Après avoir eu l’occasion de tester les adidas TR Boost pour I-Run et U-Run l’an passé (test adidas TR BOOST), cette année, c’est une des paires de la gamme Terrex que j’ai pu essayer.
Cette gamme est apparue il y a quelques années et elle est spécialement conçue pour les sports outdoor comme le trail, le VTT ou le parapente. Au niveau du trail, si je ne dis pas de bêtises, les premiers modèles estampillées Terrex sont apparus l’an passé. Cette année, une petite douzaine de modèles sont au catalogue et, parmi ceux là, l’Agravic Speed.
Les premières impressions visuelles et les caractéristiques techniques
L’an passé U-Run avait déjà pu tester l’Agravic (test adidas Agravic). Cette version Speed a subi une petite cure d’amaigrissement. Mais, avant d’en venir aux chiffres, passons au déballage.
Le message écrit sur la boîte pose clairement le décor : « Live Without Limits », vis sans limites… Rien que ça ! adidas m’a envoyé le modèle couleur « Energy » : elles sont flashy ! Orange fluo précisément. Un chiffre attire mon attention, un « 255 » écrit sur la languette de la chaussure (voir photo ci dessous).
Je comprendrai plus tard qu’il s’agit du poids, on est loin des 315g de l’Agravic ! Ensuite, outre ce chiffre, ce que je vois de suite c’est le chausson du haut de la chaussure. Pas de languette séparée du reste : une sorte de chaussette . Je passe du coup la main dans cette chaussure et, c’est bien ça : très peu de coutures à l’intérieur du chaussant. Cette espèce de chaussette vient jusqu’à la racine des orteils : une mitaine pour pieds en fait !
La chaussure est construite autour de ça et cela risque d’être confortable. Un petit coussin est situé au niveau du tendon d’Achille, je pense à la fois pour le confort mais aussi pour bien caler le pied à l’arrière de la chaussure.
Concernant l’extérieur de cet Agravic Speed, il est constitué d’éléments en mesh hyper aéré et en toile ripstop dégageant une impression de solidité mais aussi de légèreté ! La semelle intermédiaire est en EVA et non plus en Boost comme sur l’Agravic. Le dynamisme risque d’en être pénalisé mais, dans le temps, la chaussure risque de mieux vieillir (je trouve le composant Boost plus fragile que l’EVA mais me trompe peut-être) . Deux encoches de part et d’autre de la semelle viennent encore donner de la souplesse et alléger la chaussure.
La semelle extérieure est inspirée des pneus de VTT Continental et a l’air assez dure : ça devrait bien résister aux rochers abrasifs sur lesquels je cours et plutôt bien tenir sur le mouillé… Les crampons sont multidirectionnels, pas trop épais, juste ce qu’il faut et ils sont bien espacés pour faciliter le débourrage.
Cette semelle Continental remonte sur l’avant de la chaussure et est suivie d’un pare pierre léger mais robuste pour protéger l’avant pied qui est vraiment super bien enveloppé. Un peu plus en arrière, on dirait que le pare pierre est moitié moins épais, sûrement encore par souci de poids. Le laçage descend relativement bas, jusqu’au début des orteils, là où se finit la « chaussette ».
Les œillets sont de la même matière que le pare pierre et il s’en dégage encore une fois une impression de solidité, de part leur aspect et dans la manière dont ils sont cousus à la chaussure. L’œillet le plus bas est coupé au milieu pour permettre plus de flexibilité au passage du lacet
On retrouve les fameuses trois bandes de part et d’autre de la chaussure sur la partie en ripstop qui constitue finalement le châssis « rigide » . A l’arrière, une pièce toute douce vient protéger le talon et, entre elle et le pied, une sorte de coque vient renforcer l’arrière pied pour bien le stabiliser . Le logo Terrex est présent, lui, sur le côté extérieur de ce modèle, surplombé d’une languette en tissu qui vient, tout comme la languette sur laquelle est inscrite le poids de la chaussure, nous aider à glisser notre peton dans ce chausson qui me semble tout aussi confortable que solide !
Enfin, car j’ai gardé le meilleur pour la fin, par souci de légèreté, la « chaussette » contient une sorte de mousse hyper moelleuse au toucher qui est perforée ! Hallucinant ! Du très beau travail…
Ca y est, maintenant que j’ai examiné cette Agravic Speed sous toutes ses coutures, je vais enfin pouvoir l’enfiler !!!
Les impressions après tests aux pieds
À l’enfilage
Les deux languettes sont vraiment utiles pour enfiler cette chaussure. Elle est tellement souple qu’on dirait presque une chaussette ! L’avant pied est assez large et la chaussure assez longue . J’aurai bien aimé tester le 40 2/3, pour voir (selon les marques, j’oscille entre 40,5 et 41,5 et, là, il s’agit d’un 41 1/3). Sans même lacer l’Agravic Speed, je m’y sens assez bien maintenu et le châssis en ripstop apporte une certaine stabilité en latéral, à voir à l’usage.
