Dans ma préparation pour Madeire, il était assez judicieux de positionner une bonne « sortie longue » avec si possible un dénivelé conséquent sur ce WE du 4-5 mars. Direction le trail de la Sainte-Baume, très gentiment invitée par Pierre Kaftandjian, l’organisateur des festivités.
Cuges-Les-pins, ça sonne bien la Provence, la garrigue… euh, là, les cigales étaient muettes !!! Elles ont pris des trombes d’eau et de grêle le samedi… alors le dimanche, elles ont préféré être prudentes et rester à l’abri ! Mais pour nous, petits coureurs en cuissard, la météo nous a laissé une fenêtre pas si mauvaise que ça…
8h30, les 400 coureurs de la Grande-Baume sont rassemblés sur les hauteurs du village. J’ai vite repéré Laurie Atzeni, figure de proue du Sud-Est ! Elle aussi à priori a remarqué ma tenue aux couleurs d’I-Run et dès la première bosse, elle se présente et on se met à papoter comme de vieilles copines ! A priori, c’est une de ses spécialités et comme je peux aussi être loquace de mon côté si on me pousse à la conversation, la première difficulté est vite avalée !
Mais je me sens en léger sur-régime… ce n’est pas dans mes habitudes de partir trop fort alors je laisse filer la belle provençale et je me remets un peu dans ma bulle. Et dans le même temps, je me fais aussi passer par une jolie couette blonde. Pas d’affolement, on est en début de route… La première descente est assez glissante, la grêle d’hier a laissé des traces, je la joue prudente mais je reste en contact visuel de la 2e.
On enchaîne avec un long passage très roulant sur de belles pistes, c’est un peu vallonné, et pendant 10 km il faut relancer ! La couette bondissante de Manon Jacquet est toujours dans mon viseur dans la montée de la 2e difficulté… c’est une bonne motivation ! Mais elle descend bien malgré les marches hyper glissantes ! Une 4e concurrente s’invite alors au jeu du chat et de la souris ! Isabelle Chenal me double à fond : « bon d’accord, vas-y »…
Je ronge mon frein, 4e c’est pas top… Et puis dans la 3e montée, les filles s’essoufflent et je repasse devant grâce à ma « méthode » où j’alterne trottinage et marche rapide… On arrive sur de belles crêtes, ça souffle fort, j’essaie de lever les yeux pour profiter un peu du paysage mais là, c’est pas roulant du tout ! alors, je me concentre sur mes pieds… Je remonte pas mal de gars et dans la descente suivante, très caillouteuse, je retrouve de meilleures sensations, je lâche un peu plus les chevaux et gentiment mes concurrents masculins me laissent passer…
Je prends garde à ne pas bâcler le 3e ravito car je n’ai pas d’assistance sur le parcours et je me force à remplir ma flasque et prendre des réserves de bananes ! Je surveille mes arrières : pour l’instant, c’est dégagé mais finalement pas pour très longtemps ! C’est Isabelle qui me redouble ! Ok… très bien… Mais là encore, elle ne me décroche pas et dans la derrière montée du Vallon du Fauge je la reprends… A priori c’est une difficulté très redoutée en fin de course mais je l’avais bien intégrée et elle passe nickel, pas de coup de mou en vue… Voilà, il reste 6-7 km de descente, je n’ai vraiment pas envie ni de me faire rattraper, ni de finir au sprint, alors je monte un peu le son dans mes écouteurs et droit vers Cuges ! Il s’est mis en plus à pleuvoir, on ne va pas faire durer le plaisir !
Je retrouve mon amoureux un peu transi sur la ligne d’arrivée après 5h42 de course, Laurie est passée avec 8’ d’avance (à priori elle a un peu calé dans la dernière côte mais pas assez pour que je revienne !). C’était une belle première en terrain inconnu mais qui gagne à être approfondi ! Rendez-vous pris pour La Galinette l’année prochaine !
Par Maria Semerjian