C’était en toute connaissance de cause que j’avais inscrit cette course dans mon calendrier, mais à quelques jours de l’échéance je me demandais bien ce que j’allais faire dans cette galère plate et grise …
et en fait, je me suis globalement régalée sur cette course parisienne !
La meute de 2400 coureurs est lancée
Ce samedi commence par un petit voyage en RER et en bus qui nous transporte sur une grande plaine de loisirs type champ de patates ! Y’a de la place pour tout le monde ! Il fait gris et humide, je suis un peu engourdie par le froid et le départ tarde à venir. Mais, ça y est, la meute de 2400 coureurs est lancée. Vue la place, on ne sent pas la pression…ça me va bien !
Pendant 15 km, pas une micro bosse en vue ! Je me suis calée à un peu moins de 12 à l’heure, tout va bien… Comme d’habitude, je me fais beaucoup doubler, mais pas d’affolement !! Le premier ravito arrive très vite, je prends un peu d’eau, je sais que le prochain arrêt au stand est dans 23 km tout de même…
Je me suis programmée une horloge perso tous les 10 km pour rythmer la course
Le déniv s’accentue un petit peu, ma moyenne baisse inexorablement mais je m’accroche à mon objectif de 8 h ! et puis on m’a annoncé une 11e place, c’est pas si pire et si je peux grapiller quelques rangs, c’est motivant !
Le parcours nous emmène de forêt en forêt avec des petits lacs, c’est un peu gris et automnal mais c’est bien paisible… comme d’habitude aussi, je remonte pas mal de places… le peloton reste assez dense et je redouble pas mal de gars et quelques féminines.
La barre des 40 km approche. J’avance bien, mon sac est léger : normal car je suis à sec ! Donc c’est le revers de la médaille… je fais un peu le chameau jusqu’au très beau château de Chaville mais rien de pénalisant, je refais les niveaux et ça repart.
Les quelques mètres de descente un peu raides me font un bien fou
Les bosses n’ont vraiment rien de techniques mais c’est un peu le prétexte pour couper la course et s’octroyer un peu de marche ! ça fait du bien de changer de rythme et les quelques mètres de descente un peu raides me font un bien fou (pas mal de coureurs n’apprécient pas du tout ces casses pattes !).
Les ravitos suivants sont nettement plus rapprochés (56 et 68), flasque, bananes et ça repart. On se balade dans le beau parc de l’observatoire de Meudon, j’en profite pour lever le regard, et puis le parc de Saint-Cloud. La file de coureurs s’est nettement effilochée mais je grappille toujours quelques places et chez les féminines, je suis stabilisée à la 7e place…
La tour Eiffel, notre graal, toute illuminée nous fait signe
La nuit commence à tomber… au détour d’un chemin, on tombe sur un beau parc à la française et au loin, la tour Eiffel, notre graal, toute illuminée nous fait signe ! C’est super beau mais il reste 13 bornes !
J’ai un peu la flemme de sortir ma frontale mais arrivés sur les quais, un cerbère nous oblige à la porter … et là, commence la partie la moins sympa de la course 6-7 km sur les quais en travaux, à coté des voitures…. et la tour Eiffel qui nous nargue toujours… elle est là, dans notre ligne de mire, mais le trajet pour la rejoindre n’est pas direct. Puis, et puis… ça y est ! on y est presque, on se fraie un petit passage entre les touristes et les spectateurs, je retrouve mon ami et mon frère venus m’encourager, et là ça sent bon la fin.
Un passage nous est réservé pour monter au 1er étage. On n’échappe pas à la fouille et au passage des sacs au détecteur mais ça y est, on a le droit de se « finir » les cuisses sur les marches métalliques de la vieille dame ! J’ai encore un peu de force pour trottiner dans les marches mais je regarde aussi autour de moi, j’en profite ! le chrono s’arrête sur 8h08… 154e au général, 7e féminine, ça me va !
Pour des raisons de sécurité, le comité d’accueil est très limité mais ça ne gâche pas le plaisir de récupérer la médaille et le tee-shirt finisher !! Je ne me suis pas ennuyée, j’ai géré l’alimentation, j’ai les cuisses dures et le dos un peu mâché mais rien que du normal… quelques jours de récup et je vais reprendre le chemin de mon cher Fourcat pour accumuler un peu plus de dénivelé en vue de Madeire, le mois prochain.
Par Maria Semerjian, ambassadrice i-Run
Photos : organisation ÉCO-TRAIL/Maindru
Laisser un commentaire