Le laçage est précis et facile, le lacet est, par contre, assez long et un peu fin, ça va être la galère à défaire une fois plein de boue. Pas de poche à lacets en vue… Quoique… Il y a moyen de venir caler le surplus de lacet dans un petit espace sur le côté de la chaussure mais je ne pense pas qu’adidas l’ait prévu pour ça !
Sinon, le laçage remontant assez haut, je me sens bien calé à l’arrière de la chaussure. Arrière qui remonte assez pour couvrir mon tendon d’Achille. Les malléoles sont bien dégagées, cette Agravic Speed laisse toute sa mobilité à la cheville, il faudra que je fasse attention. La « chaussette » remonte assez haut sur le coup de pied mais comme elle est très souple, pas de souci.
Pas de zone inconfortable sur le dessus ou les côtés du pied. Mon petit orteil vient bien un poil frotter contre le côté de la chaussure mais j’ai les pieds un peu de travers. Une fois debout, droit dans mes pompes, je me sens relativement stable au niveau de la semelle et ne demande qu’à partir courir ! Et, au vu du confort de cette chaussure, je me tâte presque à partir sans chaussettes…
Test sur route
Cette chaussure n’est pas faite pour ça et je pense qu’elle risque de vous en vouloir si vous l’y amener trop souvent. En effet, les crampons risquent de s’user prématurément mais, elle est tellement dynamique que vous pourriez tout de même y prendre du plaisir malgré l’amorti un peu dur.
Test sur monotrace souples et plus ou moins gras
Je crois que c’est là que je me suis le plus régalé ! La tenue de pied excellente de l’Agravic Speed et son dynamisme font qu’elle ne rechignera jamais à une bonne séance de fartlek . Les crampons Continental inspirés du pneu VTT « Race King » sont vraiment les Rois de la Course (pardon, c’était trop facile…) et ne prennent pas en traîtres en restant accrochés à des racines ou autres rochers comme ceux de mes TR Boost qui étaient un peu trop épais et sortaient sur les côtés de la chaussure .
Test en compétition SwimRun
Malheureusement je n’ai pas pu effectuer de test en condition vraiment boueuse pour voir comment ils débourraient, mais j’ai par contre pu tester leur accroche sur rocher mouillé en… SwimRun ! Le SwimRun, nouvelle discipline un peu folle, consiste à enchaîner des sections de natation en baskets et de course à pieds en… combi ! Dès que j’ai reçu l’Agravic Speed, j’ai su qu’elles allaient m’accompagner sur le premier SwimRun de ma saison, à Saint Raphaël !
En effet, elles sont légères, semblent solides et leurs crampons ont l’air difficile à prendre en défaut… Enfin, le mesh perforé de la « chaussette » et celui, hyper respirant, de l’avant-pied, promettent une excellente évacuation d’eau sur les transitions. Je n’ai pas été déçu ! Sur le sentier du littoral de l’Esterel, pourtant technique et piégeux à souhait, je n’ai jamais glissé sur les rochers mouillés.
Que ce soit sur les gros blocs, les galets ou le sable, la chaussure a toujours répondu présente. Et, sur les rares sections plus roulantes de route ou chemin, aucun problème de relance. Seul bémol, l’espace où je range mes lacets et l’espace existant entre la « chaussette » et le châssis se remplit un peu de gravillons ou de sable… Mais bon, ce n’est pas tout le monde qui ira mettre à mal cette chaussure dans ces conditions là !!!
Je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion d’amener ce jouet en altitude mais je pense avoir là un bon outil pour les courses type Vertical Race ou Courses de Montagne : légère, robuste, excellent grip et tenue de pied.
Pour résumer
J’ai donc trouvé, dans l’Agravic Speed, une chaussure légère, solide et pleine de dynamisme ! La semelle en EVA répond bien aux sollicitations, les crampons sont robustes et parfaitement proportionnés. Le chaussant est vraiment confortable et la tige, relativement basse, ne m’a jamais porté préjudice.
Quant au drop de 8mm, il fait de cette chaussure un jouet relativement accessible, que ce soit pour les courtes ou moyennes distances . Je n’irai peut-être tout de même pas jusqu’à m’aventurer au delà de 50 kilomètres avec ce modèle mais cela reste un avis personnel.
La foulée de cette chaussure est universelle et elle s’adresse plutôt à un coureur léger, en dessous des 80kg en tout cas. Cependant j’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un modèle accessible et confortable : j’avais lu qu’ « on dirait l’Adios du trail », ce n’est pas le cas en terme d’inconfort, plutôt en terme de légèreté et dynamisme !
Au final, vous l’aurez compris, si vous cherchez une chaussure à la fois confortable mais dynamique et légère mais solide, n’hésitez pas !
>> Retrouvez la chaussure de trail adidas Agravic Speed sur i-Run.fr !