la peine. Je décide d’accélérer progressivement pour lui revenir dessus même si l’écart est encore conséquent.
J’ai du mal à apercevoir ce dernier car le parcours tourne et retourne sur ces derniers hectomètres mais je garde un bon rythme pour tenter ma chance. À 500 mètres de l’arrivée, j’ai énormément bouché de distance et crois vraiment à la 3ème place. J’accélère cette fois-ci à fond mais, renseigné et encouragé par sa famille, le 3ème donne finalement un dernier coup de rein qui le verra garder le dessus. Je finis donc 4ème, un peu déçu du scénario de la fin de course malgré que je savais à l’avance que celui ci allait m’échapper.
Je ne sais pas si je dois être content de cette place pour le classement final du TTN. De toute façon, je dois m’en contenter… Sissi terminera à une belle 2ème place après avoir eu elle aussi des sensations mitigées et une fin de course difficile. Bref, une opération « chasse aux points » qui se termine assez bien au final à la vue des forces du jour et des conditions dans lesquelles nous sommes venus en Corrèze.
Ce fut l’occasion de découvrir aussi cette belle épreuve et cette belle région, ce qui est finalement aussi un point très positif. Maintenant, place au reste de la saison pour des objectifs qui vont arriver très vite et réclamer beaucoup de force : Eco-trail de Stockholm en juin notamment.
Par Emmanuel Gault
Les résultats de Tulle Brive Nature 2017 : TBN 2017 – Trail 44 km – Classement general
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