Ce marathon de Tokyo fait partie du World Marathon Majors et on devine pourquoi au vu des résultats et du nombre de participants.
Le 26 février dernier, il revêtait une attraction particulière car Wilson Kipsang se sentait en forme au point de penser au record du monde, et les coureurs japonais devaient se placer en vue d’une sélection aux prochains championnats du monde d’athlétisme en août prochain à Londres.
Wilson avait envie de reprendre la place d’homme le plus rapide sur marathon. Les 2h02’57 de Kimetto lui semblait à sa portée et annonçait vouloir battre ce record à Tokyo. Son équipementier adidas profitait de l’occasion pour faire la lumière sur sa nouvelle chaussure que le champion portait : « Sub2 marathon shoe » (la chaussure pour moins de 2h au marathon, en écho au projet de la marque concurrente Nike).
Matière Boost revisitée, meilleure accroche en « StretchWeb », tissu en microfibre, autour de 150 gr (contre 220 gr pour une Adios)… le but étant de gagner des pourcentages d’efficacité sur l’économie de course… et le temps final. Malgré tout ça, le marathon n’est pas une science exacte… Il était pourtant parti sur les bases monstrueuses du record du monde : 14’12 au 5km, 28’50 au 10km.
Les lièvres faisaient leur travail et Kipsang était aux aguets. 1h01’22 au semi-marathon, à quelques secondes près ce qu’il avait demandé. 1h27’27 au 30è, le record était toujours en vue. Mais le dernier lièvre s’écarta pour laisser Kipsang seul. Il perdra du temps mais réalise tout de même l’énorme temps de 2h03’58. Il explique : « je me sentais très bien, la course était très bien aussi, mais c’était un peu venté. Si j’avais eu quelqu’un près de moi plus longtemps, ça aurait été plus facile de chasser le record « . Le second fut Gideon Kipketer (2h05’51) et le troisième Dickson Chumba (2h06’25).
On note quatre japonais sous les 2h10. Hiroto Inoue termine 8è en 2h08’22, soit plus de quatre minutes de mieux que son précédent chrono ! De quoi le placer en position très avantageuse pour les mondiaux de Londres. Gros chrono également chez les femmes avec Sarah Chepchircir qui l’emporte en 2h19’47 ! Elle rentre elle aussi dans le club des moins de 2h20, 16è temps de l’histoire sur marathon.
Une victoire très bien construite en compagnie des meilleurs jusqu’au 30è (passage en 1h10’31 au semi-marathon). Passé ce cap du 30è, elle haussa le rythme et lâcha ses adversaires : « après le 30è quand les lièvres se sont écartés, j’avais prévu d’augmenter le rythme« . La stratégie a fonctionné. Elle l’emporte devant Birhane Dibaba (2h21’19) et Amane Gobena (2h23’09). Comme Kipsang, c’est le record de l’épreuve et également le marathon le plus rapide couru au Japon.
La première japonaise Ayaka Fujimoto termine 4è en 2h27’08.
Texte : Mathieu BERTOS / Photos : Getty Images
Info : www.iaaf.org
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