La question peut paraître bizarre. Vous vous dîtes : « il y a des produits qui sont conçus volontairement pour les chemins, la montagne, la boue, pourquoi prendre autre chose ?
Bon, déjà, dans la panoplie d’un coureur, l’idéal étant d’avoir un produit de chaque pour s’adapter au mieux au style de terrain, puis par soucis de prolonger au mieux la vie du produit. Une chaussure de trail sur le bitume userait ses crampons très vite (en plus d’un possible inconfort), et un modèle route risquerait de s’abîmer avec les cailloux.
Oui, mais…
C’est vrai que l’on faisait du trail ou de la course en montagne auparavant avec la même paire de chaussure. L’équipement tout entier était d’ailleurs simpliste : short, t-shirt en coton, bob sur la tête, une bouteille à la main et en avant. Depuis le temps, les chaussures de trail ont tout de même apporter solidité, stabilité et accroche… Mais dans quelle mesure est-ce utile sur les chemins et sentiers ?
Si vous avez fait de la course en montagne (ascension ou montée + descente), vous remarquerez que certains coureurs, notamment les premiers, courent avec un modèle de compétition sur route ! Notamment pour la légèreté, ok, mais la semelle, même sans crampons, offre une adhérence (grip au sol, pas l’accroche) intéressante et la finesse de la semelle permet un ressenti du sol et des cailloux qui permet de réagir vite dès que ça se dégrade. Il est vrai que les modèles trop épais, ou dont l’épaisseur et la matière privent le coureur de ressenti (et de sensations) peuvent pénaliser un secteur pourtant important.
Sur certains trails, on va vu notamment Sébastien Spehler gagner en Boston Boost, ou Emmanuel Gault en DS Trainer. Nicolas Bouvier-Gaz, en parlant du modèle de compétition 1500 V2 de New Balance, disait « c’est un modèle qui a suffisamment d’amorti et donc la semelle est parsemée de picots pour que ça passe très bien sur certains trails tous chemins« .
Quelques fois, ils font le choix de se priver un peu d’accroche sur les passages glissants, bénéficiant sur tout le reste du parcours de dynamisme et de précision. On se rend compte que ce dernier critère est primordial et rend le pied très efficace dans les parties techniques.
Bien sûr, les marques font désormais des produits de trail qui sont quasiment des modèles routes renforcés (à cause des contraintes du terrain) et dont certains possèdent une semelle avec de l’accroche. Pour le reste, ils sont quelques fois assez proches, et les sensations et le dynamisme rattrapent les modèles route.
Pour la plupart des coureurs, qui n’ont pas le niveau et les qualités physiques des champions, tout dépend de votre expérience. Mais attention aux modèles entraînement route qui sont souvent amortissants et pas conçus pour être malmenés sur chemins, où la semelle ne garantit pas une bonne stabilité et où son épaisseur peut priver le pied des informations venant du sol. Concrètement, attention aux torsions et aux entorses !
Le mieux étant d’expliquer au vendeur vos besoins, votre expérience en course et avec les modèles antérieurs. Toute information peut être utile pour le choix. ne faites pas de folie, et n’oubliez pas le renforcement musculaire de le travail de proprioception !
Par Mathieu BERTOS
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